Titre : L’effet papillon
Titre original : The Butterfly effect
Film : américain (2003). Drame, Fantastique. Interdit aux moins de 12 ans
Durée : 1h 53mn
Date de sortie française : 10 Mars 2004
Réalisateur : Eric Bress, J. Mackye Gruber
Scénario : Eric Bress, J. Mackye Gruber
Interprètes : Ashton Kutcher, Amy Smart, Elden Henson, William Lee Scott, Eric Stoltz
Image : Matthew F. Leonetti
Musique : Michael Suby
Production : Chris Bender, J.C. Spink , Anthony Rhulen
Distribution : Metropolitan FilmExport, France

Sites web :
Site officiel : http://www.leffetpapillonlefilm.com/
Jeu lié au film : http://www.experimentezlechaos.com/

L’histoire :

Une théorie prétend que si l'on pouvait retourner dans le passé et changer quelques détails de notre vie, tout ce qui en découle serait modifié. On appelle cela "l'effet papillon". Evan Treborn a cette faculté. Fasciné, il va d'abord mettre ce don au service de ceux dont les vies ont été brisées dans leur enfance. Il peut enfin repartir dans le passé et sauver la seule jeune fille qu'il ait jamais aimée.
Mais Evan va découvrir que ce pouvoir est aussi puissant qu'incontrôlable. Il va s'apercevoir que s'il change la moindre chose, il change tout. En intervenant sur le passé, il modifie le présent et se voit de plus en plus souvent obligé de réparer les effets indésirables de ses corrections. La situation devient rapidement ingérable et ceux qu'il voulait secourir se retrouvent en danger...

Un peu de théorie

L’effet papillon est l’expression consacrée pour désigner la théorie du chaos qui veut qu’un battement d’aile d’un papillon peut provoquer un cataclysme à l’autre bout du monde. Cette théorie de la complexité est ici mis en relation avec la capacité de mémorisation du cerveau. Dans l’histoire, Evan qu’interprète Ashton Kutcher a hérité de son père le don de retourner à la source de certains évènements de sa vie (en portant son attention sur un objet permettant de réactiver des souvenirs) pour en modifier le court.
Tout se passe comme si les souvenirs mémorisés normalement par un individus était occultés par Evan ( écrivant tout ce qui est lui arrivé depuis l’âge de 7ans ) et qu’il réactivait brusquement ses souvenirs de telle sorte qu’il puisse les revivre.
Selon la pensée de Bergson sur la mémoire (matière et mémoire) la mémoire est un lieu d’indétermination qui rend possible l’imagination. Il propose deux conceptions radicalement différentes du travail intellectuel. D’après la première, les choses se passent mécaniquement, et par une série accidentelle d’additions successives. A chaque moment d’une perception attentive, par exemple, des éléments nouveaux, émanant d’une région plus profonde de l’esprit, pourraient se joindre aux éléments anciens sans créer une perturbation générale, sans exiger une transformation du système.

Théorie de reconfiguration du cortex

Mais cette première conception ne correspond pas aux phénomènes de reconfiguration du cortex subit par cerveau de Evan à chaque voyage dans ses souvenirs.

Dans la seconde conception de Bergson, au contraire, un acte d’attention implique un telle solidarité entre l’esprit et son objet, c’est un circuit bien fermé, qu’on ne saurait passer à des états de concentration supérieure sans créer de toutes pièces autant de circuits nouveaux qui enveloppent le premier, et qui n’ont de commun ente eux que l’objet aperçu.
Avec cette deuxième conception, l’attention a pour effet de produire une haute expansion de la mémoire qui atteint des couches plus profondes de la réalité. Evan focalise son attention sur des textes racontant ses souvenirs et cela a pour effet de greffer aux images perçues des nuages de virtualités qui correspondent aux différentes configurations produitent par les changements dans le passé. On assiste ainsi à des variations, des bifurcation de l’histoire à chaque intervention du jeune homme dans le passé. Ceci peut expliquer les reconfigurations du cortex qui permettent de mettre à jours la base mémorielle du cerveau. C’est une version hyper boostée de la plasticité neuronale naturelle.

Sur le film

Après cette théorie sur le film et les phénomènes qui y sont à l’oeuvre, il faut saluer le jeu d’acteur des principaux personnages. Le personnage se retrouve dans des situations très différentes au gré des bifurcations dans la réalité et l’on peut admirer la magnifique actrice Amy Smart.
Elden Henson, l'interprète de Lenny, le meilleur ami de Evan, a du grossir de 15 kilos et immédiatement maigrir.
L'expérience l'a fortement marqué :
"Ce film est un cas d'école ! Les autres changeaient de costume et de coiffure, moi, suivant mon destin, je changeais aussi de physique ! J'ai dû faire varier mon poids de plus de 15 kilos pendant le tournage. Pour moi, il y a eu deux périodes : celle où je m'empiffrais avec tout ce qui est délicieux et hypercalorique, et l'autre où je regardais mes camarades manger et où je courais tous les matins comme un forcené."

Si les réalisateurs, Eric Bress et J. Mackye Gruber sont d'abord des scénaristes - ils ont notamment coécrit le scénario de Destination finale 2 - ils désiraient tellement défendre l'histoire de L'Effet papillon, qu'ils ont pris la décision de la mettre en scène.
Leur producteur Eric Bress précise en effet : "Ils ne souhaitaient toujours pas vendre cette histoire. Elle leur était très personnelle. (...) Logiquement, ils en sont arrivés à la conclusion que personne n'était plus qualifié qu'eux pour la réaliser."

Verdict

Dans une optique plus concrète, le film nous rappelle que tout acte à son importance dans un système clos et finit. Il faut également parfois savoir éventuellement renoncer à certaines aspirations afin de préserver certains équilibres.

A voir : un film qui peut ouvrir des perspectives
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, allez-y, on passe un bon moment

Laurent Berry