Intronisation de l’UMD : bombe révolutionnaire ou pétard mouillé ? Dossier complet.
48 heures après le lancement de ce nouveau support vidéo grand public qu’est l’UMD - l’Universal Media Disc – la rédaction de DVDcritiques vous propose une opinion tranchée sur l’avenir possible de cette petite galette issue des laboratoires Sony. Certes, le constructeur possède un charme que bien de ses concurrents pourraient lui envier mais de ses multiples volontés d’imposer au monde sa vision des choses, toutes n’ont pas abouties. Nous vous proposons un dossier détaillant les caractéristiques techniques, la composition du catalogue, les perspectives commerciales ainsi qu’un premier avis qualitatif sur les UMD et la PSP elle même.
Dossier réalisé par Patricia Orrù
Rappelons à tout hasard que l’UMD est spécifiquement destiné à une console de jeu portable ; la Sony PSP. Pour se caler au mieux avec les fonctionnalités et les dimensions de cette console qui joue au lecteur de DVD, cette petite rondelle propose un physique bien à lui. Le disque a un diamètre de 5,8 cm et dispose d’une capacité maximale de 1,8 Go (4,7 Go pour un DVD) laissant espérer au maximum 150 minutes de vidéo. De fait, les films proposés sur UMD ne seront généralement accompagnés de rien ; comptez avoir quelques publicités et autres bandes annonces mais aucun bonus. Tout au plus un menu permettant de faire démarrer le programme ou d’accéder à un chapitre, cela dépend directement de la bonne volonté de chaque éditeur.
Pour remplir au mieux l’écran 16/9ème de 10,9 cm, les films sont recadrés au format 1,77, il ne serait pas raisonnable de mettre des bandes noires ! Coté compression Sony à préféré laisser de coté le MPEG2 utilisé pour le DVD pour retenir le MPEG4 H264, le même que celui qui devrait être de mise pour la TNT payante en SD ou HD. Coté audio ça change aussi, on oublie les traditionnels Dolby ou DTS 5.1 pour de la stéréo version ATRAC 3, le codec Sony dédié initialement au Minidisc et qui a commercialement succombé au MP3. Sony à de la suite dans les idées !
La gestion des langues et des sous-titres est par contre similaire à celle orchestrée sur les DVD, un film peut donc proposer plusieurs langues et plusieurs sous-titres. Là encore, tout dépend de l’éditeur et de la place disponible, le problème de place étant sensiblement plus épineux qu’avec le DVD.
Mais c’est pour qui exactement l’UMD ?
Et bien franchement on ne sait pas trop ! En tout cas, il faut posséder une console de jeu PSP et la placer devant son nez car aucune sortie vidéo n’est disponible ; autrement dit, aucune possibilité de raccordement à un diffuseur externe n’est possible. Il faut donc ne pas avoir peur de laisser de coté la belle installation home-cinéma avec écran géant et son dans tous les sens. Ici le spectacle est solitaire (une seule prise casque, angle de vue réservé à une seule personne), sur tout petit écran (attention aux reflets, il vaut mieux être dans la pénombre qu’un plein jour !) et en stéréo, de préférence avec un bon casque pour éviter de se casser les oreilles avec les petits haut-parleurs. Surtout, n’espérez pas récupérer le contenu d’un UMD, Sony a correctement sécurisé les choses. Un UMD c’est pour la PSP, un point c’est tout.
Quels types de programmes ?
Pour le départ, les éditeurs rentrés dans la danse de l’UMD ont joués la sécurité ; le catalogue se compose principalement de films populaires ayant bien fonctionné au box-office et ciblant clairement une clientèle masculine adolescente (en vrai ou dans la tête !). Outre le film, on trouvera également de la musique, clips vidéo ou concerts. Là encore, ce sont des valeurs sures qui sont proposées pour les premières salves. Et puis, vous le savez sans doute, les programmes de charme ont toujours été un vecteur déclencheur (K7, DVD, minitel, Internet et j’en passe…), on trouvera dont très vite de nombreux programmes roses compatible PSP. Je connais des parents qui vont surveiller de près la médiathèque de leurs enfants !
Quels éditeurs ?
La grande force de Sony aura été de décider de grands éditeurs concurrent d’entrer dans son jeu, outre Gaumont Columbia détenu par Sony, on trouve par conséquent Universal Pictures et Fox Pathé Europa mais aussi, et c’est plus surprenant, Disney Buena Vista. Vont également jouer le jeu du coté des indépendants Metropolitan Seven 7, TF1 vidéo, Studio Canal. Coté musique se sont actuellement déclarés Eagle music et Sanctuary mais nous n’avons pas réussit à joindre cet éditeur pour confirmation. Sachez pour informations que Paramount et Warner n’ont pas prévu à ce jour d’opérer de sorties françaises, ces deux éditeurs attendant sans doute de vérifier que l’hexagone représente pour eux une marché viable.
Attention, un UMD est comme un DVD, il est zoné !
Et oui, pas folle la guêpe ! Ne vous jetez surtout pas sur les UMD qui présentent une zone différente ; vérifiez toujours que le programme soit en zone 2. Par contre, pas d’inquiétude à avoir sur la compatibilité NTSC, la PSP peut parfaitement lire un programme de ce type non zoné.
Et on les trouve ou les UMD ? Au rayon vidéo ou au rayon jeu ?
Et bien pour l’instant les grand magasins spécialisés ont ouvert une section UMD, sachant que Sony annonce pas moins de 100 titres pour Noël, il va falloir faire de la place. A terme, le staff Sony espère bien en faire un média à part avec son espace réservé. Sachez que de toute façon, Sony annonce du bout des lèvres des opérations couplées DVD/UMD. En payant un petite prime supplémentaire vous pourrez acheter en même temps le DVD et l’UMD. Les éditeurs ne perdent pas la tête donc et entendent bien nous faire payer deux fois pour voir un film ; on se demande même si cet élément n’a pas été décisif pour accepter de collaborer avec Sony !
Pas sur que le public suive d’autant plus que le prix unitaire de ces petites galettes est bien élevé, 20€ tarif plein ! Pour le même prix vous avez généralement un beau DVD de film récent remplit de beaux bonus ou vous avez de plus en plus deux DVD, de films un peu moins récent il est vrai. Mais prenez l’exemple de Spiderman 2, la version UMD vous en coûte 20€ alors que le DVD est disponible un peu partout pour 10€ ! Pourtant Sony semble avoir fait de multiples études et en partage même le résultat sur des dossiers de presse ; le constructeur espère vendre pas moins de 500 000 PSP en France d’ici la fin de cette année (c’est fort possible !) mais l’étude poursuit en affirmant que 40% des possesseurs de la console devrait acheter des UMD. A DVDcritiques on est un peu sceptique, d’autant plus que les chiffres américains démontrent un seul achat par console. Ce n’est pas énorme.
Et la qualité des UMD alors ?
Et bien ma foi, ça tient bien la route ! Effort malin des éditeurs pour séduire les précurseurs et que le bouche à bouche soit favorable ou savoir faire réel ? Toujours est-il que les premiers films présentent un encodage des plus solide, les couleurs sont vives et détaillées et les noirs suffisamment profond. Le son est quant à lui on l’a dit en stéréo et plutôt bien équilibré. Evidemment tout dépend de la qualité du casque utilisé mais avec des oreillettes de qualité, ça le fait ! Reste le problème de l’écran qui est relativement réflectif. Sur de belles couleurs d’un jeu vidéo ça va, dans la pénombre de certaines scènes, ça passe moins bien.
En conclusion
L’aspect nomade de la PSP est le véritable point de séduction pour l’UMD. Mais cela sera-t-il suffisant pour que le grand public puise au fond de son porte monnaie pour regarder un film dans des conditions bien loin du spectaculaire d’un home-cinéma ? Le succès des lecteurs MP3 s’est fait sur la gratuité et la convivialité (flux des fichiers rapide et sans restriction, possibilité de branchement sur chaînes hi-fi), des avantages que ne permet pas Sony avec la PSP.
L’avis de Pierre Dubarry sur la PSP
Pierre est responsable de notre rubrique jeux vidéo, vous ne serez pas surpris si l’on vous confirme qu’il attendait cette console depuis bien longtemps. Voici son premier avis après 48 usage d’usage intensif.
Au déballage du fameux Value Pack c'est le choc! Oubliez les photos de la PSP, l'avoir en face c'est autre chose, toute habillée de noire vous en resterez scotché, et ne parlons même pas de l'écran qui est une perle de technologie. Commençons par le chapitre des regrets ; premier constat l'écran à tendance à refléter lorsque la console est utilisée dans un endroit éclairé... Rien de grave, ceci devrait être réglé grâce à des accessoires spécifiques pour empêcher ce phénomène. Une fois la console allumée, l'heureux possesseur de la PSP est accueilli par un menu stylisé et personnalisable grâce au nouveau firmware disponible dans l'UMD de démo fournie dans le pack. On ouvre la trappe pour insérer un UMD et là c'est le choc ! On retrouve le même système d'ouverture que dans les lecteurs de Minidisc (format propriétaire de Sony également, et qui ressemble à peu de chose près à un UMD). En utilisation première, c'est à dire le jeu, on remarque que les touches sont un peu rigides, voir difficiles à atteindre (touches "start, select, son, image, etc...) ainsi q'une rigidité trop prononcée dans les gâchettes gauche et droite. Dans une pièce sombre, toutes les touches de la PSP sont invisibles à l'oeil nu, et j’aurais souhaité un rétro éclairage !
Mais la PSP est un véritable bijou technologique. Les premiers jeux sont effarants pour une console portable, c'est bien simple on se croirait "presque" sur PS2 ! La réalisation graphique de ces titres est de toute beauté et spécialement pour certains titres tel Wipeout Pure, Ridge Racer, Medievil ou encore Virtual Tennis World Tour. Mais la PSP lis également des films via le nouveau format propriétaire de Sony: l'UMD. Le constat est impressionnant et l'écran n'y est par pour rien; les films sont fluides, la compression est optimale et c'est d'autant plus étonnant qu'un UMD ne peut comporter que 1.8 Go de données ! A noter que les films sont tout de même recadrée en format 1.78. Concernant la partie son, sur les UMD que j’ai eu à ma disposition (Spider-Man 2 et un concert de Iron Maiden), ceux-ci sont encodée en stéréo de qualité, mais préférez mettre le casque fournis la qualité d'écoute est optimale. Concernant les bonus, mis à part quelques maigres bandes-annonces rien du tout.