Mystic River

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
14/04/2010
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Clint Eastwood
Scénaristes
Brian Helgeland, Dennis Lehane
Compositeur
Clint Eastwood
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
137
Support
Critique de Céline Evain

Synopsis

Jimmy Markum, Dave Boyle et Sean Devine ont grandi ensemble dans les rues de Boston. Rien ne semblait devoir altérer le cours de leur amitié jusqu'au jour où Dave se fait enlever par un inconnu sous les yeux de ses amis. Pendant 4 jours ce que subit Sean : personne ne le sait… Leur complicité juvénile ne résiste pas à un tel événement et leurs chemins se séparèrent inéluctablement.
Jimmy sombre pendant quelque temps dans la délinquance, Sean s'engage dans la police, Dave se replie sur lui-même, se contente de petits boulots et vit durant plusieurs années avec sa mère avant d'épouser Céleste.
Une nouvelle tragédie rapproche soudain les trois hommes : Katie, la fille de Jimmy, est retrouvée morte au fond d'un fossé. Le père endeuillé ne rêve plus que d'une chose : se venger. Et Sean, affecté à l'enquête, croit connaître le coupable : Dave Boyle...

Critique

Clint Eastwood est décidemment LE grand réalisateur de cette décennie avec des films profondément humains. Tour à tour il suggère, montre,  nous met des claques toujours avec ce talent de perception de l’âme humaine dans le meilleur comme dans le pire, sans pathos ni misérabilisme.

Mystic River est sans conteste un de ces bijoux qu’on n’oublie pas et qui ne déroge pas à  l’introduction ci-dessus. De sa laideur, de sa noirceur nait la beauté d’un constat réaliste : nous ne sommes que des êtres humains avec nos travers, nos blessures et leurs empreintes indélébiles.

Adapté du livre de Dennis Lehane, Clint Eastwood signe là un magnifique  drame humain.

Boston 1974. Un quartier populaire abritant la classe moyenne américaine. Trois amis, trois enfants. Dave prend malgré lui une direction tragique qui scellera à jamais son destin . Quinze ans plus tard un autre drame : le meurtre de la fille de l’un deux, sauvagement assassinée.  L’enquête, le doute, la vengeance : Le décor est planté : sombre, étouffant, marquant.

L’atmosphère oppressante est due entre autres aux lieux : rues, immeubles, perrons, commerces de quartier, les abords proches du lac,  donnant cette sensation de huis clos brumeux qui semble emprisonner les héros. Comme si le réalisateur ne voulait laisser s’échapper aucun des protagonistes pour les confronter à leurs destins et aux drames qui se nouent. Le temps semble s’être arrêté pour retenir toute l’intensité de cette histoire.

Le scénario distille habilement les indices tout au long du film, laissant le doute planer uniquement en zoomant sur les personnages et leurs comportements. On s’interroge constamment sur l’identité du coupable   : On se surprend à suivre le flic (Kevin Bacon), le père avide de vengeance (Sean Penn), l’épouse (Marcia Gay Harden) percluse de doutes, vers ce personnage ambigu qu’est Dave (Tim Robbins), et nous rallient dans leurs soupçons  sur celui qui est finalement la principale victime de l’histoire. Eastwood maitrise l’art de la suggestion en  laissant planer le doute jusqu’à la fin.

L’intrigue autour de laquelle s’articulent des personnages attachants nous dévoile toute la complexité de l’être humain, le désespoir palpable des protagonistes : chacun d’eux luttant contre leurs démons respectifs.

Pour cela,  le réalisateur s’entoure d’acteurs magistraux pour nous offrir un film d’une complexité singulière. Sean Penn (Jimmy Markum), incroyable de justesse  en voyou italien dévasté par la colère et le chagrin  et dont la vengeance aveugle n’aura d’égale que sa haine, Tim Robbins (Dave Boyle), inoubliable  en être ambigu et ravagé par le souvenir des quatre jours passés avec ses ravisseurs, Kevin Bacon (Sean Devine) en flic trop impliqué sentimentalement, en proie au doute et porté sur l’alcool.

La sensation de malaise ne nous quitte pas : tous les sujets dérangeants sont ici évoqués (la pédophilie et ses irréversibles conséquences, la vengeance aveugle, l’inconscience de la jeunesse, la trahison)…

Ce film amène tout en subtilité à  une réflexion sur le destin, parallèlement à une enquête sur le passé. Filmé sobrement et paré de la beauté des grands films « classiques »,  cette œuvre  fluide et simple nous gratifie de  plans esthétiques et soignés. Elle s’inscrit (comme la plupart des réalisations de Clint Eastwood) en porte à faux à l’idéologie de la loi du Talion.

Si il est un reproche à formuler  à ce  bijou cinématographique, c’est un rythme un peu lent qui aurait mérité par moments d’être plus enlevé, mais qui n’ôte rien à la beauté de ce petit chef d’œuvre signé Clint.


Céline  Evain

 

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1
L’image HD présente une réelle avancée par rapport à l’édition DVD, l’image gagne en piqué, la définition est flatteuse, elle respecte bien la palette froide et dé-saturée de la photographie de Tom Stern, avec un contraste très poussé à la limite par moment du blanc brulé et une profondeur de champ remarquable dans certaines séquences.
L’encodage VC-1 ne présente pas de défaut flagrant ou d’artefacts et possède une jolie fluidité.
L’image cependant n’est pas exempte de défaut on pourra noter l’utilisation un peu trop poussée de DNR dans certaines scènes sombres.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Allemand
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Espagnol
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Italien
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La  piste française Dolby Digital 5.1 se montre en deçà de la proposition faite en VO avec son encodage en DTS Master Audio 5.1 / 24bits tout en finesse, sans être dans la débauche d’effets, on reste dans l’intimiste et la sobriété. L’accent est mis sur les dialogues en voie centrales, les surrounds sont utilisés en quelques occasions pour certaines scènes seulement. La dynamique est bien là, ainsi que la clarté. Une réussite !
La piste française conserve quant à elle nombre de qualités, mais en perdant au passage une peu de finesse et de richesse des détails.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 300 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Commentaires de Tim Robbins et Kevin Bacon
Commentaire a réserver aux amateurs du genre, d’autant plus qu’il est présenté  sans sous-titrage.

Mystic River : sous la surface (SD – 22.52 minutes)
Simple et efficace ce document évoque le passage du roman en scénario, puis les étapes de préparation et tournage au travers d’interviews des acteurs principaux et du réalisateur.

Emission spéciale Mystic River : de la page à l’écran (SD – 11.32 minutes)
Document qui doublonne le précédent donc d’un intérêt limité.
 
Les interviews de Charlie Rose (SD – 1H51.23 minutes)
Interview plutôt riche et complète de Tim Robbins, Clint Eastwood et Kevin Bacon sur Mystic River, mais aussi sur leur carrières respectives.

Teaser et Bande annonce originale