Sony est l’un des principaux acteurs du monde audio-visuel grand public mais aussi sur les secteurs professionnels du cinéma, de la télévision et de la vidéo. Pas étonnant alors que Sony clame son savoir faire dans le nouveau monde de la 3D. Ce qui nous intéresse dans ce dossier c’est bien évidemment les téléviseurs au potentiel 3D qui vont envahir dans les prochains mois nos salons mais il est intéressant de découvrir la vision de Sony pour mieux apprécier le potentiel de cette 3D dont, au final, nous ne connaissons pas grande chose à ce jour.
Dossier réalisé par Bruno Orrù
Sony est présent sur quasiment tous les métiers audio-visuels, lui permettant d’avoir une vue globale et cohérente des enjeux généraux mais aussi des attentes et besoins de chaque catégorie d’acteurs ou de clients. C’est aussi vrai pour l’avènement de la 3D qui est une préoccupation pour le constructeur nippon depuis quelques années. En ce qui concerne le secteur de la vidéo, c’est le support optique Blu-ray qui permettra le premier d’avoir de la 3D chez soi, avant qu’arrivent des programmes télévisuels, certainement via Satellite ou par certains opérateurs câble / ADSL. Ce sont toutes des offres payantes et il n’est pas certains qu’une offre gratuite via la TNT soit d’actualité avant un petit moment. Pour autant, l’introduction des premiers téléviseurs 3D ready de la marque est étroitement liée à la coupe du monde FIFA 2010 via un plan marketing ambitieux… même si en France les chances de voir chez soi un match en 3D sont très faibles.
Salzbourg, berceau de Mozart… et de la 3D ?
Sony a invité un petit panel de journalistes européens pour découvrir son usine DADC – Digital Audio Disc corporation – située depuis 1986 dans la petite ville autrichienne d’Anif, logée en pleine forêt et à la base des montagnes qui entourent la vielle ville de Salzbourg. L’occasion également de faire le point sur les atouts du constructeur sur tous les métiers impliqués dans cette nouvelle aventure 3D.
C’est en effet dans cette usine que sont (déjà) nés les premiers Blu-ray 3D. Ce ne sont d’ailleurs pas nécessairement des titres de la maison sœur Sony Pictures puisque DADC travaille pour quasiment tous les gros studios et de nombreux studios indépendants.
Mais l’un des atouts de DADC c’est d’avoir construit un réseau planétaire, y compris dans certains régions du monde réputées délicates au niveau des débouchés vidéo, permettant d’offrir un service complet, que ce soit pour des projets mondiaux sur d’énormes quantités ou des projets locaux sur des quantités plus modestes. La capacité de production de cette usine (qui concerne quasiment tous les types de supports optiques existants à ce jour) se chiffre en millions d’unités.
Une vue rapprochée des milliers de galettes qui sont pressées chaque jour
Une vue plus globale de l'espace de stockage des galettes qui vont être pressées.
C’est en fouinant un peu lors de notre visite que nous avons découvert les premières piles de Blu-ray 3D, ici prévues pour le marché espagnol.
Nous avons eu la chance de visiter les principales unités de cette usine et découvrir une chaîne de production qui mélange automatisation (beaucoup) et opérationnel humain (un peu).
L’une des chaînes de production de Blu-ray. Lors de notre visite nous étions entre deux pics de production, toutes les machines n'étaient pas actives.

S’il le faut, toutes les machines peuvent tourner 24h/24… pouvant bien entendu requérir quelques manipulations et réparations comme ce fut le cas ici.
DADC couvre tous les aspects de la création, la fabrication, la gestion et le conditionnement d’un projet, y compris depuis peu pour les Blu-ray 3D. A ce sujet des équipes d'ingénieurs travaillent tous les jours pour la mise en place des processus et la sécurisation au quotidien. Là aussi, ces travaux se font en environnement protégé.

Avouons ici la (légère) déception générale des journalistes présents car nous n’avons découvert aucune spécificité de fabrication pour ces nouveau Blu-ray 3D qui sont fabriqués strictement de la même façon qu’un Blu-ray classique.
Voilà à quoi ressemble une galette Blu-ray avant introduction dans les machines BD-Liner.

En fait c’est au niveau de l’Authoring (fabrication de l’interface et des menus et gestion de l’encodage) que tout se joue avec notamment la nécessité de gérer un double flux vidéo full HD (encodage obligatoire en H.264) et la création d'une interface spécifique afin que l’utilisateur puisse sélectionner la piste 2D ou la piste 3D. Il faut en effet rappeler que les nouveaux blu-ray 3D sont totalement rétro compatible avec les lecteurs habituels. En fait sur les deux flux créés sur un Blu-ray 3D, seul le flux destiné à l’œil gauche est visible par un lecteur standard. La 3D est créée par l’addition du deuxième flux destiné à l’œil droit.
Ci-dessous un schéma qui démontre la complexité de fabrication d’une galette BD, qu’elle soit 2D ou 3D.
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