INTO THE WOODS – En mots et en musique



Découvrez la featurette révélant les secrets de la Bande Originale :  « Into the Words and Music » commentée par  Emily Blunt (la Femme du boulanger), Meryl Streep (la Sorcière), Rob Marshall, le réalisateur du film ainsi que James Lapine et Stephen Sondheim le duo créateur de la comédie musicale !

INTO THE WOODS – Into the Words and Music – VOST




UN DUO DE LEGENDE

Pour Stephen Sondheim - à qui l’on doit notamment les comédies musicales "Company", "A Little Night Music", "Pacific Overtures" et "Sunday in the Park with George" -, les chansons font partie intégrante de l’histoire. Sans elles, le récit comporterait des lacunes importantes.

Il déclare : "Il est souvent impossible d’expliquer pourquoi une pièce doit être mise en musique. Ce que je sais en revanche, c’est que sans les chansons, "Into the Woods" ne serait pas la même. Cela n’a rien à voir avec la qualité des morceaux, mais avec le fait que ces personnages sont des chanteurs dans l’âme." La combinaison des chansons de Stephen Sondheim et de l’histoire de James Lapine est l’une des raisons qui explique le succès incontesté de la comédie musicale et sa durée. C’est pourquoi lorsque le projet d’adaptation de la pièce a vu le jour, l’équipe du film tenait à collaborer avec ses auteurs. Les cinéastes ont alors demandé à James Lapine d’adapter l’histoire pour le grand écran. Le producteur John DeLuca se remémore : "Le travail de Stephen Sondheim est tellement indissociable de celui de James Lapine qu’il nous a semblé essentiel de lui demander son aide. Et je dois dire qu’il a fait preuve d’une ouverture d’esprit exceptionnelle pour un scénariste."

Rob Marshall déclare : "J’ai pris beaucoup de plaisir à collaborer avec James Lapine car non seulement j’admire son travail, mais en plus, il est l’auteur de la comédie musicale. Il était important pour moi de travailler avec les créateurs originaux du spectacle afin de conserver l’intégrité et l’essence de l’oeuvre, tout en l’adaptant pour le cinéma. J’ai été impressionné par l’ouverture d’esprit de James. Il a instinctivement compris que ce qui fonctionne sur scène ne fonctionne pas forcément sur grand écran."

Le réalisateur poursuit : ""On the Steps of the Palace", interprétée par Cendrillon, par exemple, était initialement une chanson dans laquelle le personnage racontait ce qui venait de lui arriver en s’adressant directement au public. Une telle chose étant impossible au cinéma, nous avons transformé le morceau afin que tout se produise au moment même où Cendrillon se retrouve engluée sur les marches. Comme elle n’a qu’une fraction de seconde pour prendre une décision, nous avons décidé de figer l’action de sorte que tout se passe dans ce cours laps de temps. La chanson devient alors un monologue intérieur. Stephen Sondheim a ensuite brillamment adapté les paroles pour que tout se déroule au moment présent."

La participation du compositeur et parolier a en effet été tout aussi déterminante que celle de James Lapine. Rob Marshall explique : "Les acteurs adorent chanter ses chansons parce que d’une certaine manière, il est lui-même acteur dans le sens où il écrit pour les personnages, il se met à leur place et exprime leurs désirs, leurs peurs, leur vulnérabilité, leurs joies… Ce qu’il y a de merveilleux dans ses chansons, c’est qu’elles ne sont jamais générales : elles traitent toujours d’un sujet très précis. Il y a en outre une évolution tout au long du morceau. Entre le début et la fin, tout a changé. Tous ces refrains font partie intégrante du spectacle et le génie de Stephen Sondheim repose en partie là-dessus."

Fan de longue date de Sondheim, Anna Kendrick, qui incarne Cendrillon, explique ce qui rend son travail aussi remarquable :

"Chanter ses créations est un rêve pour n’importe quel acteur parce que l’interprétation et la musique ne font qu’un. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’on ne dispose d’aucune liberté. Ses morceaux ne sacrifient pas la sincérité et l’interprétation à la beauté de la mélodie. Et "On the Steps of The Palace" illustre parfaitement le génie de l’écriture de Stephen. Grâce à cette chanson, on comprend vraiment ce que pense et ressent Cendrillon. Ses sentiments imprègnent la mélodie, le tempo et les paroles."

Johnny Depp ajoute : "Les chansons de Stephen sont tout simplement formidables... C’est une véritable légende vivante. Sa capacité à exprimer ce que ressentent les personnages à travers la musique et les paroles est incroyable. Ses morceaux sont très compliqués à déchiffrer et à interpréter. Lorsqu’on n’est pas chanteur professionnel, il faut puiser en soi pour réussir à comprendre le sens véritable des paroles. Mais il y a quelque chose de très excitant dans le fait de se confronter à soi-même pour y parvenir."

Pour Stephen Sondheim, le plus difficile dans une comédie musicale consiste à présenter les personnages aux spectateurs. Il explique : "La scène d’ouverture est la plus importante de toutes parce qu’elle expose les principes de base du spectacle. Il faut non seulement introduire les principaux personnages mais aussi mettre en place l’univers de la pièce."

C’est la raison pour laquelle l’écriture de cette séquence, dans laquelle il faut présenter trois histoires différentes, a été particulièrement compliquée. Le compositeur reprend : "Cela aurait été mortellement ennuyeux si nous avions commencé par une scène avec le Boulanger et sa femme, puis une autre avec Jack et enfin avec une dernière avec Cendrillon, et que chacun nous chante sa chanson… au bout de la troisième, le public aurait déjà oublié qui était le Boulanger ! Il faut que la salle comprenne que ce sont les personnages avec lesquels il va passer la soirée et qu’ils sont tous aussi importants les uns que les autres, même s’ils ont chacun leur histoire."

Il poursuit : "La musique permet de passer rapidement d’un sujet à un autre en quelques notes seulement, là où il faudrait cinq lignes de dialogues. La chanson intitulée "Into the Woods" permet donc d’introduire les personnages principaux en très peu de temps. En même temps, il faut que les spectateurs sachent qu’il s’agit d’une histoire drôle et divertissante. En un mot : il faut leur donner envie de les suivre dans les bois !" Le producteur Marc Platt ajoute : "Les paroles intelligentes, sophistiquées et émouvantes de Stephen Sondheim associées à l’histoire poignante et pleine d’esprit de James Lapine, le tout sur fond de conte de fées musical, sont à l’origine d’une expérience théâtrale hors du commun, inoubliable. Nous avons donc cherché à créer un langage cinématographique qui conserve l’essence de la production théâtrale et à réaliser ainsi un film unique, qui ait sa propre identité tout en restant fidèle à l’œuvre originale."

James Lapine déclare : "L’oeuvre de Stephen perdurera longtemps car sous un abord intéressant et complexe, elle est non seulement pleine de sagesse et d’esprit, mais également emplie d’émotion. Chacune de ses créations est empreinte d’humour et de passion."

Il poursuit : "La musique a le don d’émouvoir de manière ineffable. Il est impossible de décrire l’effet qu’elle peut avoir sur nous. Ce que je sais en revanche, c’est que pour composer sa musique, Stephen puise dans une vraie gamme d’émotions, qui va de la joie à la peine en passant par le mystère."