En Angleterre, au XVIIIe siècle, Dido Elizabeth Belle, une métisse, fille illégitime d’un amiral de la Marine royale, est élevée par son grand-oncle aristocrate, lord Mansfield, et son épouse. Dido bénéficie de certains privilèges, mais la couleur de sa peau lui interdit de participer aux activités habituelles d’une jeune fille de son rang. Elle s’éprend bientôt d’un jeune avocat qui rêve de changer le monde. Tous deux vont amener lord Mansfield, le Président de la Haute Cour d’Angleterre, à mettre fin à l’esclavage dans son pays…
L’esclavage est une plaie toujours ouverte dans l’histoire de la population noire de nos pays occidentaux, mais c’est aussi un crime dont ces derniers ne parviendront jamais totalement à faire amende honorable. Et le cinéma est là pour le rappeler ! Cette fois c’est Amma Asante qui adapte une histoire vraie dans « Belle ». Celle de Dido Elisabeth Belle, fille de l’amiral Anglais John Lindsay. Une jeune métisse qui dû trouver sa place au sein d’une société qui ne voyait l’esclavage que comme un marché avec ses règles et ses profits et qui considérait les êtres humains de couleur noire comme des êtres inférieurs dont les blancs pouvaient inexorablement disposé à leur guise.
Avec une année qui a vu le triomphe du « Majordome », puis de « 12 Years a slave », le thème de l’esclavage commence à prendre une nouvelle forme de discours qui permet ainsi au public de mieux comprendre les horreurs et les pensées de l’époque. Souvent mal traité, ce thème est maintenant sujet à des réalisateurs de choix qui ont, par convictions mais également par racines, l’envie de montrer çà ceux qui pourraient en douter à quel point les occidentaux ont su être bêtes et plus animaux que ceux qu’ils considéraient comme tels. Ici, le traitement est assez classique, avec une trame très imprimée de l’univers e Jane Austen et aurait tendance à affadir le propos, même si le destin de Dido reste remarquable et éprouvant pour la jeune femme.
Eprouvant, parce qu’elle doit trouver une place dans ce monde qui la toise, la juge et l’insulte sans aucune retenue, malgré son rang. Dido, est une jeune femme qui va devoir devenir forte et s’imposer, mais la mise en scène d’Amma Asante, plombe un peu toute la férocité du récit. Non pas qu’il était nécessaire de mettre du sang de la sueur et des larmes pour mieux appuyer le propos, mais le traitement classique, parfois proche de l’univers de James Ivory, affadi le propos en s’intéressant aux histoires d’alliances, de rentes à négocier, de clans à souder et ainsi de suite, en ne gardant finalement la couleur et les origines comme conséquences à certaines décisions, pas les plus malheureuses justement !
Et même si la distribution, à commencer par la jeune Gugu Mbatha-Raw (Jupiter Ascending), compose des personnages impeccables de sobriété et de froideur dans des moments difficiles où la violence des mots est parfois plus cinglant qu’un coup de fouet, ils ne parviennent pas à maintenir la pression sur le spectateur. Certaines longueurs sont à déplorer et c’est certainement ce qui est e plus dommageable pour ce film. Car malgré tout il ne reste tout de même qu’un seul message à garder de tout cela : Il ne faut jamais oublier au profit d’autres causes, l’horreur de l’esclavage !
En conclusion, « Belle » tente un point de vue différent de l’esclavage et du traitement des êtres humains de couleurs dans une société anglaise, plaque tournante du marché des esclaves, engoncée dans ses protocoles et dans ses règles strictes. Mais le traitement un peu trop classique de l’histoire, tournant surtout autour des alliances et des mariages ont tout de même tendance à passer à côté du sujet.