Dolby Atmos : première impressions



Promesse d’une nouvelle aventure sonore, le Dolby Atmos déploie des canaux au plafond d’un cinéma ou d’un salon home-cinéma. Chez soi, ce sont donc dorénavant de sept à onze canaux qu’il faudra gérer (nouveau décodeur requis), amplifié (deux ou quatre amplis à ajouter) et à diffuser (une ou deux paires d’enceintes supplémentaires). C’est beaucoup et certainement trop engageant pour un salon mais qu’est-ce que c’est bien !

Par Bruno Orrù

Je vous propose un peu de théorie pour bien comprendre de quoi il s’agit mais également de vous livrer mes premières impressions récoltées, chez moi, au travers du test des deux premières références Denon (AVR X5200W) et Onkyo (TX-NR838) qui disposent d’un décodeur Dolby Atmos.

 

En situation
J’ai eu l’immense plaisir (et chance) d’avoir en situation chez moi ne test les deux premiers appareils disposant d’un décodeur Dolby Atmos, le Denon AVR X5200W et l’Onkyo TX-NR838. Je vous laisse visiter les sites respectifs des constructeurs pour avoir les caractéristiques techniques de ces deux appareils.

Pouvoir faire un test chez soi c’est avoir une certaine maîtrise de l’environnement acoustique et matériel et de pas être dépendant d’une démo organisée qui ne pourrait être représentative d’une mise en situation domestique.

Je dispose d’une salle dédiée et comme j’ai bien l’intention de faire évoluer ma configuration j’ai pris le temps de choisir une paire d’enceintes que j’ai fixé à mon plafond.

Pas facile de trouver des enceintes qui répondent à une exigence minimum de qualité (à prix raisonnable !), pouvant être fixé à un plafond, d’être plutôt peu épaisse et n’étant pas trop directives.

J’ai finalement fait mon choix sur un constructeur peu connu en France et sélectionné des enceintes DLS Flat Mini-v2 que l'on trouve à moins de 350€ la paire.



Les tests ont été menés avec deux sources Dolby Atmos

D’abord via un disque de démo étrangement très difficile à trouver (Dolby ne semble pas en mesure d’en fournir ?) mais qui se trouvait cependant dans le carton des deux amplis. Composé de quelques séquences (pas d’extrait de film !) et d’une durée d’une quinzaine de minutes, c’est une source de choix pour mesurer le potentiel de l’Atmos.

Ensuite j’ai pu avoir le premier film disposant d’une bande son Dolby Atmos, il s’agit de Transformers l’âge de l’extinction.



Premières impressions
Les premiers moments à écouter les séquences tests proposées par Dolby intriguent car elles sont nettement moins spectaculaires qu’on l’aurait pensé. Les effets sonores spécifiques sont proposés sans exagération et, surtout, leur intégration dans la séquence qui se déroule devant nos yeux est naturelle et logique. On comprend alors que l’idée générale n’est pas obligatoirement d’en mettre plein les oreilles mais plutôt de créer un nouvel axe sonore qui prend le relais visuel, exactement comme on peut le ressentir dans la réalité. Alors évidemment pour un oiseau qui passe au-dessus de nous ou la pluie qui tombe, notre esprit fait le lien avec une expérience sonore classique et déjà connue. Quand c’est un objet volant (identifié ou non) en plein milieu d’une action, c’est moins classique, surtout quand la proximité sonore est réduite. On baisse la tête et l’on comprend que l’expérience sonore n’est plus la même et que le cercle horizontal qui nous entoure habituellement s’enrichi d’un axe vertical.

Pour autant, ces séquences ne servent pas qu’à cet effet démonstratif. Elles permettent également de réaliser que, même sans effet sonore spécifique, le champ sonore semble plus complet. La couverture par le dessus procure une sensation d’immersion encore plus appuyée que d’habitude. Etonnant. Une impression qui se confirme par la suite en glissant dans le lecteur notre compilation d’extrait habituelle et en expérimentant le nouveau Dolby Surround. Le scepticisme est vite balayé en s’apercevant que Dolby a fait un bon travail. En effet, les deux nouvelles enceintes ne sont pas là pour répliquer les bruits destinés aux canaux arrière. Dolby assez logiquement écarte sans se poser de questions les sons frontaux puis l’algorithme est assez malin pour trouver les sons de pure ambiance et laisser de côté les effets sonores directs ou trop appuyés. De fait l’information sonore à hauteur d’oreille est bien véhiculée par la configuration multicanale habituelle avec ce surplus sonore venant d’en haut, sans double emploi flagrant et suffisamment distinct pour qu’on puisse se sentir encore plus enveloppé qu’avant.

Alors qu’on pourrait croire qu’un film d’action ou d’aventure perdrait en stabilité sonore avec des mélanges sonore pénalisant pour la lisibilité du mixage originel qui n’a pas prévu cette tombée sonore du plafond, il n’en est rien. Prenons l’exemple d’un film qui date un peu. Souvenez-vous de l’attaque de la grange dans Les brigades du tigre. Les coups de feu s’échangent mais le bruit des détonations s’évapore dans la campagne… avec le Dolby Surround on ressent distinctement les détonations directes et cet écho qui prend de la hauteur. Plus étonnant, sur certains mixages de documentaires animaliers dotés de bons mixages 5.1 l’apport du Dolby Surround est perceptible. Le brame d’un cerf prend de la hauteur, la plongée dans l’eau pour suivre un banc de poissons donne une véritable sensation de profondeur, les bruits de la jungle qui accompagnent une famille de singes sont plus denses.

Vous l’avez compris, pour cette première expérience, certes incomplète, nous laisse penser que nous ne sommes pas face à une curiosité amusante mais dont on pourrait vite se lasser. Nous avons la sensation que nous allons prendre beaucoup de plaisir à redécouvrir certains films et que l’expérience Atmos chez soi semble plus que prometteuse. La proposition d’Onkyo avec ce TX-NR838 apparaît alors très attractive car son prix d’attaque est plus que raisonnable. Si vous pouvez placer des enceintes à diriger vers le plafond, vous n’avez guère d’excuse pour ne pas tenter l’expérience.