L'HISTOIRE :
Dans un futur proche, des humains vivant dans un établissement utopique espèrent un jour partir pour l'île, le soi-disant dernier endroit non contaminé de la Terre. Après plusieurs rêves et une investigation qui le conduira en dehors de la cité, Lincoln 6-Echo (Ewann McGREGOR), va s'apercevoir que l'île n'existe pas, que tous les habitants de cette cité sont des clones servant de pièces de rechange à des bourgeois sans scrupule. Il tentera alors de s'échapper avec une autre résidente Jordan 2-Delta (Scarlett Johansson).
LA CRITIQUE :
The Island étant un film futuriste, il fallait imaginer une musique en conséquence. Et dans cette vision, Steve JABLONSKY y a vu un mélange de musique électronique axée sur les percussions, et de musique orchestrale. Plusieurs autres compositeurs avant lui ont eut beaucoup de succès avec ce genre d'hybride, dont le célèbre Maurice JARRE. Néanmoins Steve a su se démarquer de ses prédécesseurs et collègues de part son originalité.
Premièrement par musique électronique, j'entends l'utilisation de synthétiseur et de son Fx (effets spéciaux) qui viennent se ranger sur la partitions aux cotés des percussions. Cette musique, généralement répétitive et rythmée, permet de mieux préparer les passages de musique orchestrale. En effet, souvent dans la musique de film, l'on fait appel à des « tensions », qui appellent à des résolutions. Le rôle du compositeur est de jouer sur ces tensions et de choisir si il doit ou non les résoudre. Certains compositeurs de musique symphonique comme Belà Bartok, remarquèrent que plus ils faisaient traîner les tensions, plus la résolution était apprécié par l'auditeur, même si celle-ci n'était pas très riche. Ici, Steve nous passe ici et là des morceaux d'électro très lourd, répétitif, nous enivrant du rythme des percussions, et au final, nos oreilles semblent se reposer lorsqu'elles entendent les douces nappes atmosphérique et dramatique de violons et de choeurs qui suivent.
Dans l'histoire, les deux personnages principaux sont tout le temps en fuite, la musique électronique est donc là pour les accompagner. Mais à plusieurs reprise, ils sont aidés par un ami de l'extérieur, qui leur fait découvrir le monde réel et la « vraie vie ». C'est dans ces moments là que l'on entend l'autre type de musique qui a des traits très dramatique renforcé par la chorale, et la chaleur des cuivres. Il arrive que les deux style de musique se mélangent quand les personnages se rendent compte à quel point ils sont innocent. Mais la plupart du temps les deux styles se cherchent et se répondent ce qui illustre bien les thèmes de la poursuite et de la fuite. Par exemple la musique électronique pourrait représenter les traqueurs, et la musique symphonique les héros. Mais on peut aussi avoir une toute autre interprétation.
Le thème principal quand à lui, est très envoûtant. Il apparaît pour la première fois tout au début du film, lorsque nos deux héros sont sur le bateau Renovatio et qu'ils font le tour de la « fameuse » île en rêve. La chorale donne à cet instant un aspect Idyllique. Pour en revenir au thème, il est construit sur une harmonie simple, et rappel celui d'Ennio Moricone pour Mission to mars. Or lorsque l'on sait que Morricone et Hans Zimmer sont les deux influences majeur de Steve Jablonsky, on ne prend pas ça pour une coïncidence. D'ailleurs il n'y a qu'a écouter la piste 8 (Renovatio) qui n'est pas s'en rappeler la musique de Hans Zimmer dans pour le film SPEED.
La principale originalité de cette BO réside dans l'emploi de percussions utilisées à des fins psychologique. Par exemple, dans la piste 11 (Mass Winnings) on a plusieurs changements de tempo qui donnent à la scène un rythme saccadé et stressant. Le rythme oscille sans arrêt entre lent et rapide, lorsque les héros se reposent où sont en fuite. Ainsi on est directement plongé dans le film, et notre coeur bat au rythme de celui des héros qui se font poursuivre. Autre originalité, on remarque que lorsque nos héros s'échappent de l'établissement « utopique » et se retrouvent dans le monde réel, le thème de la fuite est plus désordonné. Il y a des samples un peu partout, c'est la panique et l'on ressent exactement les émotions des protagonistes qui cherchent à comprendre ce qu'ils sont. On a même quelques passage de guitare électrique avec un son bien de chez nos amis les métalleux dans la piste 12 (The Craziest Mess I've ever seen), et en effet comme le titre est écrit, c'est le bordel aussi dans le film ! Donc pas de soucis, la musique colle tout à fait au film, même si à certains endroits il y avait d'autres possibilités. Steve Jablonsky a sut créer une BO tout à fait originale, mais malgré tout un peu répétitive à la fin. Mais on ne peut lui en vouloir, puisqu'il n'a fait que suivre le film qui est toujours basé sur le thème de la fuite pendant 2h30. (J'avoue que j'ai mal au c.... que... j'ai trouvé ça un peu long.)
Pour finir notons la participation du groupe the Prom kings' (piste 15 : Blow) qui s'intègre parfaitement à l'univers du film, en raison de leur style pop/rock/elctro très énergique et puissant. Il n'y a qu'à écouter la ligne de basse d'intro de Mauricio pour en être convaincu. J'entends déjà certains me dire, parce qu'ils auront vu le guide du routard galactique, que c'est devenu une banalité d'avoir une musique « rock » pour un générique de fin. Et alors ? ..... Si vous n'êtes pas satisfait, allez faire un tour sur le site de ce groupe ;) il est très sympa.
Bref, à la question : cette BO peut-elle être écouté indépendamment du film ? Je répondrais oui. Car le style est, d'une part très tendance (musique électronique) pour ceux qui n'ont pas vu le film, et pour les autres, elle leur rappellera les moments fort de The Island.
Nicolas GODEFROY
POINT FORT :
-Originale pour une musique de film, ça change , au lieu d'avoir toujours des orchestres.
-Recherche et travail sur des sons et samples de musique électronique.
POINT FAIBLES :
-Harmonie assez faible dans l'ensemble.
-Musique un peu répétitive à la fin, mais toujours moins que le film.
Note globale : 7/10
BIOGRAPHIE :
Née en 1970, il est diplômé de l'université de Californie de Berkeley. Remarqué en 1996 par Harry Gregson-Williams, Steve Jablonsky ne cache pas avoir été influencé principalement par deux maîtres de la musique de film, Hans Zimmer et Ennio Morricone. Après avoir travaillé pour plusieurs compositeurs à la « Media Ventures Company » où il fut l'ingénieur du son de Gregson-Williams (the Borrowers, the Replacement Killers), arrangeur (Ennemie d'Etat, Armageddon) et assistant compositeur (Peral Harbor, Chicken Run, Pirates des Caraibes, the Tiger Movie, Bad Boys II, Hannibal, etc...). Mais il a aussi quelques BOF en solo à son actif. (Border to Border, Sorrow's Child, The Island, et pour la télé : Steamboy, et plus récemment Amityville Horror)
TRACK-LISTING :
1. The Island Awaits You
2. Where Do Those Tubes Go
3. Sector 6
4. Starkweather
5. Agnate Ukuleles
6. You Have a Special Purpose In Life
7. Mass Vehicular Carnage
8. Renovation
9. I'm Not Ready to Die
10. This Tongue Thing's Amazing
11. Mass Winnings
12. The Craziest Mess I've Ever Seen
13. Send in the Clones
14. My Name is Lincoln
15. Blow - The Prom Kings
Durée totale : 56 min 07
Date de Sortie : 22 août 2005