Pleine de bonnes intentions et dégoulinante de bons sentiments, Carole Bouquet nous incarne une ravissante avocate dans le dernier long-métrage de Brigitte Roüen, Travaux, on sait quand ça commence… On sait peut-être quand ça commence, mais moi, j’avais grande hâte que cela se termine !

Travaux, on sait quand ça commence…
France, 2005 (Année de production : 2004)
Réalisateur : Brigitte Roüen
Acteurs : Carole Bouquet, Jean-Pierre Castaldi
Compositeur : Stephen Warbeck
Durée : 1h35 min, Genre : Comédie, Date de sortie : 1er juin 2005

L'histoire
Chantal Letellier est une femme parfaite ou presque : mère attentive, avocate douée, elle mène sa vie sur tous les fronts avec succès. Tout va être chamboulé par l’arrivée d’un architecte fantasque qui va refaire complètement son appartement. Tout ça pour quoi ? Pour éviter un ancien client décidément trop collant…
La critique

Mais oui, on l’a compris ce satané message !
Oui, oui, et re-oui, on a compris que ce film est une ode dégoulinante au sort des sans papiers et aux immigrés qui viennent travailler sur le territoire hexagonal… Pour ceux qui seraient un peu lents à la détente, oui, le message est passé ! C’est franchement là le défaut majeur du film, que d’exceller dans la lourdeur.
Si l’idée n’est pas mauvaise et pourrait être génératrice d’un bon film, elle n’est aucunement exploitée ici et les forces en présence, avec toute leur bonne volonté, ne parviennent jamais à faire décoller un film qui sombre un peu plus dans l’ennui à chaque minute écoulée. Non, mais je vous le demande : vous trouvez, vous, qu’un dénouement tel que « Mais comment va être son appartement ? » est excitant, ou bien juste suffisant à faire un film ? Dans le cas présent, absolument pas. Evidemment, on a déjà fait un film avec moins que ça, mais ici, cela ne tient guère la route, car si les comédiens suivent, ils sont bien les seuls, desservis par un scénario vide, un rythme faible, et finalement un long-métrage inexistant. Cette sensation d’un peu n’importe quoi est de toute façon perçue dès les premières minutes lorsque Carole Bouquet fait sa plaidoirie, se prenant pour Michelle Yeoh dans Tigre et Dragons.
Bien sûr, un hurluberlu irritant (Jean-Pierre Castaldi) est un excellent prétexte à une comédie loufoque ou à une comédie sociale comme nous savons si bien les faire, mais dans le cas présent, rien de bon ne sort de cette idée. Les situations cocasses se voulant amusantes ne font que se succéder les unes aux autres sans l’effet comique escompté. L’évolution du film, aussi motivante que la Chance aux chansons n’arrange en rien l’impression de vice caché. Les clichés ne changent en rien la donne.


L’asphyxie est proche…
Le déroulement du film, bien évidemment prévisible au possible, est aussi prenant qu’un épisode de l’Inspecteur Derrick (quoi que je préfèrerais même ce dernier). Les acteurs sont touchants et agréables mais ne suffisent aucunement à permettre au spectateur de prendre pied dans le film. Ce dernier se boit comme un verre de bibine vinaigrée et c’est au final 95 minutes de gaspillage qui vous tombent dessus, tout comme un sacré mal de crâne. Les très légers digestifs que sont Jean-Pierre Castaldi et Aldo Maccione ne suffisent pas à éviter un barbouillage d’estomac des plus douloureux. On retrouve l’acteur italien avec bien du plaisir, après des apparitions cinématographiques plus qu’épisodiques, voire anecdotiques. Toutefois, sa prestation et celle du reste de la distribution, bien qu’honorable, ne suffisent pas à sauver le film d’un ratage quasi intégral.

De bons sentiments ne suffisent pas à faire un bon film. Malgré une distribution honnête, mais avec un scénario aussi frugal, et un déroulement aussi peu palpitant, Travaux, on sait quand ça commence… n’est pas d’une priorité cruciale vous l’aurez compris. Franchement, tout ça pour ça…

A voir : franchement non, sauf si vous êtes un inconditionnel de Carole Bouquet
Le score presque objectif : 4/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -2, sauf si vous tenez à passer une heure trente dans les bras de Morphée

Arnaud Weil-Lancry