On se souviendra sans doute plus tard de l'été 2003 comme un tournant dans la progression continue des performances des vidéo-projecteurs à matrice fixe (LCD/DMD). De nombreux appareils sont prévus avec des matrices plus compactes, des ratios de contrastes haut perchés, des traitements vidéo adaptés aux signaux PAL… tout en proposant un prix de vente à la baisse. Le Toshiba MT500 est l'un de ces projecteurs au rapport qualité / prix sans précédent. Etiqueté à 3 500 euros, il est équipé d'une matrice DMD 1024 x 576 adaptée aux signaux 16/9ème anamorphique PAL, d'une puce de désentrelacement Silicon Image 504 et d'une connectique tournée vers le futur.

Test mené par Bruno Orrù

Le Toshiba MT500 est un projecteur DMD de format compact. Blanc d'habillage il ne présente pas des formes vraiment aguichantes mais c'est pas le plus important. Il propose une focale courte / moyenne qui lui permet d'être posé au choix devant la ligne de spectateurs (zoom au maximum) ou dans le fond d'une salle pas trop longue (zoom au minimum). Le zoom est manuel et l'objectif possède un double réglage de focus avec 2 bagues différentes. Voir en fin de test le tableau des distances et tailles d'images.

Il y a un petit problème auquel je vous invite à faire attention ; l'extraction d'air (très chaude !) se fait par l'arrière du projecteur. Si vous êtes installé dans l'axe de ce rejet, l'atmosphère devient vite désagréable, sans compter une fuite lumineuse qui peut attirer l'attention durant la projection. Rassurez-vous, c'est sans doute le seul petit défaut de cet appareil qui devra donc de préférence être installé dans une configuration plafond pour se faire oublier. Notons que la nuisance sonore de 31 dB (hors effets de roue) est l'une des plus discrète possible sur ce type d'appareil. Autre point important, l'angle focal est de 15° au lieu des 10 ou 12° degrés habituels. Il en ressort que le projecteur devra être placé sur une table (très) basse pour avoir une image calée sur le haut et qu'installé au plafond, l'image est calée très bas.


Adapté pour le PAL Progressif… Le MT500 fait le fier car il est l'un des premiers à offrir une matrice compatible avec les signaux PAL progressifs (576p), soit une résolution de 1024 x 576 permettant l'affichage de 16,7 millions de couleurs. Cela lui permet d'accepter aussi bien des signaux VGA (mode étendu) que des signaux XGA informatiques 1024 x 768 en mode compressé.

Le MT500 est équipé d'une matrice XGA traditionnelle qui a été bridée pour convenir aux signaux PAL. Concrètement la surface éclairée de la matrice est de 1024 x 768 pixels mais seuls 1024 x 576 pixels sont actifs. Les 96 pixels "éteints" sont par conséquent en position off, quelle que soit la nature du flux vidéo et du format d'image. Cela se perçoit à l'image puisque qu'aucun masque n'a été placé. Le résultat est malheureusement peu gracieux avec un détourage gris visible lors des projections. Le constructeur avoue avoir sciemment "oublié" ce masquage afin de contenir le prix de l'appareil. A l'opposé le gros point positif c'est que le projecteur est optimisé pour tirer parti de cette matrice "bridée", en particulier sur son bloc optique. Cela se traduit par des performances de meilleur rapport contraste / luminosité tout en utilisant une lampe de puissance moyenne comme nous le verrons dans la partie des appréciations. Toshiba offre sur ce MT500 une matrice qui bascule à 12° couplée à une roue chromatique à six segment comme cela est désormais la norme, permettant de reculer très loin la perception des effets "arc-en-ciel".
Adapté pour le home-cinéma. L'adaptation d'un projecteur pour des séances cinéma se situe à plusieurs niveaux. Le plus important est sans aucun doute la faculté de traiter les signaux vidéo entrelacé au mieux pour être adaptés à l'affichage progressif de la matrice DMD. Le MT500 embarque une puce de désentrelacement Silicon Image SIL104. La puce SIL104 effectue la mise à l'échelle des signaux vidéo en entrée à la résolution du MT500 et opère le cas échéant un traitement de conversion 3/2 Pulldown. Autre élément important, le rapport de contraste qui doit obligatoirement être comparé à la luminosité de l'appareil. Sur le MT500, le premier culmine à un niveau très haut de 2000 : 1 alors que la luminosité est annoncée sur un niveau moyen de 700 lumens. C'est en fait un bon compromis qui permet d'avoir une image doté d'un rendu plutôt cinéma que informatique mais qui impose clairement que le noir soit fait dans la pièce de projection. Le MT500 est équipé d'une lampe au mercure de puissance de 210 watts. Toshiba annonce sur sa documentation commerciale une durée de vie de la lampe de 3 000 heures, elle est réduite à 2 500 heure sur la documentation technique sachant qu'en atteignant ce seuil, le projecteur se place en protection avec aucun moyen de poursuivre les séances de projection sans passer par la case du SAV. Sachez tout de même que le remplacement de la lampe est très simple et consiste à retirer un simple capot de protection sous le projecteur et de retirer trois vis. La lampe est confinée dans un bloc compact, il suffit de l'extraire pour y placer le nouveau bloc. Comptez entre 400 et 500 euros pour le remplacement de cette lampe.


Une connectique hybride. Le Toshiba MT500 offre une connectique qui diffère légèrement de la production actuelle. Bien entendu, il est possible de raccorder des sources vidéo via une liaison composite, S-vidéo ou une paire de composante dont une accepte un signal progressif PAL ou NTSC. C'est important car c'est le seul moyen de connecter un lecteur de DVD en progressif composante. En effet, le MT500 n'offre pas d'entrée sub-D15. A la place il propose une entrée DVI 24 broches qui, grâce au cordon adaptateur fournit (sub-D15 en entrée et DVI en sortie), permet d'insuffler un signal RVB issu d'un ordinateur ou d'un scaler. Dans ce cas, le projecteur se place en mode DVI analogique. Le MT500 peut aussi accueillir un signal DVI numérique (compatible HDCP) d'un lecteur de DVD mais il vous faudra alors penser à acquérir le câble nécessaire. A noter également la présence d'un câble permettant de connecter le projecteur à un logiciel de contrôle, une option qui semble réservée aux techniciens agréés et en aucun cas à l'utilisateur final.

Le MT500 rassemble les fonctions usuelles d'un projecteur haut de gamme, ce qui est franchement une bonne surprise au regard de son prix. Hormis les réglages colorimétriques de premier niveau, il offre toute la palette de paramétrages de second niveau permettant d'affiner au mieux la tonalité qui vous convient le mieux, en particulier grâce au paramètre ICC qui permet de renforcer ou atténuer une couleur particulière sur les images projetées. En complément de ce réglage on remarque également un mode de personnalisation de la température de couleur extrêmement précis.


Impressions. J'ai immédiatement retrouvé le type d'image douce en second plan et extrêmement détaillée en premier plan qu'est capable de délivrer la puce Silicon Image SIL 504. Les écarts entre liaison S-vidéo et composante sont minimes. La colorimétrie par défaut est surprenante de justesse. Si l'on perçoit une légère dominante (orangée dans mon cas), la batterie de paramètres disponibles suffira à rétablir les choses rapidement. L'image est vive, trop vive sans doute. C'est pourquoi j'ai ajusté le niveau de luminosité légèrement en dessous de son point médian. Le MT500 distille une légère brûlure des blancs, commune de toute façon à la quasi-totalité des appareils sur technologie DMD. Cette disposition à brûler les blancs se décèle d'ailleurs un peu plus sur une source progressive. Les contrastes sont durs, permettant d'avoir une haute dynamique d'image mais qui se paye par une légère perte de détail dans les séquences sombres sur des signaux entrelacés 480i. D'un point de vue général j'ai également noté que le MT500 excellait sur des sources de très bonne qualité alors qu'il peine parfois sur des sources de qualité moindre (bruit vidéo léger mais visible). Le passage par la liaison DVI pour des signaux 480p ou 576p permet de gagner nettement en détail sur les arrières plans, en stabilité d'image sur des séquences de mouvement rapide et de se débarrasser purement et simplement de ce léger fourmillement décelé sur les entrées vidéo analogiques. Autre impression, le relief qui semble s'accentuer avec sur des séquences choisies une véritable impression de 3-D.

Conclusion : Le MT500 est plutôt orienté vers le futur et c'est avec un des lecteurs de DVD de nouvelle génération qu'il faudra le marier de préférence, l'un de ceux qui disposent d'une sortie DVI numérique. Ce type de lecteur commence à apparaître, soit sur des souches chinoises dont la qualité de service est très variable, soit chez des constructeurs de marque qui réserve dans un premier temps cette option à leur référence haut de gamme. Le MT500 se révèle également très à l'aise avec des sources informatiques ou des signaux HD. Ses performances globales sont excellentes, voire inespérée si l'on retient le prix de 3 500 euros et qu'on le compare à des concurrents de prestations similaires mais dotés d'une étiquette beaucoup plus haute.
Vous pouvez lire chez notre partenaire LeCinemaChezSoi.com un test plus complet et agrémenté de capture d'images accopagnant les commentaires sur l'appréciation de cet appareil. C'est par là.
D'autres infos sur le site Toshiba.fr


 

Caractéristiques techniques :


Prix indicatif :
3 499 euros (prix cassé depuis mars 2004 dans de nombreux magasins)


Projecteur DLPTM 6 - Modèle nº TDP-MT500
Système de projection DLPTM (DMDTM monocarte)
Alimentation 100 - 240 V a.c., 50/60 Hz
Dissipation de puissance 3.5 A
Résolution 1,024 x 576 dots
Nombre maximum de couleurs 16,770,000 couleurs (visuel quadrichrome)
Source lumineuse Lampe 210 W
Écran de projection Dimension d'écran : 111 cm x 62 cm - 399 cm x 224 cm
Signal image d'entrée de PC Résolution : 640 x 400 (étendu) – 1024 x 768 (comprimé)
Signal d'entrée vidéo NTSC /4.43 NTSC / PAL / PAL-N / PAL-M / PAL-60: discrimination automatique
Entrée S-vidéo Signal de luminance : Vp-p = 1.0 V, 75 ohms (synch. négative)
Signaux de chrominance : Vp-p = 0,286 V, 75 ohms (signal d'impulsion)
Entrée Vidéo Vp-p = 1.0 V, 75 ohms (synch. négative)
Entrée RVB analogique RVB : Vp-p = 0,7 V, 75 ohms (synch. négative)
(Mini D-SUB 15 broches) YCBCR: Vp-p = 1.0 V (Y) (synch. négative), Vp-p = 0.7 V (CB, CR)
HD/CS : Niveau TTL (polarité négative ou positive)
VD : Niveau TTL (polarité négative ou positive)
Entrée numérique d'ordinateur Interface DVI (anneau simple TMDS)
(DVI-D24 broches)
Terminal de commande Sériel (Terminal femelle DIN 8 broches) : Spécification RS-232C : une voie
Dimensions maximales de sortie 308 mm (L) x 90 cmm (H) x 293 mm (D): objectif de projection et pieds ne sont pas inclus
Poids 3.7 kg
Câble d'alimentation 3.0 m
Températures de fonctionnement +5°C - +35°C
Humidité en fonctionnement 10% - 90% (sauf condensation)