Test One for all Kameleon 10 ; la télécommande à membrane lumineuse

Dans le domaine de la télécommande, One For All est assurément le constructeur le plus réputé et de loin celui qui possède une large gamme de télécommandes, adaptées à de multiples besoins et budgets. La gamme Kameleon propose un mode de sélection original via une membrane translucide, la signalétique du pavé lumineux s’adaptant aux besoins du type d’appareil sélectionné. J’ai retenu pour ce test la Kameleon 10, modèle le plus complet de la gamme qui intègre en série un relais radio fréquence.

 

Test réalisé par Bruno Orrù

 

La kamelon 10 (URC8210 de son petit nom) apparaît majestueuse dès son déballage avec une rapport longueur sur largeur qui interdit aux petites mains de l’utiliser avec facilité. De fait, le meilleur moyen c’est de la caler dans le creux d’une main, d’effleurer sa surface afin de la réveiller puis de naviguer au sein des différents menus à l’aide de l’autre main. Si l’on conçoit facilement que les amis jetteront un œil curieux et sans doute teinté d’envie à sa vision, on sera déçu de la sensation au toucher qui fait croire que la télécommande peut facilement se briser en cas de chute.

La Kameleon 10 est une télécommande qui envoie les instructions simultanément en infra rouge (deux émetteurs haute fréquences agissent en binôme) et en radio fréquence, je vais revenir sur ce point particulier plus loin. Comme son nom le souligne la Kameleon 10 peut gérer jusqu’à 10 appareils audio vidéo, le constructeur déclarant un maximum de 30 instructions pour chacun d’eux. Une limite imposée par la mémoire interne qui me paraît toutefois un peu juste, j’ai à ma disposition des appareils qui justement dépassent les 30 possibilités d’instructions. Par défaut, la Kameleon impose des natures d’appareils mais il est possible de « tricher ». Nous avons donc au programme deux téléviseurs, un magnétoscope, un lecteur de DVD, un démodulateur satellite, deux systèmes audio, un lecteur de CD et deux appareils auxiliaires. Les présentations physiques étant réalisées, passons à la technique.


Un écran à membrane EL

Nous verrons par la suite que la Kameleon ne révolutionne pas le monde de la télécommande de par ses fonctions, même si elle se révèle complète et à même de gérer une installation audio-vidéo ambitieuse. Ce qui fait véritablement sa particularité c’est sa membrane en plastique translucide qui réagit au toucher. Il s’agit de la technologie EL – Electro Luminescent - qui offre une réaction au mouvement (il suffit de bouger la télécommande) ou au toucher (un simple effleurement suffit). Par défaut, l’écran reste allumé pour huit secondes après le dernier contact décelé, mais il est possible de descendre ce paramètre à quatre secondes ou l’augmenter à douze, seize ou vingt secondes. La luminosité par défaut est trop juste pour un environnement ensoleillé (voir remarque ci-après) mais il faut savoir que l’augmenter réduit sensiblement la durée de vie des batteries, cela peut aller de six mois à deux mois d’après le constructeur ! Bon ce n’est pas si grave puisque de toute façon la Kameleon 10 fonctionne justement à l’aide de batteries, bien évidemment fournies à l’achat. Prévoir toutefois un rechargement complet dès le déballage.

Avant d’empoigner cette Kameleon j’ai eu à deux occasions des télécommandes fonctionnant sur le même principe puisque les intégrés haut de gamme Denon sont accompagnés d’une télécommande à membrane EL. Je suis personnellement à la fois enthousiaste et réticent. Une réticence très personnelle puisque j’aime le contact physique des boutons, ils me permettent un repère physique que j’apprécie et qui me permet souvent de manipuler la télécommande dans le noir sans avoir besoin de jeter un œil dessus. Avec les télécommandes à membrane, tout comme les télécommandes tactiles, cela n’est pas possible ; il faut impérativement jeter un regard pour pointer correctement le doigt sur l’icône lumineuse. Par contre je suis très enthousiaste sur l’idée d’un clavier personnalisé qui permet de « voir » en un coup d’œil les fonctions utiles de l’appareil en cours.


Quelques précisions pratiques

La Kameleon n’est pas à proprement parler une télécommande tactile. L’aspect translucide du plastique ne permet pas un affichage des plus lumineux en mode standard. Cela sera parfait dans une pièce sombre ou la nuit tombée mais en plein jour, la discussion avec la télécommande sera moins évidente. La surface est épaisse et nécessite de bien appuyer pour que la commande soit envoyée. Enfin, la précision du toucher sera imparfaite pour les gros doigts, on s’en aperçoit dès les débuts de la programmation. Je n’ai pas eu d’informations particulières pour savoir si une griffure sur la membrane peut affecter le bon fonctionnement de la télécommande.

Ceci étant dit, le confort apporté par la personnalisation pour la gestion des appareils est indéniable. Bien évidemment un petit temps d’adaptation est nécessaire mais après c’est du rapide pour dégainer et lancer la bonne instruction.

Trois sections

La télécommande est plutôt longue, vous l’avez compris la membrane ne permet pas de réelle compacité. C’est pourquoi One For All a clairement découpée la télécommande en trois parties. La partie centrale permet de naviguer au sein des menus et d’accéder aux deux fonctions les plus usuelles ; le contrôle du volume et la sélection séquentielle des chaînes TV. Sur la partie haute on accède au choix des appareils et aux fonctions de gestion. Sur la partie basse on tapote sur le clavier numérique et quelques touches de sélection. Je ne suis pas très précis et pour cause, c’est le principe même de cette télécommande d’avoir un clavier lumineux différent suivant les appareils !


L’activité home-cinéma

Depuis plus années déjà One For All a compris que dans une installation audio-vidéo, ce sont toujours les mêmes fonctions qui sont utilisées au quotidien, avec toutefois des appels à plusieurs appareils. C’est pourquoi le constructeur offre sur la quasi majorité de ses télécommandes un fonction de regroupement dénommée « Home Theatre ». Cela permet à l’instar des télécommandes Harmony de Logitech (voir par ici) d’imaginer la construction d’une activité home-cinéma qui, sur un même espace, regroupe les principales fonctions quotidiennes des appareils que l’utilisateur à préalablement sélectionné. Cela permet par exemple de définir que les touches numériques déclenchent l’appel aux chaînes de télévision mais que le volume affecte l’amplificateur et que la touche de lecture lance le lecteur de DVD. Peu de limites puisque ce mode « Home Theatre » permet de découper l’écran en 18 groupes de touches. Cela demande un petit travail de préparation mais après coup on s’aperçoit que l’appel à un appareil devient rare et réservé à la gestion de paramètres bien particuliers. Au quotidien, toute la famille peut se concentrer sur l’activité home-cinéma sans avoir à sélectionner chaque appareil successivement.

La macro commande, une fonction classique mais utile

Une macro commandes c’est la possibilité de programmer une suite d’instructions suivant le loisir programmé ; lecture d’un DVD, regarder la télévision, écouter de la musique, jouer à un jeu vidéo… Pour chaque loisir, certains appareils sont utiles, d’autres restent en veille. Les macro permettent de prévoir l’allumage d’un ensemble d’appareils mais également de prévoir certaines commandes complémentaires. Ce peut-être par exemple de positionner le téléviseur sur un canal préféré, de spécifier sur l’amplificateur une entrée particulière et de commuter directement un mode d’écoute spécifique. Les possibilités sont infinies à partir du moment ou l’instruction requise est mémorisée sur la télécommande. La Kameleon 10 permet un grand nombre de macro mais le clavier n’offre que trois boutons qui seront présent quelque soit la page et l’appareil sélectionné. Ces trois touches a, b et c seront donc celles qui enregistreront des instructions pluri appareils mais il reste possible d’affecter d’autres macro sur d’autres touches. Un maximum de 15 instructions par macro est prévu., c’est généralement suffisant.

La radio fréquence, une aide bienvenue

L’un des points forts de la Kameleon 10 c’est la présence d’un relais radio fréquence. Attention, son rôle n’est pas de gérer des appareils fonctionnant par radio fréquence mais de faire le pont entre une émission infra rouge imposant une visibilité directe (l’appareil doit être en vue de la télécommande) et une émission radio fréquence permettant d’être éloigné et même d’accepter la présence de murs entre la télécommande et l’appareil à commander. Ce pourrait être par exemple la gestion d’un démodulateur satellite qui serait raccordé à un deuxième téléviseur, un amplificateur home-cinéma disposant une gestion multi-room… Pour cela, un petit montage physique est nécessaire ; il faut en effet poser un œil sur la fenêtre infra rouge de l’appareil. Cet œil va interpréter l’instruction radio fréquence et la traduire en instruction infra rouge. Il faut de même prévoir le raccordement de l’émetteur radio fréquence au réseau électrique.

Saisie d’un code ou mémorisation ?

Pendant de nombreuses années, le succès de OneForAll a reposé sur sa capacité à proposer des dizaines de milliers de codes correspondant à presque tous les appareils en service ou qui l’on été dans un passé plus ou moins lointain. Encore aujourd’hui, bien que la concurrence se multiplie, le constructeur délivre un service rapide et efficace pour proposer un code de saisie ; les expériences que j’ai eues à ce niveau sont multiples depuis de nombreuses années par la détention personnelle de télécommandes OneForAll mais également dans le cadre de tests. Je sais par exemple que si par le plus grand des hasard un appareil n’est pas dans l’immense base de donnée, le téléopérateur (un service en langue française via n° gratuit est disponible, attention téléphone filaire requis) note vos coordonnées, fait des recherches et vous rappelle. Peut-être pas le jour même mais de mon coté j’ai toujours eu un rappel pour me confirmer qu’en effet l’appareil que j’ai demandé est très récent (c’est le coté hasardeux de faire des tests sur des appareils non encore commercialisés !) mais que ça y est, il est disponible !  Un service de mise à jour par Internet est également disponible mais je vous conseille plutôt le service téléphonique, surtout si vous ne lisez pas l’anglais.

C’est quoi au fait un code de saisie ? Vous avez deux méthodes pour enregistrer les commandes de vos appareils dans la télécommande. Soit par saisie d’un code qui lie la notion de constructeur et la nature de l’appareil. Suivant la notoriété de la marque, un ou plusieurs codes sont proposés. Si cette manipulation n’aboutie pas, il reste possible de mémoriser chaque commande par apprentissage ; il faut alors mettre face à face la Kameleon et la télécommande originale puis demander l’enregistrement pour chaque commande. C’est évidemment fastidieux, surtout si vous avez de nombreux appareils non reconnus mais croyez moi, ces cas sont réservés à des appareils très exotiques ou très récents, auquel cas un peu de patiente ne fait jamais de mal !

Conclusion

Le concept Kameleon est intrigant mais ne conviendra certainement pas à tout le monde. De par sa forme tout en longueur puis par cette notion de membrane à toucher. Par contre la séduction agira pour tous ceux qui ne souhaitent pas chercher tout le temps le bon bouton pour la bonne fonction, avec la Kameleon, ils iront droit au but. Autre élément important, le relais radio fréquence permettant la commande d’appareils à distance. Si l’on retient l’ensemble des possibilités, le prix de 100€ est plutôt correcte face à la concurrence.

 

Informations en ligne :

Le site OneForAll

 

Prix indicatif : 149,95€ (on la trouve facilement à 125€)

Notez que les modèles Kameleon inférieur ne possèdent pas le module radio et sont donc attachés d’un prix sensiblement plus faible.

 

Caractéristiques techniques :

 

Appareils gérés : TV, Magnétoscope, DVD, Satellite, Auxiliaire

Compatible avec la plupart des marques

Dimensions et poids Dimension Largeur : 72 mm

Dimension Hauteur : 233 mm

Dimension Profondeur : 28 mm