Test du caméscope Sony HDR-HC3E : mini format pour image haute définition



En tout début d’année, je vous présentait avec une certaine émotion le premier caméscope haute-définition à moins de 2000 euros, somme que je juge véritablement grand public bien que nécessitant pour beaucoup un trop gros effort financier. Voici qu’arrive un petit frère, le HC-3 qui offre quelques fonctions de moins mais une prise HDMI en plus, un physique beaucoup plus compact et un prix attractif à 1 500 euros.

 

Mise en situation vidéo HD par Bruno Orrù

 

J’avoue que durant les trois semaines que j’ai passé en début d’année avec le caméscope Sony HDR-HC1E j’ai déposé quelques séquences vidéo de toute beauté sur mon disque dur (test complet sur DVDcritiques par ici). Il n’y a pas à dire, une image en haute définition (le HDR-HC1E comme le HDR-HC3E enregistrent en 16/9ème 1080i – 1440 x 1080 pixels) cela change tout, surtout si ce sont nos petites têtes blondes qui s’affichent sur l’écran ou le bonheur de jeunes mariés. Pour autant, le budget imposé par ce HDR-HC1E est un peu haut pour moi, et peut-être pour vous aussi. Alors en voyant débouler le HDR-HC3E au catalogue Sony avec une étiquette allégée de 500 euros et offrant un format plus compact tout en restant très proche des caractéristiques et fonctionnalités du HDR-HC1E, j’ai immédiatement pensé que c’était certainement une superbe occasion de m’intéresser de nouveau à la vidéo HD.

C’est quoi la HD en vidéo ?

Le HDR-HC3E offre une résolution d’enregistrement standard (SD) de 576i, celle de 99% du parc de caméscope en circulation et une résolution d’enregistrement full HD 1080i. Les enregistrements 1080i (lecture directe sur diffuseur compatible via câble YUV spécifique fournit ou via la liaison numérique HDMI, câble non fournit) peuvent être convertis en SD 576i par le caméscope, soit en lecture directe sur un diffuseur (sortie composite / S-vidéo, câble spécifique fournit), soit en sortie vers un ordinateur (câble FireWire non fournit). Vous n’avez donc pas besoin de vous inquiéter sur la compatibilité de vos enregistrements en HD.

Enregistrement en HDV

L’achat de ce caméscope permet l’enregistrement en HDV. Le HDV est un nouveau format vidéo Haute-Définition qui permet d’enregistrer et de lire des enregistrements HD sur des cassettes de format Mini DV. Sony et tous les constructeurs ayant signé le cahier des charges HDV n’ont en effet pas voulu utiliser des cassettes de format différent du parc existant. Une sage décision permettant à ces nouveaux caméscopes HDV d’être entièrement compatibles avec les cassettes et les enregistrements DV. Ce HDR-HC3E comme tous les futurs caméscopes HDV utilisent donc des casettes de type Mini DV, la capacité d’enregistrement étant la même puisque qu’avec une cassette de 60 minutes vous avez 60 minutes d’enregistrement HDV possible ! Vous pouvez si vous le souhaitez acquérir des cassettes estampillées HDV mais leur prix est prohibitif et pour avoir fait quelques comparaisons, les différences de qualité en cassette HDV et Mini DV ne sont pas si évidentes dans la vie de tous les jours.

Le HDV est prévu pour être utilisé en 720p ou 1080i. Le HDR-HC3E ne gère que le 1080i en enregistrement, il est toutefois compatible en lecture de signaux 720/30p. Pour comprendre l’apport du HDV il faut bien comprendre que le nombre 1080 détermine le nombre de ligne actives sur le signal vidéo, ce nombre de 1080 lignes devant être rapproché au nombre de 576 lignes utilisé en SD. La résolution théorique est de 1920 x 1080 pixels mais le HDR-HC3E enregistrant en 16/9ème le signal enregistré est composé de 1440 x 1080 pixels.

Pour le son, la méthode d’enregistrement est différente suivant que l’on soit en HDV ou en DV. C’est du PCM 12 bits 32/48 kHz pour le DV et du MPEG1 16 bits 48 kHz pour le HDV.

Plus de DV mais du MPEG2

Le HDV n’utilise pas la méthode d’enregistrement DV mais une compression MPEG2, la même que celle utilisée pour le DVD vidéo. La grande différence par rapport au DVD, c’est que le cahier des charges de ce dernier plafonne le débit par seconde à 9 Mbps alors que l’enregistrement HDV se cale sur un débit de 25 Mbps. Un débit important pour assurer une qualité de compression invisible sur des outils vidéo grand public.

A capacité d’enregistrement HD, besoin de matériel musclé

Je me dois de faire ici un avertissement sur les outils de post production nécessaire à tout montage vidéo. 1) Le HDV est nouveau, seules les dernières versions de certains logiciels savent à ce jour le reconnaître.  2) Les ressources matérielles doivent être à l’avenant en termes de mémoire vive (1 giga semble un bon compromis, de puissance processeur (en dessous d’un P4 3 Ghz ce n’est pas raisonnable, j’ai essayé !) et de carte vidéo (128 méga de ram minimum). Cela peut alourdir sensiblement le budget global. Enfin, cela sera évident pour la plupart d’entre vous mais il faut également rappeler qu’en HD les temps de traitement sont évidemment plus longs, même avec du matériel véloce.

Voilà pour la technique de base, passons aux présentations physiques.


Présentation

Les ingénieurs Sony ont planchés pour proposer le caméscope utilisant des bandes mini DV le plus compact possible, tout en laissant un accès aux boutons de commandes et de fonctions des plus ergonomiques. Belle réussite à mon goût car la prise en main est idéale, que ce soit pour la tenue de l’appareil dans le creux de la main ou pour manipuler le zoom, le déclencheur de photos. L’écran de contrôle est un modèle tactile (211 200 points pour une dimension de 6,9 cm) et cela facilite vraiment la compacité de l’appareil puisque toutes les commandes sont au final sur l’écran et non pas ancrés dans un recoin de l’appareil. On devient très vite familier de cette gestion tactile, d’autant plus que les commandes réagissent très vite. Un viseur couleur est également disponible, soit en cas de lumière importante, pour économiser la batterie ou par simple préférence.

L’introduction des cassettes mini DV se réalise sur le dessus (par le dessous sur le HC-1) permettant de changer de cassette même si le caméscope est fixé sur pied. Notons tout de suite que la vitesse de défilement rapide est surprenante et permet des accès plutôt rapides aux différentes séquences enregistrées. On notera par contre ici un retrait de fonction par rapport au HC-1 puisque la détection de blanc pour caler la cassette en fin de dernier enregistrement a disparu.

Ce caméscope utilise les batteries Sony InfoLithium (Série M), permettant de connaître assez fidèlement le temps d’énergie restant. La batterie fournie est une NP-FM-60 d’une capacité de théorique de 105 minutes en continue sans utilisation du zoom, comptez plutôt 40 minutes en situation classique.


Optique et capteur

L’optique est signée Carl Zeiss (Vario-Sonnar T), une grande habitude chez le constructeur. La possibilité de zoom optique est de x10 et x120 en numérique. La longueur focale est de 51mm en mode APN et s’échelonne entre 41 à 480mm en 16/9ème et 50 à 590mm en 4/3. Le capteur CMOS totalise 2 969 000 pixels mais tous ne sont pas forcément utilisés. En DV 4/3 ne sont utilisés que 1 486 000 pixels alors qu’en 16/9ème on monte à 1 983 000 pixels. En HDV on utilise respectivement 2 073 000 et 2 764 800 pixels.

J’ai particulièrement apprécié la protection automatique de l’optique, un léger volet en plastique s’ouvre ou se ferme en même temps que les commandes de mise en route ou d’arrêt de l’appareil.


Un excellent appareil photo

Le HDR-HC3E, comme son grand frère, doit être considéré comme un excellent APN, de résolution 4 megapixels. Il s’est avéré sensiblement plus performant au niveau du zoom et du flash que certains petits APN récents et affichant une résolution plus importante. Les photos peuvent être stockées sur bande ou, de préférence, sur une carte MemoryStick (Duo uniquement). Attention, la carte de 16 Mo qui accompagne le HDR-HC1E n’est plus de mise avec le HDR-HC3E, l’achat d’une carte est donc requis. L’une des fonctions les plus intéressante ici c’est le Dual Rec qui évite de faire un choix entre prise de vue film ou photo ; en effet il est désormais possible de filmer tout en actionnant le déclencheur photo (sauvegarde obligatoire sur carte mémoire). Le module photographique est accompagné des principaux réglages disponibles sur un APN de base, il n’est évidemment pas prévu ici de concurrencer un appareil de pointe.

Le point sur les possibilités de sortie

Le Le HDR-HC3E possède une exclusivité intéressante avec la présence d’une prise HDMI permettant de le relier en numérique à un diffuseur compatible. Bien que la sortie YUV composante HD soit performante, on évite avec la liaison HDMI une double conversion N/A et A/N et cela se voit à l’écran ! Comme déjà mentionné plus haut, il ne faut avoir aucune crainte sur la compatibilité des enregistrements HDV avec un téléviseur ne supportant pas les flux HD. Le HDR-HC3E dispose en effet d’un module de conversion HD vers SD permettant d’utiliser la sortie vidéo sans aucun problème. Un travail similaire est possible pour « forcer » la sortie DV en SD. Pour ceux qui peuvent gérer les flux HD, le mieux est d’utiliser la sortie I-Link / FireWire pour attaquer un logiciel compatible avec les flux HDV, comme Pinnacle Studio 10 ou Ulead Video 9 pour rester dans les logiciels très grand public. Le port USB est réservé au transfert des prises de vues photographiques. Le reste de la connectique est strictement identique à n’importe quel caméscope numérique.

Sur le terrain

Le HDR-HC3E aura été utilisé dans des situations variées allant du cadre familial au reportage professionnel. Son maniement est agréable, son ergonomie étant pensée pour toutes les mains, petites ou grandes. Sa compacité est réelle et permet de l’imaginer dans de nombreuses situations. Imaginez simplement que j’ai pu le ranger dans la pochette compacte de mon ancien appareil photo (Nikon Coolpix 995). Tout comme son grand frère il offre une qualité globale excellente mais se démarque véritablement des modèles SD par une grande netteté des arrières plans, un piqué des couleurs plus éclatant et une impression de détail impressionnante, que ce soit sur des plans rapprochés ou des plans larges. En fait ce qui marque sans doute le plus en HDV c’est cette impression de revoir ce que l’on a vu ! Une remarque qui s’applique à la notion de détail mais aussi à la profondeur de champs. Filmer des paysages lointains ou le visage d’une personne apporte des sensations nouvelles ; dans le premier cas on passe de la sympathique carte postale à une véritable fenêtre paysagère et dans le second cas on est surpris de retrouver les courbes exactes qui forment un visage avec ses particularités et imperfections. Autant vous dire que les rires de vos enfants trouvent en HDV un éclat plus grand, d’autant plus que le propose des couleurs saturées, au-delà du naturel mais sans exagérations.

Le zoom optique est un compagnon de qualité qui n’altère pas ces impressions de détail. Il suffit de filmer dans un stade pour vérifier en effet que la foule des gradins filmée en SD ou en HD est totalement différente à l’image restituée, la HD apportant une différenciation marquée des personnes composant la foule. Il est d’ailleurs intéressant de noter sur ce type de test que la compression MPEG2 HD (25 Mb/s rappelons le !) n’apporte pas d’échos sur les contours des personnes ainsi filmées. C’est d’ailleurs l’un des points forts de cet appareil de proposer, en bonnes conditions d’éclairage, une compression totalement invisible. Si la lumière naturelle ou artificielle baisse, le capteur à plus de mal à proposer une image dénuée de bruit. C’est décidemment le point faible de nombreux caméscopes récents. La HD marque alors le pas, les impressions visuelles se rapprochant plus de la SD avec un tassement des de la profondeur de champs, notamment du fait de perte de contrastes.

Je tiens également à vous rappeler que l’enregistrement en 16/9ème est un régal, le cadre est plus large et cela change fondamentalement la donne lors des prises de vue. Cela est vrai dans toutes les situations, même pour filmer le soufflement des bougies du gâteau d’anniversaire. Pour ces moments familiaux, je ne saurais toutefois trop vous recommander l’achat d’un grand angle, la focale de base du HDR-HC3E ne permettant pas une prise de vue très large.

La prise de son est honorable mais sans plus. Il semble que les efforts ont été concentrés sur l’image, la partie son étant similaire à des machines de prix bien inférieur. Il faudra alors penser à acquérir un micro externe, à brancher sur la griffe « intelligente ».

En conclusion

Le HDR-HC3E génère une qualité d’image qui est un régal pour les pupilles. Le HDV apporte un véritable plus visuel qui justifie totalement l’effort financier et qui sera sans aucun doute source d’émerveillements visuels autour de vous.

 

Prix indicatif : 1 500€ (on le trouve sur le net à moins de 1 200€ !)


Caractéristiques techniques.

Système audio HDV : MPEG-1 Audio Layer 2 stéréo / DV : PCM

 Microphone intégré Stéréo et Haut-parleur intégré

Appareil photo - Mise au point : Focale   intégrale automatique + Mise au point : Manuel

Capteur CMOS 1/3" ClearVid - Systeme du capteur Progressif

Touche de mise au point manuelle par molette

Sensibilité minimum (lux) 5.0

Nombre de pixels réels en mode appareil photo (K) : Mode 16/9 : 1 434 / mode 4/3 : 1 076

Nombre de pixels réels en mode mémoire (K) : Mode 16/9 : 1 493 / mode 4/3 : 1 991

Nombre de pixels bruts (K) 2 103

Programme AE : Portrait, Plage et ski, Paysage, Spot, Coucher de soleil et clair de lune

Vitesse d'obturation : 1/2 à 1/425

Mise au point spot par écran tactile

Balance des blancs : Auto / Extérieur / Intérieur / Réglage par poussoir

Dimensions : Profondeur (mm) 139.0, Hauteur (mm) 78.0, Largeur (mm) 82.0

Flash (pas d’éjection automatique)

Mode flash : Distance recommandée (mode mémoire) (m) 0,5 - 2,5

Prises : Sortie audio, Entrée i.LINK™ (DV), Sortie i.LINK™ (DV), Sortie S-Vidéo, Port USB, Sortie vidéo

Objectif/Zoom : Obturateur lent en couleur : Mode appareil photo - F 1.8 - 2.9 f (en équivalent 35 mm) Mode appareil photo (mm) - Mode 16/9 : 41,3 à 485 / mode 4/3 : 50,5 – 594 f (en équivalent 35 mm) Mode mémoire (mm) - Mode 16/9 : 40,4 à 404 / mode 4/3 : 37 à 370 f (distance focale) (mm) 5,1 - 51

Diamètre du filtre (mm) : 30.0 - Objectif Carl Zeiss® Vario-Sonnar® T*

Zoom numérique de précision - Rapport zoom (numérique) 80.0, Rapport zoom (optique) 10.0

Enregistrement d'images fixes : Enregistrement en rafale et autofocus par détection de contraste - Compression JPEG

Taille de l'image : Max : Mode 16/9 : 2 304 x 1 296 / mode 4/3 : 2 304 x 1 728

Lecture index

Compatibilité Memory Stick   PRO™

Balayage progressif

Support d'enregistrement : Memory Stick DUO™

Enregistrement d'images fixes en mode Fine ¼, Enregistrement d'images fixes en mode Standard 1/10

Compatibilité PictBridge

Double enregistrement

Autres fonctions

16:9 grand angle (plein écran), Griffe porte-accessoire intelligente, Indicateur de charge de la batterie(Système InfoLITHUM)- Durée d'enregistrement continu avec batterie fournie et viseur (min) 105.0 - Durée d'enregistrement continu max. avec batterie en option et viseur (min) 260.0

Effets spéciaux : Peau soyeuse, Mosaïque, Solarisation, Monochrome, Sépia, Négatif, Pastel

Consommation électrique Ecran à cristaux liquides (W) : 4.2

Consommation électrique VF (W) : 3.9

Poids sans cassette/batterie (g) : 500.0

Fonction Easy Handycam

Bouton marche / arrêt enregistrement sur l'écran LCD

Bouton de zoom sur l'écran LCD

Accessoires fournis

Adaptateur secteur : AC-L200

Câble AV : Multiple (sauf S-Vidéo) + Câble USB (avec pilotes)

Batterie rechargeable : NP-FP60

Télécommande sans fil : RMT-831

Viseur électronique / écran LCD - Ecran LCD hybride  

Ecran LCD : Pixels (points) 211200

Ecran LCD : Taille (pouces) : 2.7

Viseur Couleur Pixel (123.2 points)

Enregistreur, lecteur Format HDV / DV (pas de compatibilité Lecture Hi8/Video8)

Enregistrement longue durée - Zoom à la relecture