Chronique de Yannick Evain

 

Deuxième jour sur le festival, avec une ville en pleine ébullition, qui vit pleinement leur rendez-vous annuel. Aujourd’hui quatre films sont au programme, deux films de compétition officielle, et deux films en sang neuf. Une sélection de films assez inégale, allant crescendo dans l’intensité et la dramaturgie. Voici une petite présentation des films que nous avons pu découvrir tout au long de cette journée.

 

SOUNDLESS (Allemagne)

Réalisé par Mennan Yapo

Viktor est un tueur professionnel qui exécute toujours ses contrats avec une précision chirurgicale. Mais quand il sauve la vie de la mystérieuse Nina, il en tombe amoureux et sa vie bien lisse s’en trouve bouleversée. Lang, un profileur de la police, se lance sur la piste de Viktor. Ce dernier ne sait pas s’il doit faire confiance à Nina lorsqu’il lui révèle sa véritable identité, mais il est prêt à tout risquer…Soundless est le premier long métrage de Mennan Yapo, qui s’est entouré entre autres du toujours très bon Christian Berkel, tête connue coutumière des films allemands qui s’exportent dans notre pays. Ce film s’appuie sur un scénario assez classique, une histoire de tueur en fin de carrière qui tombe amoureux et veut refaire sa vie. Bref la vision de ce film donne un léger sentiment de déjà vu. La mise en scène est elle aussi très classique, alternant des moments que l’on pourrait qualifier de contemplatifs avec des moments ou le suspens est un peu plus présent. Bref un film loin d’être déplaisant mais qui parfois pêche un peu par manque d’intensité.


JIANG HU (Hong Kong)

Réalisé par Wong Ching Po

Hung Yan, un des dirigeants des triades, pense se retirer des affaires car sa femme vient d’accoucher. Bien qu’il ne soit pas encore sûr de prendre cette décision, la rumeur de son prochain départ se répand dans le milieu et une guerre brutale commence dans le « Jiang Hu » (un terme chinois pour désigner le monde de la mafia)…JIANG HU est lui aussi un premier long métrage qui rassemble également des têtes assez connues dans le monde du cinéma Asiatique, avec notamment de nombreux acteurs qui ont joué dans la trilogie « Infernal Affairs ». Ce film démarre sur les chapeaux de roues, avec des scènes très découpées, rythme qui malheureusement ne sera pas tenu sur la longueur, le film accusant parfois des passages qui cassent le rythme. Le scénario est assez original et bien mené, pour pouvoir tromper et surprendre son monde. Néanmoins, les plus malins arriveront à deviner la chute du film avant son terme.


LES MAUVAIS JOUEURS (France)

Réalisé par Frédéric Balekdjian

La vie de Vahé part à vau-l’eau. La boutique de son père où il travaille dans le quartier du Sentier à Paris va bientôt fermer. Lu Ann, la femme qu’il aime, le quitte et il sent bien que les arnaques au bonneteau qu'il pratique ne vont pas le mener loin. Yuen, le frère de Lu Ann, arrivé clandestinement en France, refuse de travailler pour le réseau qui l'a fait passer, sans se rendre compte du danger qui le guette. Vahé décide de l’aider et sa loyauté envers ses vieux amis est mise à rude épreuve…Les mauvais joueurs, est un film qui s’éloigne un peu du polar pour rentrer davantage dans un style proche du film noir. La vie au quotidien dans le sentier, on quitte l'univers paillettes de « la vérité si je mens » pour renter dans le réel. Petites magouilles, jeux d’argent dans la rue, et immigrés (les adultes comme les enfants) travaillant comme des esclaves pour payer l’organisation (les passeurs) qui leur ont permis de quitter leur pays en espérant avoir une vie plus prospère en France. Ce film présente une tranche de vie, se termine comme il commence, de façon abrupte, pris sur le vif. Les comédiens sont excellents, le film poignant et réaliste.


PUSHER II (Danemark)

Réalisé par Nicolas Winding Refn

Tonny, un escroc à la petite semaine de la pègre de Copenhague, vient de sortir de prison. Il essaie de mettre de l’ordre dans sa vie et de gagner le respect de son père, Smeden, un gangster notoire. Mais ses tentatives lui attirent de plus en plus d’ennuis. Il va se retrouver incapable de payer une dette qu’il a envers lui…Plus film noir que polar, PUSHER II, décris la vie d’un petit malfrat, looser en quête de rédemption, qui sera abusé et rejeté par son entourage. Les personnages sont finement dépeints; l’ambiance glauque, sombre et désabusée est au rendez-vous. Quelques scènes trashy, ponctuent le film, mélange de drogue, sexe et violence. Ces scènes s’intègrent parfaitement bien dans le film, pour dépeindre ce qui anime les personnages. L’histoire est touchante sans en faire des caisses.


Pour les amateurs de rubriques people, nous vous avons sélectionné quelques photos prises sur le vif. Rendez-vous demain pour Infernal Affairs III et la cérémonie de clôture du festival.
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