Nicolas Boukhrief signe avec le convoyeur son 3ème film, et son 5ème scénario, si il à bénéficié d’un accueil plutôt tiède sur ses précédentes réalisations, cela risque bien de changer avec « le convoyeur », traitant avec finesse d’un sujet inédit au cinéma, le milieu des convoyeurs de fond, et surtout bénéficiant d’une trame sous forme de polar qui vous prends au tripes et vous tiens en haleine du début à la fin du film.

France 2004
Réalisateur : Nicolas Boukhrief
Scénaristes : Nicolas Boukhrief et Eric Besnard
Casting : Albert Dupontel,Jean Dujardin,François Berléand,Claude Perron,Julien Boisselier,Philippe Laudenbach ,Gilles Gaston-dreyfus
Durée : 1h35

L'histoire
Petite société de transport de fonds, la société Vigilante est en pleine crise. Victime de trois violents braquages dans l ’année, qui n ’ont laissé aucun survivant, la compagnie est au bord du dépôt de bilan et ses employés sont sur les nerfs. Certains évoquent même une complicité avec les braqueurs au sein de l’entreprise. C’est dans ce contexte difficile qu’un homme, Alexandre Demarre, se présente un matin au centre-fort de Vigilante pour entamer sa première journée de travail. Chômeur, flic, braqueur ou quoi d ’autre... Qui est cet homme et que cherche-t-il ?

Autant le dire tout de suite, le convoyeur est bourré de qualités. C’est un mélange de polar, drame et de description d’une microsociété proche du milieu ouvrier. Nicolas Boukhrief détaille avec précision l’univers des convoyeurs. La dureté de leur travail pris entre le stress qui accompagne chacune de leur sorties quotidiennes à cause des braquages et leur réalité sociale, la peur de perdre leur emploi. Un univers propice à développer une bonne trame de polar.

La construction narrative du film, fait en sorte que l’anticipation sur le déroulement de l’action est impossible, le spectateur, tout au long tenu en haleine, découvre le film au fur et à mesure qu’il se dévoile, tout en se posant une multitude de questions, principalement sur le personnage énigmatique incarné par Albert Dupontel. Au fur et à mesure on s’éloigne de l’aspect social du film pour laisser la place à de belles scènes d’actions très réussies, et qui conservent le côté naturaliste du film.
Le naturalisme du film s’impose à la fois par une description des us et coutumes du milieu des convoyeurs mais également par le choix de décors gris et fade de la banlieue parisienne et de l’éclairage aux néons. L’hôtel de banlieue dans lequel loge le personnage incarné par Dupontel renforce cette atmosphère.

La prestation des acteurs est époustouflante de justesse, que ce soit Albert Dupontel ou même les seconds rôles, Jean Dujardin est transformé, Berléant une fois de plus surprenant. Chacun des personnages dégage une émotion qui est généreusement transmise par les acteurs. En même temps le casting est très équilibré, on y voit un groupe cohérent, chaque personnage est très bien dépeint, Dujardin ou Berléant par son côté excessif, apportent un certain humour qui contrebalance le côté sombre du film.

Ne ratez pas ce film, qui détonne, par ses thèmes et son traitement de toutes les productions françaises actuelles.
A voir : pour un film, touchant, d’une émotion et d’une intensité exceptionnelle.
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, Vous ne le regretterez pas.

Yannick Evain

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