Palmarès des Oscars 2020

Alors qu’autour de cette 91ème cérémonie des Oscars, naît un nouveau parfum de scandale, notamment à cause d’une sélection quasi uniquement composée d’acteurs blancs (Un seul nominé Noir), Hollywood a su, une nouvelle fois nous surprendre par un palmarès qui a, cette fois ci, pris en compte l’originalité et la qualité des lauréats.

Ainsi, et même si cela n’était pas une surprise, Joaquim Phoenix a reçu l’Oscar du meilleur acteur pour sa prestation remarquable du « Joker » dans le film homonyme. Ce sera peut-être la seule récompense réellement attendue pour cette soirée qui fut marquée, d’abord par l’absence totale de statuette pour le film de Scorcese « The Irishman » qui est reparti bredouille. En revanche, Tarantino sauve l’honneur, en se voyant décerner l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Brad Pitt dans « Once Upon a time in … Hollywood ». Etonnamment, ce rôle n’est pas le plus remarquable de la carrière de l’acteur, nous pouvons même le comparer a bien d’autres prestations de son début de carrière comme, dans « Thelma et Louise » par exemple, mais c’est celui qui le fera enfin être reconnu par ses pairs. 

Renée Zellweger est également repartie avec l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de l’actrice et chanteuse « Judy Garland » rendue célèbre par son rôle de Dorothy dans « Le Magicien d’Oz » ou encore dans « A Star is Born » (1954) de George Cuckor. « Judy » de Rupert Goold (True Story) nous raconte à travers les derniers mois de sa vie, le parcours de cette actrice qui commença très jeune sous la domination de Louis B Mayer, fondateur de la MGM, qui usa de méthodes condamnables pour asservir cette enfant, à commencer par l’usage abusif de médicaments dont elle fut dépendante jusqu’à sa mort. C’est la seconde fois que l’actrice reçoit la statuette. La première ce fut en 2004 pour le second rôle féminin dans le film « Retour à Cold Mountain » d’Anthony Minghella.

« 1917 » l’incroyable film de Sam Mendes devra se contenter de 3 Oscars techniques, à commencer par celui de la photo. Une évidence, de la même manière que celui du mixage sonore et des effets spéciaux. Le film qui suit le parcours, en un seul (ou presque !) plan séquence, de deux jeunes soldats ayant pour mission de livrer une missive, pour stopper un assaut qui verrait le frère de l’un d’eux perdre la vie en même temps que des milliers d’autres soldats qui se jetteraient dans un piège tendu par les Allemands. Le film qui, en plus d’être une prouesse technique, parvenait à prouver que l’on pouvait faire un excellent long métrage inventif, techniquement, sans en oublier pour autant de se baser sur une histoire solide, pouvait assez logiquement espérer mieux, mais tout cela était sans compter avec un raz de marée Sud-Coréen.

Car effectivement la surprise est venue de Corée du Sud, par l’entremise du réalisateur Bong Joon Hoo et de son film « Parasite » qui est reparti avec pas moins de 4 Oscars et pas des moindres : Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur Scénario Original et Meilleur film en Langue étrangère. Ce thriller qui avait déjà récolté la Palme d’or à Cannes s’offre maintenant le luxe de rafler les statuettes tant convoitées par les réalisateurs et producteurs américains. Il faut dire que le film de Bong Joon Ho est une réussite de bout en bout. A la fois Comédie, Thriller, et Réflexion sociétale ou politique. Le réalisateur rivalise de bonnes idées, avec une mise en scène soignée et esthétique. Un honneur mérité pour ce film qui a réussi le tour de force de mettre enfin tout le monde d’accord : Les professionnels du cinéma, les critiques et le public.

Pas sûr, que les Césars en fasse de même en plaçant le film « J’accuse » de Roman Polanski (en pleine tempête, sur fond de scandale sexuel), bon film mais pas renversant (le réalisateur a fait beaucoup mieux !!!), en tête des nominations.