Les douze derniers mois ont vu le réel décollage en France de la vidéo à la demande ou VOD dans les termes consacrés. Le mérite en revient au groupe Canal Plus avec son offre grand public Canal Play, mais aussi à bien d’autres acteurs (Glowria, INA, Free, etc.) présents d’une manière ou d’une autre sur ce marché que les analystes annonçaient juteux depuis des années mais qui ne s’est vraiment réveillé qu’à la faveur des progrès technologiques (l’explosion du dégroupage et les offres des opérateurs à base de « Boxes ») et d’un équipement audio/vidéo des foyers français, fixe ou nomade, lui aussi en plein décollage.
Analyse ITRnews.com
Pour GFK, associé à NPA* (ils avaient du reste, le 21 juin dernier, organisé ensemble un colloque à ce sujet dans le cadre de la Maison de la Chimie à Paris), une chose est certaine : le développement de la consommation « à la demande » va se poursuivre et même s’amplifier dans les prochains mois. Et ce en raison de plusieurs facteurs concordants. Il y a d’abord l’ouverture croissante des catalogues cinéma (engagements du groupe Canal + sur la mise à disposition du fonds Studio Canal, accords annoncés par Warner, Buena Vista, ou Fox…) qui coïncide avec le développement conséquent de l’offre de programmes audiovisuels (Archives INA, mise à disposition des grandes séries de l’été par TF1, France TV, M6…). Il y a ensuite une vraie demande qui s’exprime. Une vrai soif de contenus. La croissance aux Etats-Unis est prodigieuse (180 millions de programmes à la demande consommés par les abonnés du câblo-opérateur Comcast pour le seul mois de juillet), elle sera tout aussi soutenue de ce coté de l’Atlantique par l’augmentation quasi-mécanique de la population en mesure d’accéder dans de bonnes conditions aux offres de VoD (croissance soutenue de la population abonnée à Internet haut débit, généralisation de la composante TV et VoD dans les offres des FAI…).
Et pourtant, comme l’a montré le colloque précédemment cité, la croissance exponentielle ainsi attendue ne supprime pas pour autant les interrogations des acteurs sur le modèle économique gagnant. Faut-il mettre à disposition provisoire des contenus (à l’instar de la location de vidéos vieille comme la cassette VHS) ? Faut-il et dans quelles conditions accepter un téléchargement définitif assimilable à un achat dématérialisé, mais avec quels garde-fous pour les ayants-droits ? Quelle est et quelle sera à l’avenir la répartition entre les différents écrans à la maison et en dehors (TV, moniteurs informatiques, PC portables, écrans nomades, consoles de jeu, etc.) ? Quel est le modèle économique qui peut le plus aisément être financé par les annonceurs, avides de nouveaux terrains de conquête mais dont les moyens ne suivent pas nécessairement ?
Un baromètre pour mesurer l’envol de la VOD
Après une phase d’analyse de l’offre de programmes qui leur a permis de pointer le cap des 1000 films de cinéma disponibles sur les plates-formes de VoD et surtout de dimensionner à quasiment 2 millions de transactions le marché de la VoD payante au cours du 1er semestre 2006, GfK et NPA Conseil ont donc décidé de lancer le baromètre VoD GfK / NPA, qui peut être – toutes proportions gardées – ce qu’est Médiamétrie (lui aussi partenaire du colloque de la Maison de la Chimie) pour la télévision et consécutivement mais avec moins de poids pour Internet … Mettant en avant le savoir-faire en matière d’études grand public de GfK et de l’expertise de NPA Conseils pour le suivi des offres de VoD, le tandem a développé un outil exclusif qui veut apporter aux opérateurs concernés une information complète sur le volume du marché (nombre de transactions, par prix moyen, par genre de programmes, par nationalité, par type de réseau…) tout en préservant la confidentialité sur les performances individuelles de chaque plate-forme, indispensable à leur pleine collaboration.
Le « Baromètre VoD GfK / NPA » constitue donc un instrument précieux au service du marketing des différentes offres. Pourquoi ? Parce qu’il est en mesure de fournir une aide à la décision pour les détenteurs de portefeuilles de programmes, en vue d’en autoriser le cas échéant l’exploitation ou non d’une ou des œuvres. Car il représentera aussi un témoin du développement du marché, levier utile au cours des négociations interprofessionnelles et autres initiatives éventuelles du Parlement… D’ores et déjà « étalonné » et testé pendant plusieurs semaines pour vérifier la cohérence du modèle utilisé, le baromètre de la VOD connaîtra la publication de sa première vague à la fin de l’année, pour le quatrième trimestre 2006.
En complément de ce baromètre, nous vous proposons de découvrir les principaux sites de VOD. Clic ici
* Fondé en 2001, NPA Conseil est un cabinet d’étude et de conseil de référence dans le domaine de l’audiovisuel et plus spécialement des « Nouveaux Paysages Audiovisuels » (TNT, TV sur ADSL, VOD-PVR, TV Mobile, TVHD…). Il est présent, à travers des implantations propres ou via des correspondants, sur les principaux marchés européens, aux Etats Unis et en Asie (Japon et Corée). NPA Conseil a suivi le développement du marché de la VoD dans le cadre des travaux effectués, dès le début 2003, sur l’émergence de la TV sur ADSL, puis dans le cadre du suivi du développement de la « télévision personnelle » (services de VoD en push et en pull, et utilisation de PVR pour une consommation délinéarisée).