Et un film d’aventure en plein désert, un ! Juste avant la super production que constitue Sahara, John Moore vous sert Le Vol du Phoénix, avec Dennis Quaid dans le rôle principal. Alors, prêt au décollage ?

Le Vol du Phoénix
Titre Original : The Flight of the Phoenix

Etats-Unis, 2005 (Année de production : 2004)
Réalisateur
 : John Moore
Acteurs : Dennis Quaid, Jacob Vargas, Giovanni Ribisi, Miranda Otto, Kevork Malikyan
Compositeur : Marco Beltrami
Durée : 1h53 min, Genre : Aventures, Date de sortie : 11 mai 2005                            

L’histoire
Le capitaine Frank Towns et son copilote prennent à bord de leur avion les ouvriers d'une plateforme pétrolière, en direction de Pékin. Croisant une tempête de sable, ils se crashent en plein désert de Gobie. Perdus au milieu de nulle part, ils vont devoir tout tenter pour leur survie…
La critique

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures recettes…
Le Vol du Phoénix suit la trame désormais éculée du groupe de survivants perdus au milieu de nulle part. Ce semblant de scénario, bien que très mince, a déjà été usé jusqu’à la corde par nombre d’autres productions, américaines en majorité. Cette formule est devenue quasiment une tradition : un groupe d’individu a un accident dans en milieu hostile (oups). Ils n’ont rien en commun, voire se haïssent cordialement (re-oups). Et miracle d’entre les miracles, ils vont finir par faire cause commune et s’en sortir (re-re-oups). Un tel scénario tient à peine dans une tête d’épingle… C’est donc un enjeu périlleux, surtout lorsqu’il s’agit d’un remake. Bref, tout pour rebuter et éventuellement aller dans la salle d’à côté… Cette impression est malheureusement confirmée par le début du long-métrage… En seulement dix minutes, le réalisateur John Moore accumule les bourdes par un générique grassement hollywoodien et une présentation de personnages plus caricaturaux les uns que les autres… A ce moment précis, l’espoir paraît perdu et mon postérieur commence à glisser vers la position sommeil. Seulement voilà, après ces dix minutes, la tempête survient et le cauchemar brûlant débute, au grand dam des protagonistes du film, mais au ravissement du spectateur. Ce dernier s’embarque, toutes mirettes ouvertes, vers une aventure désertique des plus plaisantes.


Le désert, terre de tous les rêves
Le désert est un décor plus que coutumier mais Le Vol du Phoénix est la preuve qu’on ne s’en lasse pas. La tempête, meurtrière, est une des plus impressionnantes qu’il m’ait été donnée de voir au cinéma, et vous projette directement dans le cœur du film après un crash des plus éprouvants. A partir de ce moment, John Moore (déjà remarqué avec En territoire Ennemi) met tous les moyens en œuvre pour transmettre au spectateur la sensation de chaleur, de sécheresse, et bien sûr de la folie qui l’accompagne. Et ce principalement par une photo particulièrement soignée, qui fera très probablement merveille après transfert sur dvd. Certaines idées sont très bien trouvées, comme la séquence dans laquelle un des personnages suggère d’aller à pied jusqu’à la prochaine ville, car quelques secondes d’images-séquences impressionnantes suffisent à transmette la terreur du désert. On ne demeure point surpris lorsqu’on apprend que le réalisateur fait de la photographie depuis sa plus tendre enfance.
Le film bénéficie en outre d’un rythme sans temps mort servi par des seconds rôles réussis et par des dialogues légèrement plus évolués que la moyenne des productions hollywoodiennes. Certaines séquences ne sont pas exemptes de mauvais goût en mettant en évidence trop fréquemment le corps de Dennis Quaid (oui, oui, on les a vues ses plaques de chocolat), des passages directement chopés du match de volley dans Top Gun
On regrettera une bande son inexistante (ce qui est dommage vu le travail de Jerry Goldsmith sur La Momie), et quelques séquences moralisatrices inévitables typiquement « bushiennes ».

Une efficace galerie de seconds rôles
Mais si Le Vol du Phoénix parvient à devenir un divertissement efficace, c’est avant tout grâce à sa distribution, avec Dennis Quaid dans le rôle principal. L’acteur américain, malgré ses qualités, est complètement éclipsé par les autres rescapés du crash, tous interprétés avec beaucoup de réussite. Attention, nous ne sommes pas dans une course à Oscars, mais les acteurs des personnages secondaires ont le mérite d’être à l’aise dans leur rôle tout en évitant une caricature grossière (travers habituel des productions de cet acabit). On retrouvera entre autres Miranda Otto (Le Seigneur des Anneaux), mais surtout le rare Kevork Malikyan (un des gardiens du Graal dans Indiana Jones et la Dernière Croisade). Ce dernier apporte tout juste ce qu’il faut de peur et de mysticisme à cet Enfer qu’est le désert. On fini par se surprendre à frémir, à sourire et à s’émouvoir avec ces courageux aventuriers du sable brûlant.

Le Vol du Phoénix
demeure un pur divertissement oublié le jour d’après. Mais c’est un divertissement réussi moins raté que ses congénères, même s’il ne parvient pas toujours à éviter la caricature et les clichés. Son agréable distribution vous permettra d’être complètement immergé et de (presque) vous y croire. N’est-ce pas le but du Cinéma ?

A voir : pour le plaisir du désert
Le score presque objectif : 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, l’idéal pour une soirée pop-corn avec des amis

Arnaud Weil-Lancry