True Blood saison 2 : les premiers commentaires en avant-première



True Blood est une série inspirée des romans de Charlaine Harris et produite et diffusée par HBO en 2008. La série a connu un succès immédiat qu‘on a beaucoup attribué à ses scènes de violence et de sexe. Ce serait oublier sa critique très virulente du fanatisme et de l‘intolérance qui n’a rien de surprenante lorsque l’on sait que son réalisateur est Alan Ball qui nous avait déjà gratifié d’un magnifique « Six feet under ».

Par Antoine Ihmoff

La saison 2 suit-elle le même chemin ? L’alchimie entre tous ses éléments fonctionne-t‘elle toujours ?

Toute la série s’inspire de la série de livres de Charlaine Harris réunis sous le titre global «  La communauté du Sud ».

Un petit préalable pour tous ceux qui seraient tentés de lire les livres après avoir vu la série. Celle-ci a d’abord été disponible en France en 2006 dans une collection « J’ai Lu Mondes mystérieux » qui tant par ses couvertures que par les autres titres s’apparente beaucoup à un genre d’ »Arlequin fantastique », elle a depuis cette année été rééditée en «J’ai Lu semi poche » avec des couvertures s’inspirant directement de l’annonce de la série dans un style « Goulue sensuelle se léchant les lèvres avec un peu de sang ».






Les deux éditions donnent une image faussée des livres qui ne sont ni une histoire d’amour à l’eau de rose fantastique ni un brûlot engagé aux scènes de sexe et de violence extrêmes. Vous retrouverez par contre une trame identique tout du moins pour la saison 1.

Le thème est pour le moins surprenant et on peut comprendre que les éditeurs français aient eu du mal à le classer. Jugez-plutôt :

Sookie Stackhouse, blonde serveuse dans une ville du Sud des Etats-Unis rencontre un bel étranger dont elle tombera amoureuse. Celui-ci à la particularité d’être un vampire. Il n’est d’ailleurs pas isolé puisque nous sommes dans une réalité alternative identique à la notre mais dans laquelle les vampires existent et ont fait leur « coming-out » auprès des humains. Un dernier point : Sookie est télépathe…

La saison 1 avait surpris par une mise en scène particulièrement explicite tant dans les scènes de violence que de sexe. Mais toute cette saison était également placée sous le signe la tolérance au travers de nombreux éléments :

-         le générique montrant le panneau d’affichage d’une église clamant sa haine des « fangs » (crocs en anglais donc surnom des vampires) jeu de mots sur « fags » qui désigne en argot les homosexuels,

-         des scènes rappelant explicitement la persécution de la communauté noire,

-         l’idylle jugée contre-nature entre un vampire et une humaine,

Au final la saison 1 réussissait une alchimie remarquable en ouvrant une nouvelle catégorie : là où tant de séries sous un prétexte politique se bornent à aligner des scènes racoleuses, True Blood réussissait sous une allure racoleuse à développer un fond politique !

Nous avons eu la chance d’être invités à une soirée spéciale pour visionner les deux premiers épisodes ; inutile de prolonger le suspense, cette saison 2 s’annonce clairement sous le signe du plus : plus de violence, plus de sexe, plus de virulence dans la critique d’une partie de la société américaine décidément en déliquescence.

 

La saison 1 s’achevait sur un cliffhanger haletant avec la découverte d’un nouveau cadavre. C’est par la découverte de l’identité de celui-ci que commence la saison 2. Nous ne gâcherons pas la surprise mais les deux saisons sont ainsi reliées permettant la poursuite de nombreuses intrigues secondaires.

Sookie se trouve à nouveau plongée à la fois dans une histoire d’amour pour le moins compliquée avec son beau vampire et dans une intrigue policière tortueuse et violente.

Bill continue d’hésiter entre sa nature de vampire et son humanité retrouvée.

Tara poursuit ce qui s’annonce comme un très très long chemin pour s’assumer pleinement.

Et bien sur Jason Stackhouse trouve à nouveau le moyen de systématiquement faire le mauvais choix nous entraînant cette fois dans les méandres du fanatisme religieux !

On retrouve cette photographie si particulière dans des gammes de couleurs étouffées et souvent tirant sur un verdâtre qui s’harmonise avec l’atmosphère très marécageuse de la série (au sens propre comme au sens figuré). La première impression (à confirmer avec les épisodes suivants) donne à penser que les acteurs maîtrisent mieux leur personnages qui du coup gagnent en complexité. A nouveau Alan Ball saisit par de multiples évènements l’occasion de brocarder de nombreux aspects de la société américaine : télévangélistes, racistes, fanatiques de tout bord, mysogynes,… Et à nouveau nous le suivrons avec délice dans ce qui s’annonce comme une série à grand spectacle mais aux multiples niveaux de lectures.

Merci HBO, merci Alan Ball !