Le concept Kinect est empreint d’une immense ambition, faire disparaître la manette pour la substituer par notre corps. Même si d’évidence cette ambition ne s’applique qu’à une certaine catégorie de jeux ou de services, notre enthousiasme est réel et notre impatience est palpable pour découvrir les premiers jeux. Au moment de cette introduction, cinq jeux sont disponibles et nous proposons une revue rapide avant, espérons le, de vous proposer des tests détaillés.
Par Bruno Orrù
Si vous ne connaissez pas encore Kinect, nous vous proposons de lire notre présentation
en suivant ce lien. Si vous êtes intéressés, n’oubliez pas que ce nouveau mode de jeu s’adresse plutôt aux joueurs « occasionnels » et pour des jeux qui n’ont pas d’autre ambition de vous divertir entre amis ou en famille quelques instants. Si sur un point de vue technique le prix demandé semble adéquat, le budget de 150€ pour l’accessoire Kinect lui-même et un prix aux alentours de 50€ pour chaque jeu peu légitimement vous faire reculer devant l’achat. C’est pourquoi nous vous proposons cette revue des premiers jeux, des jeux aperçus lors de démonstrations organisées par Microsoft. Nous vous proposeront prochainement des tests complets de certains de ces jeux.
Enfin, même si nous ne le signalons pas obligatoirement pour chaque jeu, gardez en mémoire que le concept Kinect demande de l’espace pour jouer et qu’il est primordial de vérifier que l’espace requis est bien disponible avant de vous engager dans cet achat.
Dance Central
Commençons fort avec le jeu d’Harmonix (distribution Microsoft France) intitulé Dance Central. Disons le tout de suite, c’est sans aucun doute le jeu qui a le plus de potentiel Kinect. Un potentiel qui est clairement à ramené à l’énorme succès de la licence Just Dance sur Wii. Ici toutefois, grâce à Kinect, plus question d’empoigner une manette pour guider un seul mouvement de bras : place au corps tout entier. Outre que le sentiment de liberté est total, les enjeux sont logiquement plus poussés car la caméra Kinect analyse tous les mouvements du corps. Plus moyen de tricher comme beaucoup le font (intentionnellement ou non) avec le concept Wii.
Microsoft aura sans doute été malin en confiant au studio Harmonix le développement de ce jeu car leur compétence s’est avérée très efficace sur les licences Guitar Hero / Rock Band et le développeur à ainsi pu capitaliser sur un réel savoir faire en matière de jeu de musique.
Dans les premières présentations que nous avons eu du jeu, nous avons ainsi pu constater que le jeu « en jette » et que le GamePlay semble parfaitement adapté au nouveau concept Kinect. Ainsi, les sélections se réalisent via un mouvement de la main transversal vers la droite (le même que celui de la nouvelle interface Kinect) ou vers la gauche pour revenir en arrière. Croyez moi c’est rapidement jouissif d’opérer une sélection par simple mouvement du bras plutôt que de valider par un bouton, même si cette dernière option est certainement plus rapide.
L’ambiance générale du jeu s’apparente assez à celle dégagée dans un Guitar Hero (légère déception), le coté ultra rock en moins. Les personnages sont également du même style de modélisation, là encore le coté glamour rock plus dosé pop grand public.
Le jeu en lui-même semble d’une redoutable efficacité avec un personnage qui doit suivre une chorégraphie. Contrairement à un Just Dance, c’est notre avatar qui prend place au milieu de l’écran, les pas et mouvements à produire défilant sur la section droite de l’écran. On retrouve le principe des points de réussite, accompagnés de multiplicateurs si vous excellez dans les enchaînements. Contrairement à un Guitar Hero, il semble qu’il soit impossible de perdre et d’arrêter la dance pour cause d’incompétence ! L’éditeur nous a assuré que la difficulté est progressive et qu’il pourra s’adapter à vos compétences de danseurs (notions de niveaux de difficultés) afin qu’il puisse intéresser toute catégorie de population… enfin de danseur !
Signalons que lors des quelques démonstrations observées, la réactivité du jeu était excellente, même si d’évidence, des mouvements rapides et abruptes sont difficilement reproduits. Une limite liée au déploiement technique que j’ai pu observer plus généralement sur les autres jeux Kinect.
Déception par contre sur le coté multi-joueurs car le jeu se limite à gérer une seule personne devant la caméra. Les modes batailles proposés invitant les joueurs à alterner leur prestation, il est donc impossible de ce coté de concurrencer le coté festif d’un Just Dance.
Le nombre de titres à danser proposé est également décevant avec une liste sensiblement plus courte qu’un Guitar Hero ou d’un Just Dance. Il sera possible d’acheter des titres supplémentaires sur Xbox Live mais c’est au prix de 240 points unitaires. Il est par contre peu sur (comme c’est le cas avec Lips) que nous pourrons danser sur des titres francophones.
Kinectimals
Kinectimals, développé par Frontier Development est un jeu annoncé comme fédérateur pour un amusement familial. Je dois vous avouer que si le concept d’aller caresser un animal à l’écran peut en émouvoir certains, je reste de mon coté dubitatif. Mais bon, autour de moi, l’impatience à se frotter virtuellement à des animaux était palpable, c’est donc certainement juste moi qui reste à l’écart.
Le jeu débute par une invitation à aller sur une île dénommée Lémuria. Là, une fée vous propose de choisir un premier compagnon parmi cinq espèces ; un tigre du Bengale, un léopard, un guépard, une panthère ou un lion. Que les parents se rassurent, ce sont des versions chatons et non pas des versions carnivores avec pour seul désir de trouver une proie. Au contraire, ce sont des animaux avides de caresses, de chatouilles, de léchouilles… et de véritables enfants dans l’âme souhaitant multiplier les cabrioles. Pas d’inquiétude, d’autres bestioles sont prévues au cours du jeu, et l’on peut alors jouer avec un ou plusieurs des animaux. Vous l’avez compris, l’un des buts principaux du jeu est d’apprivoiser ces chers petits félins, sachant que bien entendu il va falloir prévoir de s’en occuper régulièrement. Là les enfants cris de joies et les parents soupçonnent le piège. C’est sur que les jeux qui nécessitent une attention régulière ne sont pas toujours bien vus mais là, sachant qu’il faut se rouler par terre et jouer avec des animaux virtuels cela peut peut-être faire baisser la garde aux parents trop soucieux ?
Heureusement, il y a également des mini jeux afin que amis ou membres de la famille puissent s’amuser sans réduire à néant les efforts pour apprivoiser les animaux. Il faut avouer que lors des démonstrations observées, la reconnaissance spatiale semblait des plus efficace et cela donne une nouvelle mesure aux interactions virtuelles, distançant EyePet par exemple que j’ai personnellement bien apprécié.
Kinect Sports
Kinect Sports, développé par le studio rare, est peut-être bien le jeu le plus attendu considérant l’attrait qu’on eu les jeux sportifs avec la Wii. Il faut bien avouer que lorsque l’on parle de bouger, on pense en premier au sport et Kinect semble l’arme ultime pour se défouler sans fil à la patte, d’autant plus que le jeu est clairement orienté grand public et ne s’embarrasse pas vraiment de réalisme tactique.
On passera sur une certaine déception en découvrant que seulement six sports sont proposés dont le football, le volleyball, l’athlétisme (inclus le sprint, la course de haies, le javelot, le saut en longueur, le lancer de disque), la boxe, le bowling et le ping pong / tennis de table. En observant les démonstrations on s’aperçoit que c’est le jeu idéal pour s’amuser entre copains (avec la limite de deux personnes à la fois), via des parties rapides mais qui peuvent rapidement essouffler. Comme pour les autres jeux, la fluidité des mouvements des avatars est surprenante même si les mouvements brusques ou trop rapides ne sont pas suivis.
Vous l’avez sans doute deviné, pour chaque sport il va falloir mimer le mouvement habituel de chacun d’eux. Et quand le parle de mouvement habituel, il s’agit du mouvement le plus simple ; le lift n’est pas reconnu par le mouvement hein ! En cela, le jeu ressemble fort à ceux réquisitionnant la Wiimote sauf que là, on est seul devant l’écran, sans aucune attache et ça, ça chante tout. Le plaisir est réel de se voir en avatar bouger de la même manière (et avec un profil souvent plus flatteur), même si, de temps en temps, notre avatar réalise des mouvements physiquement impossibles. Mais cela n’enlève rien aux plaisirs déjà énoncés. Certains autours de moi observent un certain temps de latence, c’est surtout vrai en fait lorsque l’on est spectateur, quand on est dans l’action, cela se ressent beaucoup moins. Dernier point, et non des moins importants, plus qu’avec d’autres jeux, prévoyez vraiment de l’espace car on a vite fait d’aller dans le décor, surtout quand ce sont de beaux gaillards qui s’essayent à ces jeux.
Kinect Adventures !
Kinect Adventures ! est le jeu livré avec les premières consoles et capteurs mis en vente. C’est donc avec lui que la plupart des joueurs vont découvrir le concept Kinect. De mon point de vue, c’est le meilleurs choix car il regroupe des activités qui mélangent le sport et les loisirs, ce qui peut ravir du plus jeune au plus sénior. Alors c’est vrai que les activités proposées sont simples mais c’est certainement là que le succès peut arriver puisque la prise en main est instantanée et permet de se libérer de la manette avec efficacité.
Là encore pourtant une certaine déception entoure le contenu car seulement 5 activités sont de mise, ce qui est franchement peu. Au programme donc une série de mini jeux qui traduisent parfaitement le potentiel du concept avec Rebonds (Rallyball), Descente infernale (River rush), Max de réflexes (Reflex ridge), Dans le vide (Space pop) et 20.000 fuites (20.000 leaks). L’un des jeux les spectaculaires et pouvant mettre en scène deux joueurs pour les parties vraiment amusantes est Rebonds.

Rebonds c’est une sorte de casse brique à l’horizontal et tout en profondeur. On lance une balle (attention, n’oubliez jamais que c’est le corps qui déploie toutes les actions à l’écran) et il faut ensuite frapper dedans à chaque rebond vers nous. C’est également sur ce point que Kinect apporte une nouvelle dimension, tout le corps joue. J’ai ainsi repoussé la balle avec les mains, la tête, les pieds, les fesses… après une minute d’hésitation on rentre complètement dans le jeu, on oublie les collègues sur le coté, la caméra qui nous filme… on gesticule dans tous les sens (encore une fois, prévoyez de l’espace en profondeur et sur les cotés) et l’on apprend à jouer avec notre corps tout entier. A la fin de chaque partie, une série de photos vous est proposée, permettant de se voir en scène et en plein mouvements. Je peux vous garantir que ça déchire.
Autre jeu spectaculaire, Descente infernale qui invite à descendre des rapides dans un bateau gonflable. Si l’amusement est réel à un joueur, c’est véritablement à deux que le jeu trouve une dimension dès plus ludiques. On s’accroche vite l’un à l’autre (sous les réprimandes de l’intelligence artificielle car le capteur ne fait plus la distinction…) pour aiguiller dans la bonne direction le bateau ou tout simplement pour sauter et faire décoller le bateau le plus haut possible.
Kinect Joy Ride
Kinect Joy Ride est actuellement le seul disponible en test sur Xbox Live, certainement parce qu’il était initialement prévu dans la section arcade… avant de trouver son chemin dans les magasins au prix fort. Si, comme moi, vous avez pris les commandes de la démonstration vous avez certainement été déçu et cette démo n’engage vraiment pas à débourser les 50€ demandés, loin de là.
L’objectif ici est de piloter un bolide dans une série de courses (les circuits ne sont pas très variés par ailleurs) de voitures ou autres engins plus ou moins probables. Il faut donc mimer d’avoir un volant entre les mains (vous pouvez réquisitionner celui de la Wii !) et prendre les commandes de votre propre bolide. La détection de mouvement est certainement le point faible de ce jeu avec une latence réellement perceptible ici et qui, assez rapidement, agace. Des bonnes idées germent ici, que l’on retrouvera certainement avec plus d’efficacité avec le prochain jeu mettant en scène Sonic.
Un jeu que je vous conseille vivement d’éviter par conséquent.