Synopsis : Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n'est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l'amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie.
Tiré du best seller de l’écrivain américain, Douglas Kennedy, « L homme qui voulait vivre sa vie », à l’instar de la réalisation de guillaume canet « Ne le dis à personne » est sans conteste la meilleure adaptation cinématographique d’un roman, de l’année 2010.
Le personnage principal, Paul Exben (Romain Duris), est un homme trop a l’étroit dans une vie dont il n'a pas vraiment rêvé et que le destin va chambouler en lui donnant l opportunité d'en changer radicalement. Le drame brutal qu’il va provoquer malgré lui, fait prendre au film une direction complètement différente de la première : d’abord orientée sur l’insatisfaction et la frustration d’un homme (et de sa femme) dans une ambiance bourgeoise parisienne, le zoom se fait progressivement sur la perdition du personnage principal qui peu à peu, se livre à une quête intérieure et se construit sur la base de ce qu’il a toujours voulu être.
Romain Duris passe de l’avocat en représentation perpétuelle dans sa propre existence, à un homme brisé par les désillusions et son acte irréparable, dont les changements profonds, subtilement amenés mais très palpables, l’amènent à se transformer physiquement.
L’acteur est exceptionnel dans ce rôle et son jeu complexe confirme son talent : son visage, sa posture, son attitude se transforment de façon impressionnante au fil de ses bouleversements intérieurs. Le scénario à travers un drame offre également au personnage principal de transformer son quotidien en une vie certes moins confortable et ou les risques sont permanents mais plus en adéquation avec ses désirs, en cela le film est une réussite qui renvoie le spectateur fréquemment à cette réflexion « qu’auriez-vous fait de votre vie si vous deviez la revivre ».
Le tour de force du réalisateur Eric Lartigau (« prête-moi ta main ») réside, non seulement dans les sujets abordés tels que les thèmes existentiels, la fragilité de la vie, le destin qui peut se trouver irrémédiablement changé en quelques minutes, mais surtout à sa capacité à nous servir un film en plusieurs parties bien distinctes qui glissent de l’une à l’autre avec virtuosité, avec cette tension dramatique qui nous ne lâche pas.
Avec un casting au top (Niels Arestrup, et Romain Duris en tête), ce film est doté d’une mise en scène sobre : les images sont belles, les dialogues justes et sans « prétention ».
La réalisation reste classique mais esthétique certains plans sont superbes, en tout cas elle colle parfaitement au sujet du film.
Une belle réussite.
Critique de Céline Evain