Un suite d’un film d’épouvante ? Scénario classique et sans originalité… mais c’est compter sans l’inspiration de Hideo Nakata, réalisateur des versions originales japonaises The Ring. Il signe ici un film d’épouvante efficace avec Naomi Watt dans le rôle d’une mère prête à tout pour sauver son fils des griffes d’une revenante. Alors ? Prêt à plonger en eau trouble ?

Le Cercle – The Ring 2
Titre original : The Ring 2
Etats-Unis, 2005 (Année de production : 2003)
Réalisateur : Hideo Nakata
Acteurs : Naomi Watts, Simon Baker, David Dorfman
Durée : 1h50 min

L’histoire
Peu de temps après les évènements dramatiques de Seattle, Rachel Keller et son jeune fils Aidan sont partis vivre dans l’Oregon. La jeune femme et son fils souhaitent tirer un trait définitif sur les épreuves endurées à cause de la fameuse cassette et donc de Samara. Toutefois, quand un meurtre horrible est commis dans leur bourgade, Rachel comprend vite que la jeune fille les poursuit toujours de sa furie vengeresse…


La critique

Succéder à un film à succès est quelque chose d’ardu, de même qu’en faire un remake.
The Ring, premier du nom, a vu le jour en 1997, secondé par The Ring 2 (logique) en 1998. Ces films japonais ont été suivis par leur remake américain Le Cercle – The Ring et sa suite, dont vous lisez la critique aujourd’hui. Délicate lacune cinématographique, je n’ai pas vu les originaux japonais, mais paradoxalement, c’est ce qui permet d’apprécier Le Cercle - The Ring 2 à sa juste valeur, sans risque d’influence… Si ce n’est un à priori positif lié à la qualité (relative certes) du premier opus.
Le premier épisode, réalisé par Gore Verbinski (Pirates des Caraïbes) était plutôt réussi, porté du début à la fin par une Naomi Watts très en forme. Qu’en est-il donc du deuxième épisode ?
Une suite pas mal du tout et qui se porte même carrément très bien.

Le début du film vous plonge très rapidement dans une ambiance humide et glauque
avec la traditionnelle introduction horrifique d’une ou plusieurs personnes qui se font tuer dans des souffrances qu’on ne souhaite bien sûr à personne. Ce type d’ouverture n’est désormais plus une surprise pour l’habitué des films d’épouvante-horreur, mais fait diablement son petit effet. Une annonce sale, effrayante, servie sur un plateau d’argent par Hideo Nakata. Il est intéressant de rappeler que si le réalisateur japonais est à l’origine des deux premiers volets nippons, il ne commet pas l’erreur de tenter de vernir son sujet en lui donnant une touche asiatique qui aurait été très probablement malvenue car inadaptée à la culture et au milieu américain. Non… Hideo Nakata réalise un film d’horreur purement hollywoodien, mais mené rondement du début à la fin. L’expérience du japonais en matière de film d’épouvante n’est pas étrangère à la chose : son sujet est excellemment bien maîtrisé et ne sombre jamais dans le ridicule, nous surprenant aux moments où on s’y attend le moins et prenant parfois les détours les plus inattendus. Certaines séquences sont très inventives et vous mettent une pression de tous les diables (les élans, la baignoire, la séquence finale) : de véritables petits moments d’anthologies.
Il en résulte un film équilibré, rythmé et diablement effrayant, dans lequel les sursauts et les coups de pied au voisin sont légions.


Choix intrigant, la cassette disparaît du film.
Alors que cet objet est au demeurant l’objet majeur du film, même sa clé de voûte, Hideo Nakata décide de la faire disparaître très rapidement par le biais de son héroïne, Rachel (très convaincante Naomi Watts). Rien ne vous est dévoilé, cet évènement arrive très vite dans le film. Si cette décision scénaristique peut paraître étrange, le déroulement du film ne déçoit aucunement puisque bien plus d’attention est portée sur les personnages, que ce soit Samara ou Aidan. Ce dernier est interprété par David Dorfman, que l’on a déjà pu découvrir dans Panic. Il est clair que chaque apparition du petit garçon vous transperce, que ce soit par sa voix, ses mots ou son visage. Ce jeune acteur est un des éléments principaux de la réussite du film. Si Naomi Watts est plutôt efficace dans son rôle de mère dépassée par les évènements, ce n’est pas le semblant de présence masculine qui change la donne. Le Cercle – The Ring 2, est entièrement porté par ce petit être de 12 ans, bien plus convaincant qu’un Haley Joel Osment (Le Sixième Sens). Il serait injuste de contester le fait que le film de Hideo Nakata doive entièrement sa réussite à ce jeune garçon américain.

Vous l’aurez compris, Le Cercle - The Ring 2 est une réussite. Mineure certes, mais une réussite. Au-delà de la réussite de ses acteurs, Hideo Nakata a su donner un véritable souffle au film et lui a permis de devenir une œuvre quasi autonome, qui peut se suffire à elle-même sans faire systématiquement référence au premier du nom (il est toutefois préférable de l’avoir vu pour mieux situer ce que les protagonistes du film ont déjà vécu).
Si vous souhaitez voir un bon film d’épouvante à l’ancienne, vous pouvez sans crainte aller voir le dernier film de Hideo Nakata, il vous comblera infiniment mieux que le navrant Saw.

A voir : pour le sublime plaisir d’avoir un bon coup de flippe…
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, on verra après si vous aimez toujours l’eau…

Arnaud Weil-Lancry