The revenant

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The revenant
Genre
Pays
USA
Date de sortie
01/07/2016
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Keith Redmon, Steve Golin, David Kanter, Alejandro Gonzalez Inarritu, Arnon Milchan, James W. Scotchdopole, Megan Ellison et Mary Parent
Scénaristes
Alejandro Gonzalez Inarritu et Mark L. Smith
Compositeur
Ryushi Sakamoto
Critique cinéma
Edition
Standard
DureeFilm
156
Support
Critique de Emmanuel Galais
Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

Voilà typiquement, le genre de film qui vous ferait aisément prendre les pieds dans le tapis, tant son sujet est source de grandiloquence mal placée et de discours plus ou moins conservateurs, dans une Amérique qui n’en  a toujours pas finit avec ses vieux démons. Mais tout cela était évidemment sans compter sur les qualités de mise en scène et de réalisation d’Alejandro Gonzalez Inarritu. Car le réalisateur, même s’il confesse avoir pris des libertés autant avec l’histoire qu’avec le livre, dont il a tiré son scénario avec son complice Mark L.Smith (The Hole), a voulu donner sa vision de cette histoire hors du commun , dans laquelle un homme survit à ses blessures dans l’unique but d’assouvir une soif de vengeance envers ces hommes qui l’on laissé pour mort en lui prenant ses seules possessions. Pour donner un aspect plus spirituel et faire prendre en volume et en profondeur la détermination de son personnage, Inarritu lui a créé un fils qu’il va voir mourir devant ses yeux sans pouvoir rien faire. Un motif qui donne effectivement plus d’humanité à cet homme qui gardera en tête à chaque instant : « Tant que tu respires, tu dois te battre ! ». Du coup, si le scénario prend effectivement de grandes liberté avec le roman de Michael Punke, il conserve l’âme même de ce héros dans l’esprit des Américains, celle des héros de la conquête de l’Ouest, l’héritier pur et dur des explorateurs Lewis et Clark, celui qui va, contre tous les éléments et toutes les épreuves, aboutir à son but ultime, sa survie, en se mettant autant au service de la nature qu’il respecte que de l’utiliser pour sa guérison et pour sa rédemption. Car Inarritu n’est pas homme à faire une œuvre à simple lecture. Tout est source d’interprétation, on y voit dans son  film aussi bien la rédemption de cet homme qui partagea un temps le quotidien de ceux qui se battirent contre les indiens, mais aussi ceux qui chassèrent à outrance les animaux pour revendre leurs fourrures au risque d’en provoquer quasiment l’extension, (comme cela fut le cas des castors) que le besoin de justice que réclame cet homme blessé dans sa chair et dans son âme, mais qui parvient à trouver la force de ne pas être bourreau.

Et puis il y a des films qui vous laissent une marque indélébile, loin après les avoir visionné. Des films qui vous enveloppe dans une ambiance tellement maîtrisée, dans une mise en scène si précise qu’elle confine à l’obsession. Et « The Revenant », fait partie de ceux là, on se laisse embarquer par une mise en scène à la fois brutale et sensorielle. Le spectateur n’est pas seulement passif devant son écran, il est entraîné dans l’histoire de Hugh Glass, par des effets de caméras, comme celui qui consiste à laisser la respiration faire de la buée sur l’objectif de la caméra, ou encore des projections de sang lors de l’attaque de l’ours, qui font presque ressentir dans sa propre chair chaque souffrance du héros. Avec très peu d’effets d’éclairage, et l’utilisation de luminosité quasi naturelle, le film d’Inarritu n’est pas seulement une aventure, il est une immersion, ingénieuse qui recèle de mouvement de caméras hors pair, à l’instar de la scène où Glass se retrouve piégé entre la terre où viennent d’arriver les indiens et la rivière glacée. Avec un mouvement de focale redoutable, on se sent glisser dans la rivière et l’on ressent toute la peur du héros.

Et puis bien sûr, il y a Leonardo Di Caprio (Titanic), grandiose, magnifique de souffrance et de complexité. Un acteur qui sait choisir ses films, sait prendre des risques et leur donner le goût d’une aventure hors du commun. Rare sont les acteurs à avoir fait le sans faute, DiCaprio est de ceux là. Dans « The Revenant » il ose tout, laisse sa véritable souffrance physique, face à un tournage dantesque, où se mélangèrent le froid, les déchaînements naturels et surtout l’envie de vérité du réalisateur. L’acteur pousse son métier au plus loin avec une précision hors norme. Comme il le dit dans les interviews, chaque scène fut une épreuve entre l’eau glacée, le fait de manger un véritable foie cru, et les scène difficiles de combats ou de jeu. Leonardo DiCaprio longtemps boudé par les oscars a enfin la reconnaissance qu’il méritait, mais sa prestation dans « The Revenant » va bien au-delà, elle surpasse de loin tout ce que nous avions l'habitude de voir dans ce genre de film. Mais ne soyons pas injuste, « The Revenant », ce n’est pas seulement son acteur principal, c’est aussi Tom Hardy (Mad Max : Fury Road) complexe, immense en méchant consumé de l’intérieur entre peur, cynisme et froideur malsaine. L’acteur signe, une fois de plus, l’une de ses plus belles prestations et donne à son personnage toute la complexité qui en faisait sa légende. A ses côtés le jeune Will Poulter (Les Miller une famille en herbe) entre dans la cour des grands. Si sa prestation est peut-être moins marquante que les deux autres, il n’a, dans tous les cas, pas à en rougir. Le jeune homme s’ouvre les portes d’une carrière qui devrait cumuler, à coup sûr les chef-d ‘œuvres.

En conclusion, « The Revenant », n’en déplaise à tous ceux qui n’auront pas pris le temps de lire le livre ou de lire les interviews des auteurs et acteurs pour en servir des avis tranchés et tronqués, le scénario offre une profondeur de réflexion rarement atteinte en mélangeant le mythe de Hugh Glass tel que les Américains les connaissent et une fable autant humaniste qu’écologiste. Ajoutez à cela les performances incroyablement complexes et habités de Leonardo DiCaprio et Tom Hardy et vous obtenez un chef d’œuvres visuel et métaphorique.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.40:1
Une peur est toujours palpable lorsqu’un film aussi sensitif que « The Revenant » sort en Blu-Ray. Car, passez les portes d’une salle de cinéma dans laquelle le spectateur est totalement immergé dans le film, particulièrement lorsque ce dernier est en Imax. Et bien il est rare de le dire, mais le passage est particulièrement réussite avec un support de toute beauté. Avec un piquet d’une précision rarement égalé qui bénéficie d’une incroyable précision. Les flocons de neige, l’eau et toutes ses nuances, les reliefs aux couleurs sombres et claires, les arbres et leurs sommets à donner le vertige. Tout est retranscrit à merveille avec des contrastes qui permettent une magnifique mise en profondeur. Le plus beau film mais aussi le plus beau blu-ray de sa génération.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-Master Audio 7.1 vient offrir une immersion sensorielle hors du commun. D’une précision rare, le support offre une répartition minutieuse, dans laquelle, l’eau passe de tous les côtés pour mieux positionner le spectateur au cœur même de la scène d’ouverture, on en viendrait presque par se demander d’où vient l’eau que l’on entend couler. Au cinéma, la sensation était entière, et la crainte du support résidait dans cette possible perte de sonorité qui donnait toute cette précision dans la mise en ambiance du film. Il n’en n’est rien on plonge, on entend même les flocons de neige tomber sur le cuir des peaux ou encore le sifflement des flèches dans le ciel. On chef d’œuvre évidemment !
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Même le making of bénéficie d’un savoir-faire hors du commun. Le réalisateur y donne sa vision de son film, ce qu’il a voulu insuffler à son histoire, autant que les difficultés qu’il a pu rencontrer. 

Mais subitement, le making of, devient également le porte-parole d’une communauté indienne, qui a bien trop souvent souffert d’une image tronquée par les médias et par Hollywood. On y suit le jeune acteur Forrest Goodluck, qui interprète le fils de Hugh Glass, retourner sur les terres de ses ancêtres noyées par les eaux d’un barrage. En voyant les membres de sa famille, il se font confier la lourde charge de porter la voix de leur tribu.

Et puis, comme « The Revenant » n’a rien d’un film basiquement linéaire, le making of nous entraîne également dans le combat que mène DiCaprio depuis longtemps : l’écologie. Car l’expérience sensorielle voulue par Inarritu va bien au-delà de l’histoire d’un homme, c’est également l’histoire de cette humanité qui se détruit petit à petit en ayant conscience de ses méfaits mais en ne voulant pas se défaire de ses causes.