Dossier Blu-Ray : quoi, quand et pour qui ? Toutes les réponses



La haute définition visuelle est et sera dans les années à venir un formidable vecteur de croissance pour l’électronique grand public. Le meilleur moyen de s’en persuader est de constater les possibilités étendues des consoles XBOX360 de Microsoft et la Playstation 3 de Sony. Cette dernière est basée sur un lecteur Blu-ray – BR – sans aucun doute l’un des maillons les plus importants dans la stratégie globale du groupe Sony. Voyons voir ensemble ce que le Blu-ray peut changer dans notre vie de tous les jours.

 

Ce dossier est présenté en trois parties. Voici la première partie, vous trouverez le lien vers la seconde partie à la fin de cette première partie.

 

Dossier mené par Bruno Orrù

 

Sony est sans aucun doute un groupe à part. Même si son périmètre d’intervention correspond à de nombreux autres groupes internationaux, sa stratégie a souvent pris des virages inattendus, parfois dangereuse pour sa bonne santé financière et parfois saluée par de véritables succès technologiques et commerciaux. Sony est aussi le seul constructeur dans le monde à pouvoir mener dans son sillage ses propres concurrents afin de concrétiser ses propres rêves ! Le dernier exemple en date concerne la haute définition visuelle et plus particulièrement le successeur du glorieux DVD. Le DVD a connu un succès fulgurant qui a donné le vertige aux studios de cinéma, aux éditeurs vidéo et aux constructeurs de matériel audio-vidéo. Lui trouver un successeur alors que les ventes de galettes pré enregistrées se tassent depuis quelques mois est devenu un challenge pour tout le monde. Un challenge qui prend la forme d’un énorme gâteau financier ou certains souhaitent avoir une part plus grosse que celle obtenue par le DVD. C’est pourquoi Sony a persuadé là plupart des acteurs de ce marché (cinéma, audio-vidéo, jeux vidéo, multimédia, informatique…) que la volonté du DVD forum de placer le support HD-DVD comme successeur au DVD n’est pas une bonne idée ! La suite vous la connaissez sans aucun doute et prends la forme depuis plus de deux ans de confrontations entre deux clans. Le clan du HD-DVD est mené par Toshiba avec la complicité principale de Microsoft dont l’intérêt à prendre place dans ce fabuleux marché se comprend aisément. Le clan du Blu-Ray est mené par Sony et rassemble presque tous les autres compétiteurs. De leurs côtés les studios se sont déclarés pour l’un ou l’autre des combattants, certains préférant ne pas choisir et offrir leur catalogue aux deux. Sur le papier, le combat apparaît dans un premier temps inégal avec des forces numériques plus importantes du côté du Blu-ray. Pourtant, la partie n’est pas simple, notamment par ce partage imposé au consommateur et par des différences de prix qui peuvent influencer les décisions d’achat, au-delà des promesses de contenu et d’interactivité des deux clans.

 

Nous avons eu la chance de rencontrer les responsables de différentes divisions de chez Sony qui nous ont expliqué leur façon de voir le marché et détailler leur stratégie. Si nous ne partageons pas entièrement leur vision, force est de constater qu’elle tient bien la route dans le contexte actuel. En voici les principaux fondements, en espérant que ce dossier vous permette de mieux comprendre les enjeux qui s’imposent et les décisions prises par les acteurs de ce marché dans un monde bouleversé par le piratage et l’échange gratuit de données. 


Qui est derrière le Blu-Ray ?

Si Sony est le meneur, l’équipe qui compose la Blu-ray Disc Association est plutôt prestigieuse. Lors de la dernière mise à jour de mars 2007, la liste des membres de cette association s’élevait à plus de 200 dont voici les principaux (ordre alphabétique) : Apple Computer  - Dell  - Fox Entertainment Group  - Hewlett-Packard  - Hitachi  - LG - Mitsubishi  - MGM  - Panasonic  - Philips  - Pioneer  - Samsung  - Sharp  - Sony  - TDK  - - Thomson  - Walt Disney.

 

C’est quoi un Blu-Ray disc ?

L’arrivée de la haute définition sur média optique prend la forme concurrentielle du HD-DVD (le clan mené principalement par Toshiba, Microsoft et une partie des éditeurs) et du Blu-ray Disc (mené principalement par Sony et un ribambelle de constructeurs et une grande partie des éditeurs). Une guerre technologique et commerciale qui va forcément freiner le développement de la haute définition puisque, pour l’instant, deux types de lecteurs sont nécessaires pour lire deux types de média différents.

Un Blu-ray Disc est physiquement comparable à un CD ou un DVD à l’œil nu. Bien entendu, si le principe général est similaire, les technologies en jeu sont différentes et sensiblement plus complexes. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir un lecteur Blu-Ray.


Les CD et les DVD utilisent des lasers de couleur rouge / orange (780 nm et 650/635 nm). Le HD-DVD est quant à lui basé sur une évolution du laser rouge. Le nom Blu-ray provient du fait que cette technologie utilise une diode laser bleue fonctionnant à une longueur d'onde de 405 nm pour lire et écrire les données. Cette longueur d'onde est plus courte que celle des standards CD ou DVD qui permet de stocker plus de données sur un disque de même taille (12 cm). Cette taille de 12 cm est évidemment importante pour assurer une rétro compatibilité des nouveaux lecteurs avec les « anciens » standards CD et DVD.

Un disque Blu-ray simple couche contient environ 25 Go, l’équivalent de deux heures de programme haute-définition (audio + vidéo).  Un disque double couche peut contenir environ 50 Go. Le taux de transfert sur les premières versions est de 36 Mbits/sec (soit 4,5 Mo/s) – à rapporter au début maximum du DVD de 9 Mbits/sec. Les prochaines versions pourront proposer un taux de transfert de 72 Mbits/sec (soit 9 Mo/s). Les disques au standard BD-RE (disque réinscriptible) sont déjà disponibles. Ils seront complétés par des disques au format BD-R (enregistrable) et BD-ROM en 2007, au moment ou seront validées les spécifications Blu-Ray 2.0.

Le cahier des charges Blu-ray spécifie trois codecs pour les données vidéo : MPEG-2 (déjà utilisé pour le DVD), le codec H.264/MPEG-4 AVC, et le codec VC-1 basé sur le codec Microsoft Windows Media 9. Le MPEG2 HD est celui qui est utilisé pour les premiers titres car la chaîne d’authoring connaît bien ce format. Toutefois, il n’autorise que deux heures de contenu en haute définition (disque simple couche), alors que les deux autres codecs offre un ratio double avec la possibilité de faire contenir environ quatre heures (taux de transfert d'environ 15 Mbit/s contre 25 Mbit/s pour le MPEG2). Certains titres proposés en 2007 et actuellement en production sont prévus en MPEG4-AVC. Il ne faut pas cacher que du coté du clan Sony l’utilisation du VC-1 Microsoft ne sera certainement pas privilégié.

Le Blu-Ray, source HD pour une stratégie à long terme

Pour bien comprendre pourquoi Sony défend avec tant de force le Blu-ray il faut simplement observer quels sont les marchés touchés. La vidéo bien sûr avec la possibilité de décupler l’impact visuel. Le jeu vidéo ensuite avec la possibilité de créer des mondes imaginaires au réalisme incroyable. L’informatique avec la possibilité d’avoir encore plus d’espace de stockage un support qui intéresse autant les entreprises que le consommateur final, notamment le vidéaste qui a déjà à sa disposition depuis quelques années des caméscopes qui enregistrent en HD et qui requièrent des volumes importants pour passer de la bande aux supports optiques. Le multimédia enfin (outils de captation vidéo pro ou grand public, logiciels de montage vidéo…). Le Blu-ray intervient donc dans de multiples divisions du groupe Sony, mais c’est clairement la console PS3 qui va être dans les prochains mois le catalyseur sous deux versions : la première légèrement allégée de quelques options sera proposée à 499€, la seconde avec un disque dur de grande capacité et quelques options de confort à 599€. Un prix osé pour une console de jeu mais réellement attractif si l’on considère que la PS3 va beaucoup plus loin qu’un simple rôle de console de jeu.


La PS3 n’est pas une qu’une console de jeu mais une base de loisirs !

Si « l’excuse » première pour s’offrir une PS3 sera le jeu, la Playstation 3, tout comme son homologue Xbox360 de Microsoft se veut une plate-forme multi loisirs puissante (processeur Cell). Cette extension de fonctions peut en effet être décisif dans les décisions d’achats, il suffit de se rappeler que 60% des acheteurs de la PS2 lors de son introduction sur le marché avouaient avoir été influencé par la possibilité de lecture DVD. La PS2 était alors d’un budget bien inférieur à un lecteur de DVD, tout comme la PS3 le sera face aux lecteurs de salon BR (voir plus bas les forces en présence).

Ci-dessous un tableau permettant d’appréhender les motivations d’achat d’une console de jeu PS2. Les motivations pour la PS3 pourraient bien être différentes…

 


Coté interactivité, la PS3 fait le plein et tente de séduire par une interface colorée et HD. C’est vrai que dès son allumage, on en prend plein les yeux, si l’on possède un diffuseur à la hauteur.

Les films gravés sur Blu-ray pourront proposer une interface dynamique basée sur un langage Java offrant de nombreuses possibilités. Des options qui ne nécessitent plus d’ailleurs de stopper la lecture du film, tout apparaît en sur impression. La connexion à l’Internet (liaison filaire réseau ou sans fil Wi-fi) permet de télécharger du contenu lié aux jeux ou aux films. Bien évidemment, cela reste à la discrétion de chaque éditeur, mais il est fort probable que ceux-ci tentent de séduire le consommateur par ce type d’options. Cette porte sur l’Internet peut également servir pour recevoir des informations ponctuelles liées à un jeu ou à un film, voir d’accéder à des sites spéciaux réservés aux détenteurs d’un jeu ou d’un film (options qui existe déjà sur le DVD si celui-ci est lu depuis un ordinateur).

Sony ne cache pas que l’intégration du lecteur Blu-ray conjointement à un disque dur (20 ou 60 Go suivant la version) est l’élément crucial qui va permettre à la PS3 d’être ultra moderne en 2006/2007 et de voir venir avec sérénité le futur des prochaines années. Sony ne cache pas que la capacité de stocker plus d’informations va sans aucun doute se révéler un élément de supériorité dans un futur proche. En effet, les premiers jeux HD sont à la limite des 25 Go des galettes BR simple couche. Les 25 Go possibles en seconde couche seront donc bienvenus, à comparer aux 30 Go maximum proposés par le HD-DVD. Il se pourrait donc que certains jeux PS3 proposés également sur XBOX360 nécessitent un développement visuel différent, à l’avantage de la PS3 !

 

 


Jeux vidéo, films, concerts, musique, Internet, conversations entre amis… la PS3 possède une volonté affirmée de sortir du cadre de la chambre de junior pour investir le salon et devenir un outil familial de loisirs. Au niveau de la connectique, on retient la présence d’une sortie HDMI 1.3, compatible 1080p sur le modèle évolué (1080i sur le modèle de base) et avec les nouveaux codages audio DTS HD et Dolby True-HD. La manette de son coté devient sans fil et pourra avec les jeux adaptés réagir aux mouvements sous six axes. La PS3 est bien entendu rétro compatible avec les jeux PS2 et PS1.

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