Ce dernier trimestre 2008 est riche de sorties et chaque constructeur a renouvelé sa gamme en proposant des appareils plus performants avec des prix inférieurs à la gamme précédente. Sony ne boude pas cette tendance en proposant ce qu'on pourrait appeler un OVNI dans sa gamme tant le rapport qualité/prix est important. Le SXRD est avec le D-ILA synonyme de luxe dans le monde du Home Cinéma avec des prix d'entrée de gamme qu'on à l'habitude de trouver aux alentours des 4000€. Ici, un prix public conseillé à 2490€ le place d'emblée dans la catégorie des plaisirs accessibles. Mais quelles prestations attendre de ce vidéo projecteur lorsque l'on sait que son grand frère le VPL-VW80 (qui fera l'objet d'un futur compte rendu) se négocie à 4000€ de plus...
Test réalisé par Christian Brixy
Elle a tout d'une grande
Un argument publicitaire à la mode il y a quelques temps qui sied à ravir à cette nouvelle machine. Un observateur, même peu subtil, aura vite fait de constater que le carénage ne reprend pas les formes de ses ainés (VPL-VW40, VPL-VW50 ou VPL-VW60). En effet, le nouveau châssis succombe au «fashion » glossy noir type PS3... et il faut avouer que ce design très tendance succède favorablement à l'austérité de ses prédécesseurs. Cela favorisera certainement davantage son intégration dans un salon même si ses grandes dimensions (464x179x407 - mm) auraient tendance à le condamner à une pièce dédiée.
Côté lampe, on trouve un modèle UHP (Ultra High Performance) de 200W, ici sous la référence LMP-H201, dotée d'une durée de vie aux alentours de 3000 heures. Il est important de noter que c'est la même qui équipe le VW80 et que par conséquent, ce n'est manifestement pas sur la qualité de l'éclairage qu'ont eu lieu les optimisations de prix. Revers de la médaille, elle n'est pas donnée, comptez près de 500€ pour la remplacer (en cherchant bien, on peut d'ors et déjà trouver bien meilleur marché).
Pour parler maintenant de la technologie propriétaire Sony, le VPL-HW10 utilise trois panneaux SXRD (Silicon X-tal Reflective Display) Full HD (1920*1080) de 0.61-inch (15.4mm) de diagonale. Le pixel élémentaire est un carré de 7µm de côté séparé de son voisin par une distance extrêmement fine de 0,35µm. Ce tramage très fin explique une quasi absence d'effet de grille. Le positionnement des panneaux (un par couleur) est réglable depuis le menu de configuration avec une excursion de ±2 pixels par pas de 0,1 pixel. Cette possibilité d'alignement héritée de l'inaccessible VW200 permet d'obtenir des contours d'objet très nets, sans bordure colorée, ceci pour pallier à d'éventuels défauts de convergence.
Vive le travail manuel
Sur le VPL-HW10 malheureusement, point de motorisation d'aucune sorte. Ici, le zoom et la mise au point se règlent à la main. Prévoyez donc d'être deux pour peaufiner les réglages. Un petit soucis néanmoins avec le cache de l'objectif qu'il est quasi impossible de manipuler sans devoir refaire la mise au point. Dommage, un système qui aurait pu être un peu mieux pensé, même à ce niveau de prix.
Pour revenir au zoom, avec une amplitude de x1,6 il peut convenir à la majeure partie des installations. Pour un écran de 2,40m de base comptez un recul compris entre 3m et 4,4m. Le VPL-HW10 offre aussi de bonnes latitudes de positionnement avec un double
lens shift (horizontal ±65%, vertical ±25%) opérable par le biais de deux mollettes (donc de manière manuelle aussi) sur le dessus de l'appareil.
Tout est là
Côté connectique, le bandeau que l'on trouve sur le flanc de l'appareil est assez complet. On trouve 2 HDMI (1.3 avec prise en charge du Deep Color et du xvColor), une VGA et puis les classiques Vidéo composite, composantes (YprPb) et S-Video. Enfin une prise RS-232 labellisée
remote utilisable par des applications domotiques. Un panel tout à fait suffisant pour la majorité d'entre nous.
Un second bandeau comprenant les boutons marche/arrêt, et un jeu de touches pour accéder au différents éléments du menu. On préféra largement utiliser la télécommande qui d'abord très classique donne accès de façon très aisée aux réglages majeurs de l'appareil.
Le Sony VPL-HW10 utilise un traitement vidéo propriétaire – le Bravia Engine 2 - qui s'avère très efficace pour rehausser les détails et assurer la fluidité de l'image. Attention, la fluidité n'est pas, et de loin, celle qu'on peut obtenir avec le « Motion Enhancer » dont est pourvu le VPL-VW80, mais elle se caractérise par un aspect très naturel, très cinéma.
Le contraste est rehaussé par l'utilisation d'un iris dynamique extrêmement rapide dénommé Advance Iris 2 comprenant 3 positions (Auto1, Auto2 et manuel). Les modes image sont au nombre de 3 (Standard, Dynamique et Cinéma). On peut aussi, bien entendu, régler la température de couleur (High, Middle et Low) et choisir un mode gamma parmi 4 possibilités. Les couleurs peuvent aussi être modifiées avec le menu Color Management RCP (Real Color Processing) dont l'utilisation n'est vraiment pas aisée. Je le déconseille en tout cas si il n'est pas associé à un outil de mesure.
En situation
Tout d'abord, et cela s'est confirmé avec les deux HW10 que j'ai eu en mains, le vidéoprojecteur est nanti de réglages d'usine qu'il n'est pas nécessaire de modifier beaucoup pour avoir une image parfaite (Iris Auto 1, mode Cinema, lampe mode basse consommation, et ajout d'un chouïa de contraste).
Dès la mise en route, le projecteur est très discret. Ses 22dB se vérifient et on s'habitue très vite à ce silence de fonctionnement.
La scène d'ouverture de l'
Episode III de Star Wars confirme assez rapidement toutes les éloges de la presse spécialisée à propos de cet appareil. Les détails sont impressionnants, les noirs sont présents, bien denses et la fluidité est au rendez-vous. Les plans se détachent naturellement et l'image ne fait jamais
numérique. La technologie SXRD y est pour quelque chose dans cette impression d'image cinéma. Mais le résultat est stupéfiant dans cette gamme de prix.
Ratatouille (BluRay 1080p@24) finit de convaincre des qualités intrinsèques de ce petit bijou. Tout est là, très réaliste avec un rendu dans les détails qui force le respect. Même sur des galettes plus difficiles comme
Blade Runner (BluRay 1080p@24), le HW10 s'en sort magistralement. L'ambiance oppressante du film est tout à fait bien restituée avec beaucoup de détails, de profondeur. Le SXRD avec un contraste natif au dessus du LCD se montre ici opportun pour relever l'image des scènes sombres. Une image réellement somptueuse qui fait de ce vidéo projecteur une vraie bonne surprise.
En conclusion
Difficile de lui trouver des défauts majeurs. Ils s'effacent d'eux même devant le rapport qualité/prix impressionnant de ce VPL-HW10 (même au sein de sa propre gamme). Sony a frappé fort cette fois ci et montre par un prix vraiment agressif, son envie de promouvoir sa technologie SXRD. Cerise sur le gâteau, en s'inscrivant sur le site Sony Prime Support, on dispose d'une garantie de 3 ans sur le vidéo projecteur et de 200h ou 90 jours sur la lampe. Ce n'est pas un hasard si j'en ai testé deux. Le deuxième, c'est maintenant le mien... et oui, j'ai craqué...
J'ai aimé
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l'image très cinéma
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le contraste intrinsèque important
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l'iris auto et le traitement Bravia Engine
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le silence
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le prix
J'ai moins aimé
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le tout manuel
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le cache objectif dur à positionner sans bouger l'objectif
Prix indicatif : 2490 € (lampe : 500€)
Informations complémentaires :
Sony
Caractéristiques techniques :
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Vidéoprojecteur SXRD Full-HD résolution 1920x1080p
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Contaste de 30 000 : 1
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Luminosité 1000 lumens ANSI
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Lens-shift (déplacement de l'image sans déformation ni perte de qualité) vertical +/- 65% et horizontal +/-25%
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Zoom x1,6
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2 entrées HDMI 1.3a
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Compatible 24p true cinéma
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Traitement de l'image BRAVIA ENGINE 2
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Iris dynamique "Advance Iris 2"
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Réglage d'alignement des panneaux pour une convergence parfaite
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Bruit de fonctionnement 22dB
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Lampe 200W UHP 3000 heures
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Compatible "x.v.Colour" et "Deep Colour"
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Poids : 10 Kg
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Dimensions : 464 x 179 x 407 mm