Bien loin de la lourdeur et de la bêtise d’American Pie, Paul Weitz nous a concocté un film tout en douceur et en intelligence, avec le trop rare Dennis Quaid et la délicieuse Scarlett Johansson. Une jolie comédie en phase avec son époque.

En bonne compagnie
Titre original : In good company
USA, 2004
Réalisateur
 : Paul Weitz
Acteurs : Dennis Quaid, Scarlett Johansson, Topher Grace, Selma Blair, Malcolm McDowell, Marg Helgenberger, Philip Baker Hall
Durée : 1h50

L’histoire
A 51 ans, Dan Foreman voit sa vie prendre un tournant soudain : sa femme est enceinte, sa fille aînée entre à l’université, et un petit jeune aux dents longues vient de prendre sa place de directeur des ventes publicitaires, pour le reléguer au rang de second. Entre les deux hommes, le chemin vers l’entente va être longue.


La critique


Quand on fait une comédie, un choix s’impose vite à vous : coller à la réalité, ou au contraire s’en extraire. Bien souvent, le film choisit de s’écarter de la réalité quotidienne pour faire un film plus haut en couleurs. En bonne compagnie choisit au contraire d’intégrer intelligemment dans l’histoire la dure réalité sociale du monde d’aujourd’hui. C’est à la fois un plus et un moins : ça lui donne une touche d’intelligence, de réflexion, ça le rapproche de nous, mais ça l’empêche aussi de décoller vers une bonne humeur qui aurait permis une adhésion du spectateur. En clair, un film qui va toucher le cerveau plus que d’habitude, mais le cœur un peu moins. Mais je commence par une réserve, en oubliant de parler de tout ce qui fait la réussite du film.
Car le film est réussi, grâce à la fois à son scénario et à ses acteurs. On passera sur l’aspect réalisation, qui ne brille ni ne dépare, pour rester discrète. Par contre, les acteurs sont tous parfaits dans leurs rôles. Dennis Quaid, toujours aussi attachant, est totalement crédible en cinquantenaire un peu dépassé par les événements mais qui sait s’appuyer sur son expérience. Scarlett Johansson est toujours aussi craquante et apporte de la substance à son personnage. Topher Grace arrive à rendre touchant son personnage de jeune loup, et à lui apporter la fragilité qui le rend humain. Bien sûr, tout ceci n’aurait pas été possible sans un scénario qui a oublié de traiter ses personnages comme des caricatures. L’histoire arrive à rendre chaque personnage et chaque situation aussi complexe et riche que l’est la vraie vie. Pas de choix facile, pas de méchant ou de gentil, chacun a ses motivations, son approche de la vie, ses faiblesses ou petits secrets, son expérience. Le film pourra même vous conduire, si vous êtes réceptif, à vous poser des questions sur votre vie, vos priorités, le respect des autres… C’est quand même pas un film philosophique, mais ça fait toujours du bien quand une histoire vous permet de réfléchir un peu.


En conclusion, s’il n’a rien d’exceptionnel, En bonne compagnie reste un film agréable et intelligent, bien interprété.
Ça reste un petit film, qu’on oubliera sans doute assez vite, mais on passe un bon moment, c’est drôle par moment, un peu plus émouvant parfois, tout ce qu’il faut est là. Bien sympathique.

A voir : pour un bon petit film, qui ne vous prendra pas pour un idiot
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, bien agréable

Sébastien Keromen