Les premiers Blu-ray Disc français sont arrivés à la rédaction. Passée l’excitation naturelle de la découverte visuelle et du contenu, il nous a paru intéressant de vous faire un résumé de nos impressions à la vue de cette première salve de films (Sony Columbia, 20th Century Fox) et programmes musicaux (Eagle Vision).
Ce dossier est présenté en deux partie. Voici la seconde partie.
Revue et résumé par Bruno Orrù
Eagle Vision
Une ambiance différente avec ces programmes musicaux qui nous emmènent dans de grandes salles de concert ou des salles plus intimistes jazzy. L’impression vidéo est ici forte et les musiciens d’une présence visuelle étonnante, voire irréelle sur certains plans rapprochés. Les mouvements sont parfois rapides mais la fluidité de l’image jamais prise en défaut, ou du moins cela reste marginal ou anecdotique. Les fortes amplitudes de lumières (projecteurs contre arrières salles dans la pénombre) font ressortir le potentiel extraordinaire de l’image HD, faut-il que le diffuseur soit correctement calibré sous peine de ne pas sentir les différents niveaux de détail dans les zones sombres.
Ci-dessous un exemple de détail
Comme précédemment indiqué, la HD ne flatte pas toujours les artistes. Le concert d’Alice Cooper en est un bon exemple dans la mesure ou l’artiste n’est plus tout jeune. Là ou certaines rides sont délicatement lissées par la texture DVD, elles sont parfaitement identifiable en HD !
Le son
Il est à noter que ces premiers menus audio ne donnent guère d’informations sur la nature exacte des flux audio, tant en termes d’échantillonnage que de résolution. Le lecteur Samsung BD-P1000 utilisé n’offre également aucune possibilité d’avoir des informations.
Tous les programmes à ma disposition ont la particularité de proposer des pistes sonores faiblement compressées ou carrément en PCM non compressé (résolution inconnue). Cet aspect sonore est rarement retenu lorsque l’on parle de l’arrivée des nouveaux formats HD et pourtant cela modifie sensiblement le plaisir global. Pour autant, il est clair qu’il faut posséder une installation sonore au-delà du kit compact ! Une bande sonore non compressée découle souvent vers un effet dévastateur, les impacts sonores sont plus bruyants, plus secs mais dans le même temps les voix sont plus présentes et plus naturelles. Les détails sont plus perceptibles bien sur, cela semble évident mais il est important de le signaler. En fait avec cette accroissement de détail dans les canaux surround que l’on comprend que la compression importante opérée par le Dolby Digital à 384 kb/s (et dans une moindre mesure le DTS) absorbe des informations et rend le spectacle sonore moins impactant qu’il devrait l’être.
Cette première salve de disques Blu-ray permet également d’apprécier l’apport de pistes à la compression plus douce ou inexistante. J’ai pu faire une comparaison sur quelques séquences en prenant comme base des disques de démonstration DTS avec encodage plein débit. Croyez-le ou non, l’écart entre ces séquences, pourtant de choix, et leur équivalent non compressé est incroyable. Tout semble plus limpide, les informations sonores se détachent les unes des autres pour que l'oreille distingue mieux chaque information, que ce soit sur le front avant ou les canaux surround. Des canaux surround qui semblent d'ailleurs en pleine forme puisque je me suis surpris à plusieurs reprises à constater une intelligibilité sensiblement supérieure aux meilleures pistes sonores DVD. En revenant sur du DVD, j'ai vraiment eu l'impression d'un effet de masque auditif.
Dans le même esprit, les voix semblent mieux définies, ressortent mieux du brouhaha sonore. Les musiques d’accompagnement sont également plus palpables, les accords semblent plus détachés de l’ambiance sonore globale. Autre élément important, la balance avant / arrière ou droite / gauche semble plus détachée. Pourtant, je vous assure que je n’ai absolument rien touché aux paramètres de mon installation !
Bien entendu, le son c’est comme l’image, des différences d’intensité et de mixage s’observent d’un film à l’autre. La plus grande transparence des formats non compressés permet de mieux appréhender la qualité de travail des ingénieurs du son.
Interactivité
La section bonus de ces premiers titres est soit totalement inexistante, soit partiellement ou totalement identique à celle du DVD. Suivant la nature des suppléments la résolution est en SD ou HD. Certaines interviews par exemple sont proposés en résolution HD 4/3 tout en voyant clairement que la source est SD. Les scènes supplémentaires de S.W.A.T. sont en SD 4/3 avec une qualité d’image correspondant à un pré montage. Leur affichage se fait sous forme de signal 16/9ème mais en vidéo 4/3 avec un cadre noir sur les 4 cotés.
L’ensemble des suppléments de L’age de glace est par contre en 16/9ème HD, l’éditeur utilisant une nouvelle technologie dénommée HDMV (High Definition Movie Mode) qui propose des menus graphiquement plus beaux et permettant des possibilités interactives plus poussées. Cela démontre bien qu’aucune règle n’est à attendre de la forme et la qualité des suppléments sur les programmes proposés en Blu-ray (le principe est d’ailleurs le même en HD-DVD). Cela dépend assez logiquement de comment ont été filmé les suppléments mais aussi de la volonté de l’éditeur à faire un effort pour présenter les bonus en haute qualité.
Certains de ces titres présentent un bonus régulier, les bandes annonces. Fort heureusement, elles sont proposées en HD, permettant de découvrir le potentiel qualitatif des titres à venir en HD comme Da Vinci Code (mars 2007).
En conclusion
Avec cette première salve de programmes Blu-ray o nest déjà dans un autre monde audio-visuel. Il est vrai que j'ai la chance d'avoir une installation home-cinéma haut de gamme et il est certain que les écarts en tre DVD et Blu-ray peuvent d'estomper sur un diffuseur de qualité moyenne ou mal réglé ou sur une installation sonore trop basique. Quoi qu'il en soit, il est difficile de revenir en arrière et parès une séance HD en Blu-ray, le DVD semble bien lisse. Si vous avez le matériel adéquant et quelques sous de coté pour investir dans un lecteur Blu-ray, n'hésitez pas une seconde, cela vaut le coup d'oeil et le coup d'oreille !