L’histoire :
Au sein de son clan, Oscar, un bébé chimpanzé, découvre la vie.
Critique subjective :
Depuis sa création en 2008, Disneynature, la filiale de la firme aux grandes oreilles, aura plutôt été une bonne chose pour le cinéma documentaire. En effet, à quelques bémols près, les productions portant ce label auront été de qualité (Les ailes pourpres, Un jour sur terre, Océans, Félins, …). Pour la société, l’année 2012 sera marquée par la sortie de Chimpanzés, long-métrage consacré aux primates et signé par deux réalisateurs ayant déjà œuvré pour la maison : Alastair Fothergill (La planète bleue pour BBC puis Un jour sur terre et Félins chez Mickey) et Mark Linfield (Un jour sur terre).
Au-delà de son intérêt documentaire évident (quel plaisir de voir les singes évoluer dans leur milieu naturel), Chimpanzés frappe surtout par sa redoutable puissance picturale, ses images étourdissantes de beauté. Visuellement éblouissant, le métrage possède aussi un côté magique de par sa capacité à transporter le spectateur, à le plonger au cœur de la forêt. Paradoxalement, le film est tellement soigné qu’il ne laisse pas entrevoir la somme de travail nécessaire à son aboutissement. Difficile de percevoir les conditions de prise de vue à travers ces images parfaites. Et pourtant, trois années durant, Chimpanzés aura été un défi technique et humain au quotidien. Saluons donc la persévérance d’une équipe de l’extrême que l’on aperçoit brièvement dans les images de tournage intercalées entre le film et son générique de fin (une bonne initiative).
Aussi superbe soit-il, Chimpanzés n’atteint cependant pas la perfection. La faute incombe à deux éléments qui, sans gâcher le plaisir, dérangent un peu aux entournures. Le commentaire, tout d’abord, tire le film vers le bas. Maladroite, la voix of met l’accent sur l’anthropomorphisme, cherchant toujours à humaniser les primates (chaque singe se retrouve affublé d’un prénom, les comportements des chimpanzés sont systématiquement rattachés à ceux des humains). Le côté « léger » du commentaire est aussi renforcé par le choix d’un narrateur connoté comédie (Tim Allen en version originale, Ary Abittan en version française). Autant dire que l’on aurait nettement préféré un commentaire plus rigoureux, à l’image de ceux des productions BBC. Autre défaut de Chimpanzés : une orientation ouvertement jeune public qui, elle aussi, nuit à la qualité de l’ensemble en reprenant le bon vieux cliché : animaux = spectacle pour enfants.
Verdict :
Malgré ses défauts évidents, Chimpanzés reste un documentaire à découvrir.