Black Swan

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
29/06/2011
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Brian Oliver, Scott Franklin, Mike Medavoy et Arnie Messer
Scénaristes
Mark Heyman, Andres Heinz et John J. McLaughlin
Compositeur
Clint Mansell
Critique cinéma
Edition
Standard
DureeFilm
103
Support
Critique de Emmanuel Galais
Nina est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Sa vie est entièrement vouée à la danse, aussi lorsque Thomas Leroy, le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth McIntyre pour leur nouveau spectacle : « Le lac des Cygnes » son choix s’oriente entre Nina et Lily une nouvelle arrivante. Pour qu’il puisse la choisir, Thomas impose à Nina de pouvoir jouer à la fois le cygne blanc avec toute la grâce, la pureté que cela implique et le cygne noir qui symbolise la ruse et la sensualité. La jeune femme sombre alors dans une sorte d’obsession malsaine qui la pousse vers le côté misérablement sombre du cygne noir.

Darren Aronofsky (Requiem for a dream) aime les personnages complexes, à la souffrance intérieure puissante, une sorte de fascination pour ces fêlures de l’âme qui les rendent si terrifiant et en même temps si attachants. Ce fut le cas dans « Requiem for a dream » on l’on suivait avec beaucoup d’émotion la dérive de personnages poussés aux extrêmes par une addiction aux substances qui rendaient leurs vies superficiellement heureuses, ce fut aussi le cas dans « The Wrestler » et ce catcheur « Has Been » qui tente à tout prix de s’accrocher à une vie qui lui a finalement échappé. Dans « Black Swan », le réalisateur s’attaque cette fois-ci aux fascinations terribles que peuvent avoir les jeunes danseuses de ballet, cette confrontation violente entre des idéaux de carrières qui entrainent les jeunes filles parfois aux frontières de la folie.

Nina, est un personnage idéal pour le réalisateur, car elle demeure l’un des plus complexes de sa carrière, avec une opposition intérieure permanente entre son cygne blanc et son cygne noir, une lutte proche de la schizophrénie, qu’Aronofsky prend à bras le corps, avec une mise en scène minutieuse, des ambiances épurées au maximum, comme avec « The Wrestler » qui rendent l’atmosphère du film sensiblement lourde et pesante. Pour mettre en image le calvaire intérieur de la jeune fille, le réalisateur affadie les extérieures, efface la beauté des bois de salles, ou de parquets de scènes pour ne laisser que les mouvements parler, pour laisser l’essence même de la danseuse respirer à l’écran et prendre ainsi tout leur sens. La grâce du cygne blanc n’en parait que plus belle, plus marquante et la sensualité du cygne ne s’en fait que plus inquiétante, et les deux rôles viennent ainsi former le personnage de Nina.

Mais Darren Aronofsky va plus loin qu’une simple interrogation de l’obsession d’un personnage, plus loin que cette dualité malsaine qui semble être le quotidien d’un corps de ballet, avec ses coups bas, ses mises en danger, ses rivalités violentes qui poussent parfois les danseuses à des gestes terrifiants. Le réalisateur met en parallèle sa relecture du ballet de Tchaïkovski et sa propre vision de cette souffrance intérieur. Il donne à l’histoire une réalité pertinente, qui rend le public mal à l’aise pour mieux l’impliquer dans les dessous d’un corps torturé entre deux mondes : le réel et la fantasmagorie du ballet. Comme à son habitude, Aronofsky pose sa caméra au cœur des scènes et laisse les corps exprimer leurs douleurs et leurs souffrances. En transposant l’histoire d’André Heins au cœur d’un ballet contemporain et en y insufflant ses souvenirs d’enfances, le réalisateur signe une œuvre intense, ou la souffrance ne semble plus qu’une simple perception lointaine, elle transpire au contraire à l’écran et de la même manière qu’avec « The Wrestler », elle touche le public en plein cœur.

Et l’interprétation de Natalie Portman y est certainement pour beaucoup, car l’actrice est à la fois terrifiante et terriblement touchante. On plonge avec elle dans les méandres de la souffrance de son personnage autant que dans sa propre douleur, car l’actrice n’a pas ménagé ses efforts pour arriver à un tel résultat. L’actrice est au sommet de son art, elle vient d’atteindre la perfection d’une composition, en donnant à son personnage toutes les nuances qu’il nécessitait, on pleure avec elle, elle nous effraie, elle nous hypnotise, nous fascine et nous dégoute parfois. Réussissant à trouver l’ultime alchimie qui donne tout son volume au personnage de Nina, l’actrice atteint la perfection que rechercher Nina, mais n’a pas à craindre la moindre rivale tant sa performance est inégalable.

En conclusion, « Black Swan » est un film impressionnant de maitrise de son réalisateur, mais cela on en a pris l’habitude. Par contre la composition impressionnante de Natalie Portman est certainement La pièce maitresse du film, tant elle parvient avec beaucoup de justesse et avec une rigueur qui force le respect à trouver l’ultime alchimie qui donne tout son sens au rôle et à l’histoire en intégralité. La jeune femme est à la fois effrayante, fascinante, fragile et dangereuse. A la frontière de la folie, l’actrice est au sommet de son art, et il est fort à parier qu’elle n’est pas prête d’en redescendre.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Une image de très grande qualité, avec des noirs subtils, des brillances profondes et un réel respect pour le travail du réalisateur de son directeur de la photographie Matthew Libatique. Les couleurs sont parfaitement bien dosées, et les contrastes offrent un véritable relief et bénéficient à la beauté des perspectives voulues par le réalisateur. Le soin est précieux et le support se révèle de grande qualité pour un film travaillé avec beaucoup de techniques.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Russe
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio en VO qui brille par son efficacité et sa finesse de traitement. Même si parfois les effets sonores se portent un peu trop en avant, particulièrement dans les scènes de ballet, même si la musique du ballet bénéficie d'un beau transfert. La spatialisation permet une immersion totale et la dynamique se révèle efficace quand cela est nécessaire. Un seul regret qui devient une sorte d’habitude, la piste VF qui perd en subtilité.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 50 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Même si le film laissait présager une foule de bonus passionnants, il semble que l’éditeur est préféré jouer la carte de la sécurité en proposant dans un premier temps le DVD et la copie digitale évidemment, mais aussi « Les coulisses de la Production » qui reviennent  en 4 min. sur le tournage, ainsi qu’un documentaire de 49 min. : « La métamorphose de Black Swan ». Un reportage particulièrement soigné, très proche de l’ambiance du film qui traite avec beaucoup de soins sur les dessous d’un tournage complexe, avec les interventions des acteurs principaux, et particulièrement du directeur de la photo Matthew Libatique, qui revient avec passion sur son métier et la manière très intime qu’il nourrit avec ses outils. Le documentaire s’intéresse aussi à toutes les formes d’effets spéciaux qui ont permit de rendre l‘ambiance du film aussi pesante et le personnage de Nina si inquiétant.

Puis différents gros plans de 3 min. environs chacun, ce qui est trop court évidemment, sur « Le Ballet », « les costumes », « Natalie Portman », et « Darren Aronofsky ». Il faudra attendre un dialogue de 4 min. entre Darren Aronofsky autour de « la préparation du rôle » pour mieux apprécier le travail fournis par l’actrice afin de donner à son personnage tout le volume qu’il méritait. Suivit de la fin de la discussion qui se centralise sur la manière de « Danser devant la caméra » qui permet au réalisateur d’expliquer brièvement la technique pour donner une véritable dynamique aux scènes de ballets.

Enfin pour compléter l’édition blu-ray, les présentations Fox Movie Channel (20 min.), finalement très promotionnels des différents personnages et du réalisateurs du film.

En conclusion, l’éditeur a choisi la qualité et le remplissage plutôt que la quantité. On gardera de préférence le superbe documentaire et on regrettera peut-être les différents petits documentaires qui viennent remplir, mais qui laissent surtout beaucoup de frustration dans l’esprit du spectateur.