C’est un Christian blessé qui tente de reconquérir Anastasia. Cette dernière exige un nouveau contrat avant de lui laisser une seconde chance. Mais une ombre surgit du passé de Christian et plane sur les deux amants, déterminée à détruire un quelconque espoir de vie commune.
« 50 nuances plus sombres » pose une seule question : Pourquoi ? Pourquoi une suite ? Pourquoi une telle adaptation ? Et surtout Pourquoi se laisser embarquer dans cette histoire aussi ennuyeuse que mal fagotée ? Parce que le problème est bien là ! L'œuvre littéraire (si on peut parler d'œuvre !!!) A fait son succès, Sur une romance impossible mais surtout particulièrement sulfureuse. C'est le retour effectivement de la littérature érotique sadomasochiste, dans laquelle les deux amants jouent aux jeux du dominant dominé. Par le passé, il y a eu sur le même thème un véritable film érotique, qui en assumait à la fois le propos mais en même temps le style, et qui s'appelait « Histoire d’O ». On y découvrait une jeune fille initiée à l'art de l'amour sadomasochiste, de ses nuances et de ses limites. Si cela, vous rappelle évidemment « 50 nuances de. Grey », ou « 50 nuances plus sombres », cela n'est pas étonnant puisque l'auteur semble s'être directement inspirée de ce classique du cinéma érotique.
Et bien sûr, après des millions d'exemplaires vendus à travers le monde, Hollywood s'est donc intéressé au phénomène et a décidé d'en tirer un film qui pouvait éventuellement, lui rapporter une somme considérable et renflouer ses caisses en pariant sur une histoire porteuse et surtout sur l'envie des lecteurs et des lectrices d'aller voir l'incarnation de l'œuvre au cinéma. Seulement, c'est là que le bat blesse ! Car si effectivement l'idée pouvait être bonne, il eut été beaucoup plus judicieux d'en assumer l'esprit sulfureux et particulièrement son aspect érotique. Le genre au cinéma, est quasiment moribond, et cela aurait pu être l'occasion pour le Studio de le faire renaître. Effectivement, il faut se rappeler, que l'un des plus gros succès du cinéma dans les années 70 fut quand même "Emmanuelle" qui resta de nombreuses semaines en tête du box-office. Et donc pour la saga littéraire « 50 nuances » , le studio Universal, a donc décidé de l’adapter mais de manière à limiter son interdiction pour qu'elle puisse toucher un public beaucoup plus large. Résultat nous seulement la mise en scène est assez atone et n'apporte strictement rien à éventuellement ce que pouvait apporter le livre en lui-même, mais surtout on s'y ennuie réellement. Car ce qui pouvait faire l'intérêt du film notamment cette relation amoureuse particulière entre les deux héros, qui devait forcément laisser libre cours à une mise en scène érotique luxueuse, se révèle très rapidement non seulement frustrant pour ceux qui avaient apprécié le livre pour son aspect sulfureux, mais pour les autres on se retrouve face à un film qui accumule des scènes d'une lenteur assez pesante avec des dialogues d'une fadeur confondante, entrecoupée de scènes érotiques toute en clair-obscur qui n'arrive même pas à la cheville du dernier film quelque peu érotique qui avait susciter l'engouement à savoir : « 9 semaines et demies».
Pour ce deuxième volume donc Anastasia et Christian vont encore une nouvelle fois se retrouver et se lancer dans une relation amoureuse où cette fois-ci Christian passe d’une certaine manière de dominant à dominé, le tout agrémenté par une pseudo présence venue créer une sorte d'ambiance un peu thriller au film qui voudrait par ce biais susciter l'intérêt des spectateurs. Mais il n’en n’est rien, on passe son temps à soupirer d’ennuie, à regarder le catalogue de tout ce qui se fait de luxueux et de subtile ( ?) dans l'univers du sadomasochisme, le tout entrecoupé de dialogues insipides et épurés de toute substances sulfureuses qui auraient, trouvé au contraire dans son sujet toute la matière à le rendre réellement luxueux et du coup réellement intéressant. Ici on se retrouve tout juste au cœur d'un téléfilm que l'on pourrait diffuser en après-midi.
Sinon on ajoute à cela, des acteurs, pas forcément très concernés, et qui semblent avoir été, d'une certaine manière, forcés à honorer le contrat qui les liait à trois films potentiellement intéressant. On comprendra très vite que ce « 50 nuances plus sombres » est en fait le volet qui vient encore plus enfoncer le clou du ratage non seulement artistique mais également érotique. Difficile d'être à la fois intéressé et à la fois ému par la mise en scène qui frôle la passivité et le manque d'intérêt de l'ensemble de l'équipe. On pourra juste noter une qualité dans la photographie, et dans la mise en valeur des scènes érotiques mais qui ne suffisent pas de toute façon pas à sauver le film
E
n conclusion, « 50 nuances plus sombres » vient confirmer ce que l'on craignait déjà depuis le premier volet, l'adaptation de l'œuvre d'E L. James est un ratage complet, puisque totalement dénaturée et complètement vidée de la substance même qui suscitait l'intérêt auprès des lecteurs. On s'y ennuie, et l’esprit sulfureux du lire est quasiment inexistant. Lorsque l'on sait qu'un troisième volet est à venir pour février 2018, on commence à se dire que finalement cette saga aura dépassé de loin la dernière saga brillant par sa mièvrerie : "Twilight".