L'apparition de la griffe THX n'est plus une surprise, elle a été précédemment constatée sur les premiers intégrés de la génération 2004. L'esthétique reste dans le goût Yamaha, mélange de puissance et d'élégance mais légèrement plus ronde et biseauté. C'est donc dans les entrailles physiques et logicielles qu'il faut trouver les évolutions intéressantes. Faisons toutefois le tour du propriétaire afin de déceler quelques nouveautés. La plus visible prend la forme de superbes borniers WBT. Pas la peine d'y placer un fil de fer, ce serait impoli vis à vis des efforts du constructeur et cela ne tiendrait pas de toute façon, prévoyez donc au moins du 2,5mm. L'œil est ensuite attiré par cette rangée inhabituelles de connecteurs tricolores ; pas moins de six entrées composante et deux sorties moniteur traduisent la vocation vidéo marquée de cet appareil qui embarque un scaler de pointe, je vais y revenir. Autre fait marquant, l'apparition d'une interface FireWire (IEEE 1394) / I-Link avec taux de transfert allant jusqu'à 400 Mbps. Elle permet de véhiculer un flux numérique multicanal avec une compatibilité qui semble s'étendre aux autres marques puisque la reconnaissance par exemple de mon lecteur de DVD Pioneer DV868A a été possible. Mais si le Z9 propose le dernier cri technologique (la prise RS232 est réservée à des interventions techniques), il devient l'un des rares à proposer également une entrée photo et une entrée RF AC-3 pour ceux qui goûtent encore aux joies du Laser-Disc. A l'avant, la seule remarque concerne le connecteur « Optimizer » camouflé sous la trappe… manuelle mais d'un touché qui sent bon le haut de gamme. Le coup d'œil à l'intérieur impressionne par la densité des composants. Il y a du monde et ça rigole pas vraiment.
Audio

Les troupes en présence sont sous un commandement certifié THX Ultra 2, ce sont sept brigades de 170 watts et deux unités de renfort de 50 watts pour les canaux de présence exclusifs à la marque. Hormis le WMA9 pro qui pointe le bout de son nez chez certains, tous les décodages Dolby et DTS existant sont listés, y compris la nouvelle extension DPLIIx. La nouvelle spécificité des intégrés Yamaha découverte lors du test du RX-V1400RDS (voir test par ici) est bien entendu présente ; le module YPAO – Yamaha Parametric Room Acoustic Optimizer permet de faciliter la configuration initiale des enceintes. Rappelons que l'activation de cette série de contrôles permet de vérifier le branchement des enceintes, de calculer automatiquement la distance qui séparent chaque enceinte de la zone d'écoute, d'apprécier la capacité des enceintes à produire des fréquences graves pour proposer de placer une coupure de fréquence ou de rester en bande passante large. C'est également ce module qui permet d'accéder à l'égaliseur paramétrique interne (fréquences de 63 Hz, 125 Hz, 500 Hz, 630 Hz,1 kHz 3.15 kHz et 10 kHz). Bien entendu, j'ai testé la reproductibilité des résultats précédemment obtenus avec le RX-V1400RDS ; ils ont été strictement identiques (équipement sources et enceintes identique) sauf pour la section égaliseur mais je dois admettre que ma pièce d'écoute était aménagée différemment. Là encore la sauvegarde permet d'accéder à un superbe tableau récapitulatif, les résultats de l'égalisateur prenant forme de courbe pour chaque canal actif.
Vidéo

Le terme de centrale audio-vidéo prend encore plus de sens avec le Z9. Il joue bien entendu le rôle de commutateur de sources mais assure également un rôle vidéo inédit sur un appareil grand public sous la barre des 5 000 euros. Pour ce faire Yamaha a implanté un module de mise à l'échelle (scaler) qui associe la dernière puce Faroudja DCDi, une batterie de corrections « piquée » aux projecteurs de la marque dont un correcteur de temps (TBC – Time Base Corrector) utile plus particulièrement sur des sources de qualité inégale, comme de vielles bandes vidéo analogiques. Le signal vidéo peut-être converti dans les deux sens de composite à S-Vidéo puis composante. Les résolutions possibles prennent la forme d'un signal entrelacé conventionnel (576i / 480i), de son équivalent progressif (576p / 480p) puis des résolutions HD progressive (720p) et entrelacé (1080i).
Interface

Le pilotage du DSP-Z9 s'opère grâce à deux télécommandes. La principale prend la forme du pavé habituel, toujours aussi indigeste mais qui à le mérite de présenter une solution (presque) complète, y manque par exemple quelques accès direct comme le niveau des canaux pour compenser un déséquilibre ponctuel. Une deuxième « mini » télécommande dénommée la GUI (Graphic User Interface) permet d'accéder au menu OSD sachant que toutes les informations sont relayées sur le panneau d'affichage frontal. Première joie, le duo lettre blanches sur fond noir disparaît au profit d'un menu disposant d'un somptueux fond d'écran et de menus déroulant dignes d'un logiciel PC récent. Deuxième joie, la présentation des nombreux points de réglages sur deux axes. Sur le niveau 1 vertical se déclinent les principaux accès aux réglages audio, vidéo et généraux, les deux premiers choix peuvent être actionnés en mode manuel ou automatique (YPAO). En se déplaçant vers la droite de chaque option on découvre la suite des évènements, toujours sur ce même principe de menus et sous-menus (voir capture d'écran). En fait, les efforts réalisés pour l'interface sont loin d'être anecdotiques ; ainsi, la réserve habituelle que je donne régulièrement sur l'investissement nécessaire à la bonne compréhension des nombreuses possibilité subsiste mais prend dorénavant la forme d'une séance agréable.
Bass management

Le DSP Z9 apporte ses principales novations logicielles dans la gestion du Bass management qui souscrit ainsi aux exigences THX. Certes, le choix de la coupure de fréquence reste à la discrétion de l'utilisateur mais l'emploi du mode THX repositionne la coupure à 80 Hz. Surtout le DSP Z9 offre des choix rares comme une double sortie physique Subwoofer, épaulée par des choix logiciels multiples ; caisson unique, utilisation de deux caissons à l'avant ou avant / arrière. Quelque soit la décision retenue il est possible d'activer la correction BGC – Boundary Gain Compensation – dans le cas d'une zone d'écoute trop proche d'un mur arrière et l'option ASA – Advanced Speaker Array pour optimiser la gestion des deux canaux centre arrière suivant leur écartement l'un de l'autre. Par défaut les fréquences graves sont envoyés au caisson mais il reste possible de réquisitionner l'acheminement vers les deux enceintes stéréo. Enfin, pour ceux qui sont mécontent de la gestion de phase de leur caisson, ou tout simplement pour ceux qui possèdent un caisson passif, le DSP-Z9 propose une correction binaire 0 / 180° pour LE caisson ou séparément pour les deux caissons déclarés.
DSP et Cie

Yamaha reste dans une proposition classique dans ses différents modes d'écoutes, inutile de changer une équipe qui gagne. Les plus du DSP-Z9 face à ses petits frères résident dans le fort degré de personnalisation des DSP, chaque point de réglage étant traduit par un jolie graphique en menu OSD. Chaque action s'écoute en direct permettant d'affiner au mieux son plaisir d'écoute mais attention car il est facile de dénaturer le son d'origine. Le DSP-Z9 possède une entrée analogique 7.1 (Straight analog en langage Yamaha). Toutefois, il est important de noter que le flux audio qui transite sur cette entrée peut-être affecté des effets DSP ou du mode THX. Cela peut-être utile sur des sources SA-CD ou DVD-Audio. La reconnaissance des flux EX/ES est automatique, le mode forcé mettant en action le nouveau DPLIIx qui se superpose éventuelle à l'un des effets DSP. Notez d'ailleurs que Yamaha ne s'embarrasse pas des contraintes THX en permettant également sur ce mode de reproduction d'y apposer une couche DSP si vous souhaitez basculer en ambiance Adventure ou Sci-Fi (indiscutablement mes deux préférés !).
Mise en route sonore

Comme je l'ai préalablement indiqué, le pilotage du DSP-Z9 est d'une facilité déconcertante si l'on considère la somme de choix à opérer. Il est clair que certaines options demandent des connaissances appuyées pour s'amuser mais il est tout aussi possible de profiter de cette machine en se limitant au guide d'installation basique. Le branchement des sources audio ET vidéo ne pose aucun problème grâce à un panneau intelligemment agencé. La patte sonore Yamaha évolue et ce n'est pas ce DSP-Z9 qui va nous soutenir le contraire.

Laissé en chauffe toute une nuit avant de m'atteler à de nombreuses écoutes, il a su me surprendre par une écoute chaleureuse et ample. Surtout, il s'avère précis dans la localisation des instruments comme cette guitare du fabuleux Telegraph road de Dire Straits qui se place entre l'enceinte gauche et le point central virtuel (nous sommes en stéréo !). Cet aspect de précision se retrouve d'ailleurs aisément en home-cinéma avec par exemple les pas neigeux de Scratch dans L'age de glace qui passent d'une enceinte à l'autre avec un degré de subtilité rarement atteint par un intégré. Retour à la musique ou l'on découvre que le Z9 propose une extension impressionnante dans le grave sans jamais perdre les pédales. La bande son de Avalon est assez représentative dans le genre ; de nombreuses machines peinent tant en niveau qu'en aisance, le Z9 quant à lui est rapide mais ne semble jamais perdre la maîtrise des premières octaves. Les médiums souvent trop en avant chez la marque sont enfin à la leur place, avec une douceur bienvenue. Même sensation d'ailleurs dans les aigus qui semblent un peu court mais en fait c'est parfait comme ça ; apportant douceur et précision. Cela amortit toutefois les impressions de directivité dont nous avions l'habitude chez Yamaha. Le mode stéréo permet l'appui du caisson de grave mais ce type d'écoute semble terne face à l'entrée stéréo directe d'une éclatante justesse spatiale et qui donne indiscutablement le change à une source de qualité.

La lumière éteinte, Scratch vient de fissurer la montage devant lui ; les panoramiques sonores de la glace qui se fissure sont extrêmement détaillés, j'ai l'impression d'entendre des bruits pour la première fois. Forcément, avec sept fois 170 watts sous le capot, difficile de faire le malin pour trouver les limites de l'appareil. J'ai donc stoppé ce jeu stupide avant qu'un de mes tympans n'éclate, juste le temps de constater que le mot distorsion semble avoir été banni du vocabulaire Z9. La gestion des sept canaux aura été convaincante sur source DTS-ES Discrete mais, comme avec le RXV1400 RDS l'extension DPLIIx a rejoué cet air caverneux et ferreux assez désagréable. De toute façon, l'apport d'un sixième canal matricé depuis une source stéréo me semble trop anecdotique pour que l'on s'y intéresse vraiment.
Mise en route visuelle

L'énorme intérêt du Z9 hormis vous l'avez compris une excellente séduction d'écoute réside dans son rôle de répartiteur de sources vidéo. Peut-être pour la première fois dans un budget terrestre, je ne laisserai pas de coté le conseil de passer toutes les liaisons vidéo via l'appareil, hormis bien entendu pour un relais DVD vers TV en RVB Péritel ou si vous êtes déjà passé en liaison numérique DVI/HDMI. Le désentrelacement et la mise à l'échelle s'avèrent d'excellente facture. Tout au plus, et c'est une constante lors de l'utilisation de filtres numériques - y compris pour les traitements intégrés aux diffuseurs -, l'image perd un peu de sa définition. C'est au profit d'une meilleure fluidité, à condition de ne pas abuser du True Life Enhancer, véritable usine à artefacts lorsqu'on en abuse. Trois modes par défaut sont proposés : Cinéma, Standard et Dynamique, ce dernier étant à fuir sans condition. De toute façon, comme tous les autres paramètres de cette machine, l'utilisateur peut "entrer" et modifier un des paramètres, luminosité, contraste ou piqué, et surtout ajuster le détail et le filtre de réduction de bruit vidéo. Je suis arrivé à obtenir une image comme je les aime, compromis entre douceur, fluidité et détail. Bien entendu, tous ces fabuleux outils peuvent être mis hors service si, par exemple, vous préférez utiliser ceux de votre diffuseur.
En conclusion

Le DSP-Z9 s'adresse à tous ceux qui souhaitent entrer dans la dimension Yamaha par la grande porte. Ses qualités audio et vidéo en font un appareil à la fois grand public (prise en main par guide d'installation) et pour les amateurs éclairés de par sa trousse à outils quasiment sans limite. Le nouveau menu graphique se révèle d'une aide précieuse pour que ce qui était douloureux jusqu'alors devienne convivial. Il permet d'appréhender certaines options avec un regard différent, plus compréhensible, ce qui est loin d'être insignifiant.

Caractéristiques techniques données constructeur)


- 7 X 170 watts RMS + 2 X 50 watts (8 Ohms, 20-20.000 Hz)
- THX Ultra 2
- Dolby Digital
- Dolby Prologic II
- Dolby Digital EX
- DTS
- DTS-ES
- DTS-ES Discrete 6.1
- DTS Neo : 6
- DTS 96Khz/24bit
- YPAO (Yamaha Parametric Room Acoustic Optimiser) Paramètrages des enceintes automatiques par microphone : qualité de son optimale
. Connexion enceintes (phase correcte ou non)
. Analyse de la réponse en fréquence des enceintes avec ré-équalisation
. Mesure de la distance entre les enceintes
. Taille enceintes (large/small)
. Réglage du niveau de sortie de chaque enceinte
- Microphone YPAO
- Compatible 192 kHz 24 bit.
- 11 convertisseurs de chez Burr-Brown compatibles DSD (Direct Stream Digital)
- Programmes Cinema DSP haute résolution. 4 microprocesseurs YSS-930.
- Vitesse de calcul multipliée par 2.Densité des modes DSP multipliée par 3.
- 51programmes Cinema DSP (71 variations) Tri-field/Quad-Field
- Réglage du volume numérique
- Digital Top-Art
- Selecteur Rec-Out
- Composants ''discrets''
- Châssis blindé ultra rigide
- Conception symètrique
- Transformateur torique
- ART feet (Anti-Resonance and Tough), pieds de chez TAOC
- Fonction Silent Cinema
- Modes : Pure Direct, Straight, Direct Stereo
- 8 entrées numériques optiques (dont façade)
- 3 entrées numériques coaxiales/1 entrée RF_- 2 entrée I-Link
- 6 entrées YUV
- 2 Sorties moniteurs (Composite, S-Video, YUV) compatible HDTV 200 MHz_- Traitement vidéo haute performance (Sortie progressive Scan) 3:2 Pull-Down. Un signal Composite/S-vidéo est traité en progressive scan en sortie- Traitement DCDi Faroudja
- 12 entrées audio vidéo (S-Vidéo) (dont façade)
- 3 sorties audio vidéo
- 5 sorties audio + 3 sorties numériques optiques
- Sorties audio zone 2 audio/vidéo
- 2 Trigger out + entrée/sortie IR pour ''Custom installation''
- Entrée RS-232C pour utilisation d'un MusicCast ou applications domotiques
- Evolutif 7.1
- Sortie 7.1
- Interface graphique GUI
- Télécommande universelle large à afficheur LCD (fonctions macro) + télécommande GUI
- Cable d'alimentation déconnectable
- Dimensions (LxHxP) 435x211x471 mm
- Poids 30 kg
- Finition Black et Titane

Plus d'infos en ligne :
http://www.yamaha-audiovideo-france.com/