Nvidia sort la gamme 'toute puissante' GTX 200



Le 17 juin dernier aura vue la sortie mondiale du tout dernier processeur graphique signé Nvidia : le GTX 200! Ce GPU contient 192 cœurs, dans sa version 260, et 240 dans la version haut de gamme dénommée 280. Stéphane Quentin, Product PR Manager France et Europe du Sud du fondeur, soulève le capot du GPU le plus puissant de la planète.

 

Interview menée par ITRnews.com

 

Quelle importance revêt la gamme GTX 200 pour Nvidia ?

Stéphane Quentin : Il s'agit de la seconde génération de processeur graphique doté de capacités de calcul massivement parallèle. Le lancement du G80 en novembre 2006 avait provoqué un véritable coup de tonnerre dans notre univers. Pour la première fois, un GPU pouvait prendre en charge autre chose que des applications 3D ou vidéo. A partir du processeur G80, Nvidia s'est invité dans d'autres applications. Nous avons porté nos capacités à d'autres univers comme l'encodage vidéo ou la cryptographie. La deuxième génération de processeurs graphiques représente donc une étape importante dans notre histoire. Nous apportons une productivité et des capacités très sensiblement améliorées. Par rapport à la génération précédente, les performances sont au moins doublées.

 

Nvidia domine le monde des jeux vidéo. Quelles sont les applications et quels sont les secteurs qui vous sont maintenant ouverts ?

Nous pouvons apporter des solutions partout où la puissance de calcul est fondamentale, comme le calcul scientifique ou la finance. Par exemple, la puissance de nos processeurs réduit sensiblement les délais nécessaires aux applications de simulation financière. Les financiers peuvent ainsi mieux anticiper l'évolution des marchés et affiner leurs ordres de vente ou d'achat. Vous imaginez la différence entre nos GTX 260 ou 280 dotés de 192 et 240 cœurs respectivement, et celles des processeurs quadri-cœurs actuels. Nous pouvons multiplier par 20 ou 30 les calculs d'algorithmes. Aujourd'hui, nos solutions prennent tout leur sens dans des environnements aussi gourmands en puissance que la recherche pétrolière, la banque ou la recherche scientifique. Le GENCI* (Grand Equipement National de Calcul Intensif) et le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) ont ainsi commandé à Bull un supercalculateur NovaScale pour la recherche fondamentale dans des domaines comme la climatologie, la recherche spatiale et l'aéronautique, l'énergie, les sciences de la vie et de la matière. Ce supercalculateur est un ordinateur hybride qui associe des CPU et des GPU**. Il sera déployé au début de l'année 2009.

 

Intel annonce pour la mi-juillet une plateforme dotée de fortes capacités graphiques. Cette série GTX constitue-t-elle la réplique de Nvidia à cette offensive ?

Je crois que c'est plutôt Intel qui cherche à nous répondre. Ils ont bien senti le danger que représentent pour eux nos processeurs à calcul massivement parallèle. Vous le savez, les tests démontrent qu'un processeur quadri-cœur est moins performant que quatre processeurs associés. Nvidia propose au contraire une progression linéaire. Et surtout, en lançant le G80 en novembre 2006, nous avons proposé aux développeurs un nouveau langage de programmation, le CUDA. Aujourd'hui, cette communauté comprend 25 000 personnes qui peuvent compter sur une base installée de 70 millions de GPU capables de faire fonctionner des applications en CUDA.

 

Quels bénéfices apportent aux utilisateurs la puissance de ces processeurs ?

Un graphiste peut transformer quasi instantanément des images sous Photoshop. Nos processeurs réduisent de plusieurs heures à trente minutes un transfert de fichiers vidéo d'un iPod vers un PC***. Les jeux vidéo, qui comme vous le rappeliez forment notre cœur de métier historiquement, profitent largement de ces processeurs. Nvidia a aussi racheté la société Physics en janvier qui éditait Novodex, un moteur physique. Porté sur CUDA sur nos GPU, cette solution apporte plus de ‘vie' aux jeux. Ils apparaissent moins statiques.  Nous avons dénombré 140 jeux déjà commercialisés ou qui vont l'être rapidement qui profitent de la puissance du GPU.

 

Les tarifs de vos processeurs ne risquent-ils pas d'effrayer le consommateur ?

 Le GTX 280 est vendu 549 euros ttc et le GTX 260, 309 euros ttc. Il n'y a pas d'inflation. Nvidia incite les consommateurs à « équilibrer » leurs machines avec des CPU et des GPU bien associés. Ils peuvent trouver des matériels à mille euros. Il n'existe pas encore de versions déclinées pour ordinateurs portables, mais elles devraient rapidement arriver. 

 

*Organisme étatique chargé de promouvoir l'utilisation de la modélisation, de la simulation et du calcul intensif dans la recherche fondamentale et dans la recherche industrielle

**Ce cluster combine 1068 nœuds Intel de 8 cœurs chacun développant une puissance de 103 Téraflops et 48 nœuds GPU de 512 cœurs chacun apportant une puissance supplémentaire théorique de 192 Téraflops.

 *** Test de l'encodage vidéo sous iTunes avec un CPU Intel Core 2 Quad Extreme 3 GHz, et Elemental sur un GPU GeForce GTX 280. Résultats basés sur une extrapolation de 1 min 50 sec, clip de film HD en 1280 x 720. Source Nvidia.