Test du projecteur Sharp XVZ21000 : le DLP débarque en Full-HD



Sharp est parmi les premiers à rendre Full-HD ses projecteurs à technologie DLP. Le constructeur utilise pour cela une matrice Texas Instruments de 0.95" avec une résolution de 1920x1080, soit plus de 2 millions de pixels. Encore peu accessible au grand nombre au vu de son tarif conséquent (10 000 €), il confirme néanmoins tout le bien qu’il y a à monter en résolution.

Prise en main par Thibault Navatte

Installation

Ce qui surprend lors du premier contact, c’est la taille du projecteur. Par rapport à ses cousins Tri-LCD, il est presque 2 fois plus gros. A croire que faire tenir les 2 millions de pixels prend plus de place. Autre point à noter, c’est un projecteur de grande salle : point de macro-zoom (zoom manuel x1.35) permettant une installation à 3 m de l’écran, sinon à accepter une « petite » image d’1,80 m de base, mais avouez que ce serait dommage. Comptez minimum 4.5 m de recul pour une image 16/9 de 2.3 m de base. Son design arrondi aux couleurs argentées le rend quand même agréable à regarder, et il dispose d’un lens shift vertical pour supprimer l’effet de trapèze lorsque le projecteur est au plafond ou sur une table basse. Sont fournis avec le projecteur une très belle télécommande noire et gris métal (rétro-éclairée), un cache pour l’objectif et un pour la connectique, 1 adaptateur DVI vers D-sub 15 broches (VGA), 1 autre pour transformer votre Péritel en connecteurs RCA, et enfin quelques câbles vidéo.


Connectique

Le Sharp XV-Z21000 est très bien doté, à commencer par 2 entrées HDMI (1.2)compatibles HDCP. Puis un connecteur DVI, 2 entrées YUV composantes et les traditionnels S-vidéo et composite complètent le registre des entrées vidéo. Il dispose également d’un port RS-232C pour le piloter à partir d’un ordinateur (un câble de type null-modem sera nécessaire et les commandes sont indiquées dans le manuel), d’un trigger 12 V pour commander la descente de votre écran électrique, et d’une entrée pour relier optionnellement de façon filaire la télécommande au projecteur.


Un panneau de commande situé au sommet de la face arrière comporte un certain nombre de boutons pour pallier la télécommande, à condition que votre projecteur soit accessible. On y trouve de quoi naviguer dans les nombreux menus, de sélectionner l’entrée, et d’allumer/éteindre l’appareil.


Traitements vidéo et réglages :

Ce projecteur dispose donc d’une matrice de 1920x1080 pixels, et d’une roue chromatique à 7 segments tournant à la vitesse 5x censée rendre imperceptible le célèbre effet arc-en-ciel inhérent à la technologie DLP. Sharp l’a aussi doté d’un double iris, le premier juste à la sortie de la lampe, le second juste avant l’optique. Le résultat doit permettre d’avoir des conditions optimales de vision selon le type d’images projetées, sport, cinéma, …et d’obtenir un taux de contraste de 12000 :1.

C’est un circuit d’origine Sharp  travaillant sur 10 bits qui se charge de l’ensemble des traitements vidéo, comme l’upscaling des sources en résolution standard ou le désentrelacement. Il se charge aussi du traitement de la courbe gamma.

Outre les paramètres standard comme le contraste, ou la luminosité de l’image, ce projecteur propose un éventail de réglages propres à satisfaire les utilisateurs les plus exigeants. En premier lieu, 5 modes d’image sont disponibles : Standard, naturel, dynamique, Cinéma 1 et Cinéma 2. Chacun agit sur la température de couleur, la saturation des couleurs (mode dynamique uniquement), la luminosité et le contraste, et même sur la lampe (mode éco/normal) Un 6e réglage appelé « mémoire » permet à l’utilisateur d’avoir à portée de télécommande ses réglages personnels. On peut jouer aussi sur la netteté, mais attention à ne pas abuser, le résultat donnant rapidement une image peu naturelle.

Pour les plus pointilleux, Sharp met à disposition des réglages avancés : réglages de la teinte, de la saturation et des valeurs des couleurs principales. On peut aussi activer le traitement BrilliantColor qui rend l’image plus claire tout en maintenant les couleurs à un niveau élevé. Vous trouverez quelques lignes sur ce traitement dans l'article de mon confrère Christian Brixy ici.

Ensuite, le réglage du désentrelacement, qui peut être rapide pour le sport ou les films d’actions, ralentis, ou spécial jeux vidéo. La détection des films à 24 images/secondes peut être automatique ou désactivée. Dommage qu’il n’y ait pas de mode manuel, si d'aventure la détection était défaillante.

Enfin, la courbe Gamma fait l’objet d’un menu à part entière, pour accentuer les couleurs primaires, changer le niveau des blancs ou des noirs.

Impressions :

Dès l’allumage, on est surpris par le niveau sonore du ventilateur et de la roue chromatique, plus élevé que sur les modèles habituels de petite taille. Ce détail est peu gênant dans l’optique d’une utilisation dans une salle de dimension généreuse. Pour les tests HD, j’ai choisi mon étalon habituel, le HD DVD King Kong. L’image est douce et naturelle, particulièrement dans le mode Cinéma 2. Les noirs sont profonds et les détails des scènes sombres bien distincts, comme c’est souvent le cas avec les matrices DLP. L’effet arc-en-ciel est très peu perceptible, même si je ne fais pas partie des gens qui y sont très sensibles. Même sans toucher aux nombreuses possibilités de réglages des couleurs, celles-ci sont belles, j’en veux pour preuve la scène dans le marais vers le milieu du film dont les couleurs pourtant peu habituelles sont ici très réalistes. Quant au bruit vidéo, il faut bien chercher pour en trouver quelques traces.
Le rendu est moins éclatant avec des DVD standard, avec des effets d’escalier de temps en temps, et une image moins piquée. Le traitement vidéo, aussi performant soit-il, ne pourra jamais remplacer la richesse d’une image en haute résolution.


Conclusion :

Voilà un des premiers modèles DLP Full-HD, et on n’est pas déçu. Le gain en qualité d’image est bien visible, pourvu que la source soit à la hauteur. En DVD standard, ca mérite encore quelques optimisations. Affiché à un prix encore élevé, ce projecteur est néanmoins un excellent choix pour équiper une salle aux dimensions conséquentes.

Prix indicatif : 9999 €

 

Site du constructeur : http://www.sharp.fr

 

Caractéristiques principales :
  • Chip Texas Instruments DLP de 0.95"
  • Résolution : 1920x1080 pixels
  • Entrées vidéo :  2 composantes à synchro séparées, 1 RCA vidéo, 1 S-vidéo, 2 HDMI 1.2, 1 DVI
  • Compatibilité des signaux vidéo : 1080p, 1080i, 720p, 576p, 576i, 480p, 480i
  • Compatibilité des signaux RGB informatiques : WSXGA (1920x1080), WXGA (1280x768), SXGA (1280x1024), XGA (1024x768), SVGA (800x600) et VGA (640x480)
  • Standards vidéo : NTSC, PAL, PAL 60 Hz, SECAM
  • Lentille x1.35
  • Taille de projection : de 1 m à 7.60 m
  • Luminosité : 1000 Lumens ANSI
  • Contraste : jusqu’à 12000 :1
  • Lampe : 220 W
  • Durée de vie de la lampe : 3000 heures en mode éco
  • Niveau de bruit : 33 dB (31 dB en mode éco)
  • Dimensions : 475x172x410 mm
  • Poids : 9.4 kg