Après la Mémoire dans la peau, film d’espionnage survitaminé et réaliste, voici le deuxième épisode des aventures de Jason Bourne. Si le réalisateur a changé, le film a conservé le même Matt Damon, la même ambiance, et la même énergie.

Titre original : The Bourne supremacy
USA, 2004
Réalisateur : Paul Greengrass
Acteurs : Matt Damon, Franka Potente, Joan Allen, Brian Cox, Julia Stiles
Musique de : John Powell
Adapté du roman de Robert Ludlum
Durée : 1h50

L’histoire
Jason Bourne, ex-tueur à gages amnésique, se repose en Inde avec sa compagne. Mais à Berlin, une sombre machination se trame, qui va le forcer à sortir de sa retraite. Et mieux vaut alors être en bons termes avec lui.

La Mort dans la peau est la suite de La Mémoire dans la peau, dont le DVD a été traité sur DVD Critiques à cette adresse : http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=708

Pour ce film, ça va être facile pour vous de savoir s’il va vous plaire : si vous avez aimé la Mémoire dans la peau, il vous plaira, sinon non (et si vous ne l’avez pas vu, vous allez être un peu perdu). C’est vrai que souvent on peut se baser sur le premier film pour se faire une idée sur une suite, mais on est parfois trompé par des suites moins bonnes, meilleures ou même différentes de l’original. Ici, la Mort dans la peau ressemble comme deux gouttes d’eau à la Mémoire dans la peau. Non qu’il s’agisse du même film, vous aurez bien l’impression d’un nouveau film, mais il reprend exactement ses forces et ses faiblesses.
Sa force principale reste le réalisme. Pas de cascades surhumaines, pas de combats de kung-fu aérien, pas de héros omniscient. Bourne passe toujours autant de temps (c’est-à-dire un clin d’œil, mais il est très doué) à lire les cartes routières avant une poursuite, et les combats sont très rigoureux. Comme dans le premier film, les scènes d’action sont très efficaces, moins par leur chorégraphie et leur lisibilité que par leur énergie et leur violence. Filmées en caméra à l’épaule et avec un montage un peu épileptique et éprouvant, elles restent très convainquantes et même soufflantes par la violence des coups. Matt Damon y est d’ailleurs encore une fois à l’aise, arrivant à combiner son air de chérubin et la technique d’un tueur. Tous les autres acteurs sont également irréprochables, et on accroche tout de suite à l’univers de paranoïa et d’espionnage qui baigne le film. On retrouve aussi le côté dépaysement du premier film, puisqu’on passe successivement en Inde, en Italie, en Allemagne et en Russie.

Côté scénario, tout n’est pas rose. Si le début est extrêmement alléchant, avec pas mal de pistes et de possibilités, et des personnages complexes (notamment les affrontements entre les 2 chefs de la CIA), sa résolution déçoit un peu par sa simplicité. Et surtout, cette résolution se déroule aux 2/3 du film, laissant la dernière partie sans quasiment aucun enjeu. Le problème, c’est que dans cette partie se trouve une extraordinaire poursuite en voiture, qui n’a alors plus aucun enjeu scénaristique ou émotionnel. Pourtant cette poursuite est incroyable, longue, filmée de façon très nerveuse (et encore une fois, peu lisible mais c’est pas grave), originale… Mais j’ai décroché avant la fin. Je ne sais pas vous dire si c’est parce qu’elle est trop fatiguante à regarder à cause du montage, si on se fout de sa fin puisque l’histoire est déjà finie, ou juste si j’étais crevé, mais il y a ici un matériau de premier ordre qui aurait mérité quelques dernières retouches pour donner une poursuite d’anthologie. On notera aussi la musique, excellente tout au long du film, et qui confine au génial sur cette poursuite pour faire monter en pression la scène.
Au final, le film est largement aussi recommandable que la Mémoire dans la peau, et plaira au même public, trop heureux d’avoir du rab. Dommage, avec un scénario un peu plus complet, le film aurait pu nous tenir à bout de souffle jusqu’à sa fin.


A voir : si vous avez aimé le premier
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, ça déménage

Sébastien Keromen