Projection Imax et 3D, La Rebellion

Lundi 05 Septembre…Rentrée des classes, ma fille fini à 11h15, pour commencer en douceur on décide d’aller au cinéma voir « Cowboys et Envahisseurs….Carte d’abonnement, pas d’interrogations, on fonce !...La borne avec laquelle nous tentons de dialoguer (deshumanisation pour optimiser le profit, sous couvert de gain de temps) nous indique sèchement et sans explications que le tarif indisponible. « Allez à la caisse » nous écrit-elle, capitulant au final pour nous confirmer que l’on a toujours besoin de l’humain !

Le caissier un brin absent, me regarde et m’informe que
       - « c’est 4€ de plus ! »
       - « Mais Pourquoi donc » me voici à balbutier devant cette augmentation tarifaire soudaine ? -       - « C’est l’Imax, plus grand, plus beau, plus fort !
       - Ok mais quelle est la solution alternative ?
       - Il n’y en a pas Monsieur, on ne vous oblige pas à aller voir ce film
       - Non mais vous m’obligez à ne pas le voir ».

Abonné, fidélisé,…Prisonnier ? Certainement pas, en colère dans tous les cas, c’est une certitude, en colère de me laisser allécher par des offres qui ne le sont pas véritablement, en colère de croire innocemment que l’art peut être encore présent avant le profit, marre de voir ces grands studios américains en arrivent à détruire l’évolution d’un art pour un billet de banque plus attrayant. Mais pire que tout, furieux d’entendre les professionnels du cinéma se plaindre en permanence de voir les salles se vider lorsque rien n’est fait pour les remplir.

On parle de 3D, d’Imax, d’avancées technologique, la bonne affaire, les multiplexes se défendent toujours du coût de fonctionnement, n’hésitent pas à lever la carte du numérique, du confort pour justifier des prix toujours plus exorbitant : 11€ la place en tarif réduit pour aller voir un film, ce qui, pour les plus vieux signifie : un peu plus de 66 francs, alors que nous, à notre époque, on hurlait déjà d’une place à 10 francs. Un cinéma qui se moque de la crise pour se réfugier derrière des évolutions technologiques, souvent injustifiées, comme tous ces films, filmés en 2D et sorti en 3D par un effet de bidouillage technologique.

Ce qui est révoltant dans tout cela c’est de se voir imposer des formats, des projections, des tarifs, sans jamais de solutions alternatives. Cela est encore plus flagrant pour les abonnés tels que moi, puisque le manque d’alternative, se résume à se priver d’un film ou payer un supplément. Pour les autres, les occasionnels de la salle obscure, ceux qui ne se déplacent que parce que le film leur tient à cœur depuis longtemps, ceux qui n’ont pas les moyens d’y aller plus souvent, par manque de temps ou d’argent, ceux que le cinéma fait frissonner de loin, mais parfois immanquablement c’est le prix fort...

11€ la place et pas de supplément, car en rajoutant 3€ pour une glace ou un soda et 5€ pour un pop corn, on a quand même du mal à s’asseoir après !  Pour un peu que l’on ne soit pas fort en horlogerie et la séance devient vite un film d’horreur en live.

Pour nous public assidu d’un art que l’on estime majeur, le cinéma c’est avant tout du plaisir. Le voir se fourvoyer dans une direction qui le met en danger par manque de discernement, est tout bonnement insupportable. On ne peut pas se plaindre du piratage et le favoriser en pratiquant des tarifs honteux dont on peine à trouver une légitimité. Car tous les films en 3D ne sont pas de la qualité d’un « Contes de la nuit » de Michel Ocelot dans lequel la technologie est utilisée pour renforcer la mise en scène et non pour assurer des recettes plus rapides.

Alors que la crise frappe tous les portefeuilles, le cinéma se doit de rester populaire, d’être une porte ouverte à l’obscurité d’un quotidien parfois pesant. Si un film en 3D ou en Imax, permet une vision alternative d’une œuvre, le multiplexe se doit de proposer un choix différent, afin que personne ne soit exclu. On pourra toujours parler potentiels, rentabilité, objectifs, le public fait le cinéma, il donne sa chance aux films, il peut parfois surprendre dans ses amours mais aussi dans ses refus. Lorsque l’on force la main du public on s’ouvre les portes de l’échec.

Si vous aussi vous aimez le cinéma, que vous tremblez d'envie devant une affiche attirante, Manifestez-vous ! Rebellez vous en refusant de ne pas avoir le choix !

N'hésitez pas à aller voir ce sondage pour compléter ce que vous venez de lire :

http://www.allocine.fr/article/dossiers/cinema/dossier-18591732/