Billie Eilish's Happier Than Ever: A Love Letter to Los Angeles en Dolby Atmos : nos impressions

Verdict:Excellent

par: Bruno Orru



L’une des conséquences de la crise sanitaire est d’avoir vu éclore des concerts sans public. Ou, autrement dit, qu’un artiste propose une prestation scénique, filmée en huit clos. Une option appréciable pour que le lien entre artiste et public / fans ne s’étiole pas complètement avec le temps qui passe, mais aussi une façon de marketer la sortie d’un album. C’est exactement la démarche de la californienne Billie Eilish qui propose via la plateforme Disney + un concert dit virtuel car sans public. Mais elle est bien sur scène, nous ne sommes pas dans la configuration d’un concert virtuel d’Abba !

Par Bruno Orrù

La jeune chanteuse a vu les choses en grand. Déjà en positionnant sa prestation dans la gigantesque arène bien connue à Los Angeles, le Hollywood Bowl. Également en invitant une star chef d’orchestre avec l’orchestre Los Angeles Philharmonic sous la baguette Gustavo Dudamel qui est depuis avril 2021 directeur musical de l'Opéra de Paris mais aussi le guitariste brésilien Romero Lubambo.



Plus étonnant, la réalisation est co confiée à Roberto Rogriguez, que l’on connaît pour avoir réalisé des films de fonction plutôt dynamique (Desperado, la trilogie Spy kids, Une nuit en enfer ou encore récemment Alita) plutôt que du concert. Il est accompagné par Patrick Osborne qui lui aussi n’est pas un spécialiste de la captation de concert mais est clairement affilié à Disney, producteur donc de ce programme.

 

Un programme proposé en Dolby Vision pour le visuel et en Dolby Atmos pour une immersion sonore totale. Bien entendu, pour le son qui nous intéresse ici, vous devez être équipé (ampli, barre de son) pour profiter de cette immersion.

Rappelons ici que les concerts proposés en Dolby Atmos sont assez rares. Citons le puissant Hans zimmer Live in Prague, le très immersif Roger Waters The wall, l’étonnant Kraftwerk 3-D the Catalogue, l’enveloppant Imagine Dragons-Smoke + Mirrors et le spatial John Williams Live in Vienna.

C’est donc une belle surprise de voir arriver cette proposition immersive sur Disney +. Une surprise double car l’album est également disponible en Dolby Atmos Music, notamment sur Tidal. Nous avons pu nous baigner à la fois sur la version concert et la version album dans notre auditorium configuré en 7.1.4. En précisant que la version binaurale possible via un Smartphone n’apporte rien d’autre qu’une spatialisation accrue, sans aucun intérêt de notre avis.

Signalons justement que l’expérience est légèrement différente entre le concert et l’album. En effet l’orchestre symphonique de la version concert n’est pas de mise sur les morceaux de l’album. En bon exemple le 3ème titre Billie Bossa Nova se révèle par l’apport symphonique plus ample et plus fluide mais d’un autre côté un petit moins intimiste.



Également sur Goldwin, la chorale semble plus présente dans la version concert. Ceci-dit dans les deux cas, nous sommes sur le début et la fin de ce morceau réellement entouré – comme à l’image – par les chœurs. C’est impressionnant.

En dehors de l’orchestration, la production est différente dans le sens ou sur la version concert les graves et rythmiques sont plus appuyés, plus invasifs. L’écoute de la version album (du moins sur Tidal) se révèle plus nette, plus légère, plus équilibrée. Il y a clairement un effet production mais certainement aussi un effet de bande passante que l’on ressent supérieure via le canal Tidal.



Au sens immersif les deux options sont similaires. Le Dolby Atmos est utilisé dans l’ensemble des canaux (écoutes réalisées en 7.1.4 donc) avec principalement des effets de voix et des chœurs. Si la voix de la chanteuse reste bien, tout le temps, ancrée sur le canal central, les appuis vocaux sont nombreux et là plupart du temps bien travaillés en étant au choix dans les canaux Surround de côté ou Surround back. Souvent les canaux Atmos avant et arrière sont utilisés en renfort pour appuyer l’immersion. Ce qui est agréable, c’est que les effets sont légers et ne créent pas une impression que le centre de gravité sonore bascule vers l’arrière ou hésiterais entre l’avant et l’arrière. Non, tout est bien calé, se perçoit bien.

Sur la version concert, les cordes sont envoyées également vers l’arrière. En douceur mais suffisamment pour qu’on ressente leur présence.

Avant de conclure, un petit mot sur l’aspect visuel. Le Dolby Vision présente une image hyper léchée, avec des contrastes extrêmes, mettent en valeur les nombreux jeux de lumière. La captation ayant été très travaillée, et certainement pas en live réel, le concert manque singulièrement de peps, de vie tout simplement. On regrette que la chanteuse ne soit pas un peu plus pimpante et énergique.

En résumé
Cette double écoute est très agréable. Cet album de Billie Eilish Happier Than Ever se déguste avec plaisir et apporte une expérience bien plus récréative que la version stéréo. La recherche artistique est posée en prônant un placement créatif des voix et des chœurs, sans dénaturer l’ambiance studio stéréo initiale.

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Plus d’infos sur la conception et les commentaires de Billie Eilish : https://www.dolby.com/billie-eilish



 About Happier Than Ever: A Love Letter to Los Angeles

Directed by Robert Rodriguez and by Oscar-winner Patrick Osborne, the special also features FINNEAS, the Los Angeles Children's Chorus, the Los Angeles Philharmonic conducted by Music & Artistic Director Gustavo Dudamel, and world-renowned Brazilian guitarist, Romero Lubambo, with Orchestra Arrangements by David Campbell. Happier than Ever: A Love Letter to Los Angeles was produced by Interscope Films and Darkroom Productions, in association with Nexus Studios and Aron Levine Productions, with Kerry Asmussen as the Live Concert Director and Pablo Berron as Director of Photography.