B.O.F : La vengeance dans la peau



Pour les amateurs des récents travaux de John Powell, le dernier opus de la série des Jason Bourne était attendu au tournant… Qu’en est-il exactement ?

La critique par Arnaud Weil-Lancry
La vengeance dans la peau, bande originale composée par John Powell

Désormais membre à part entière d’un groupe de jeunes compositeurs qu’on pouvait qualifier de doués (John Powell, Harry Gregson-Williams, Klaus Badelt…), le compositeur du dernier volet de la série des X-men était très largement attendu au tournant. Réalisant un coup d’éclat musical surprenant avec X-men : The last stand (après Michael Kamen et John Ottman quand même), le compositeur anglais s’était progressivement essayé au cinéma d’action avec Volte-Face en 1997, La mémoire dans la peau en 2002 et La mort dans la peau en 2004. Si la composition de La mémoire dans la peau laissait un franc goût d’inachevé, La mémoire dans la peau l’avait clairement réconcilié avec ses détracteurs les plus sévères. La partition musicale de La vengeance dans la peau était donc attendue comme l’évidente clôture en beauté de la trilogie, de la même manière que Matrix Revolutions avait achevé le travail splendide de Don Davis.

Finalement, la clôture tant attendue n’a pas eu lieu. On a beau avoir conscience de la dextérité musicale que requiert une partition pour film d’action (mélange délicat de rythmique tapageuse, de mélodie, et de passages plus romantiques), celle de La vengeance dans la peau déçoit horriblement par sa teneur téléfilmique prononcée mais aussi et surtout, par son incapacité à recréer l’exploit de La mort dans la peau. Terminés les rythmes mélodiques de « Goa » ou même la thématique principale si connue du second opus, reprise ici à travers « Waterloo ». Sans être mauvaise (on reconnaît les habitudes musicales de John Powell), la bande originale de La vengeance dans la peau peine fortement pendant près d’une heure, sans jamais arriver à la cheville de son très illustre prédécesseur. Le résultat est complètement mitigé, sans âme particulière, ni personnalité musicale réelle. On retombe dans un matériau monochrome qui rappelle malheureusement la couleur insipide du travail musical opéré sur Volte-Face. Il en résulte une bande originale tout juste digne du petit écran, sitôt écoutée, sitôt oubliée… Il ne reste finalement que Moby, avec son Extreme Ways, qui peine à recoller les morceaux cassés…
 
Verdict :
5/10
Un travail largement en dessous des autres épisodes des aventures de Jason Bourne. Dommage !






Track listing :
(La vengeance dans la peau / Decca Records / Universal / 1741038 / 2007)

• 1. Six Weeks Ago (4:31)
• 2. Tangiers (7:40)
• 3. Thinking of Marie (3:51)
• 4. Assets and Targets (7:18)
• 5. Faces Without Names (3:31)
• 6. Waterloo (10:38)
• 7. Coming Home (3:19)
• 8. Man Verses Man (5:45)
• 9. Jason is Reborn (4:04)
• 10. Extreme Ways (Bourne's Ultimatum) - performed by Moby (4:22)
Total Time : (54:59)