L'histoire de Melody Nelson de Gainsbourg en Dolby Atmos Music : nos impressions

Verdict:Excellent

par: Bruno Orru



Signe important que l’expérience Dolby Atmos Music se déploie, Universal Music entre dans la danse. Et c’est l’album L’histoire de Melody Nelson de Monsieur Serge Gainsbourg qui ouvre le bal. J’ai eu la chance d’écouter l’album lors d’une avant-première orchestrée conjointement par Universal Music et Dolby France. Expérience d’autant plus intéressante que clairement, l’expérience dans une grande salle de cinéma (en l’occurrence au Pathé Beaugrenelle) diffère de celle que l’on peut avoir chez soi.

Par Bruno Orrù

La transformation d’un mixage stéréo en mixage multicanal Dolby Atmos Music relève d’un véritable exercice créatif. Et c’est le cas pour cette reprise de cet album qui a cette année 50 ans ! Un processus créatif d’autant plus délicat lorsque l’artiste est décédé. Comment s’assurer en effet que l’on ne transgresse pas l’esprit originel ? Certainement un choix à assumer. En tout cas ce qui est appréciable dans cette démarche orchestrée par Universal Music, c’est que ce travail a été réalisé à partir des bandes originales, apparemment en excellente conditions de ce qui nous a été rapporté. De fait, en dehors des aspects créatifs, on perçoit instantanément à l’écoute que la restitution, notamment de la voix de Gainsbourg, n’a absolument rien à voir avec le mixage stéréo existant, y compris dans sa version Studio Master.



2 expériences bien différentes
Je vous je disais en préambule, j’ai pu écouter l’album dans une belle salle de cinéma (une salle Dolby Cinéma bien entendu !) avec des sensations troublantes au départ car si la voix du chanteur était bien calée au centre et à l’horizon, les guitares à droite et les percussions à gauche étaient fortement envoyées sur les côtés et en hauteur. Sans trou sonore bien heureusement. L’occasion de rappeler que le Dolby Atmos permet au décodeur de restituer le mixage objet souhaité par l’artiste et/ou le mixeur au mieux, quel que soit votre configuration et la localisation des enceintes. Du moins c’est la théorie car en pratique, en comparaison avec l’écoute domestique que j’ai ensuite réalisée, en configuration 7.1.4, croyez-moi je constate que les deux expériences d’écoute sont bien différentes.

Gainsbourg en Dolby Atmos !
Honnêtement, en pensant à quel(s) artiste(s) j’espérait la bascule de la stéréo au Dolby Atmos Music je ne pensais pas à Serge Gainsbourg et encore mois à cet ovni qu’est L’histoire de Melody Nelson. Et pourtant ! En écoutant cet album sous ce nouveau jour multicanal, cela semble tellement évident. D’abord car l’orchestration est réduite. Autour de la voix du chanteur, qui reste solidement ancrée au centre même si elle est également déportée sur les canaux stéréo, nous avons une guitare à l’extrême droite, une basse qui est légèrement en déport sur la gauche et la batterie à l’extrême gauche. Nous avons donc ce petit orchestre dont le mixage nous place véritablement comme auditeur privilégié en face et proche de la scène. Ce nouveau mixage qui ouvre considérablement l’espace sur les côtés permet de percevoir une séparation inédite.

 

 

Là où l’expérience décolle c’est que sur certains titres nous avons également des percussions qui résonnent vers l’arrière et en hauteur, ainsi que des cordes qui sont quant à elle spatialisées en stéréo arrière, avec appui facilement perceptible en enceintes verticales. Sans que cela soit choquant bien au contraire.


Techniquement, les instruments sur scène sont dédoublés sur les enceintes avant haute si vous en avez et cela apporte clairement de l’espace à l’écoute qui reste douloureusement bien à terre dans le mixage stéréo d’origine.

L’ouverture de l’album avec Melody nous place instantanément dans cette configuration du spectateur seul devant l’artiste et son orchestre. Les premières minutes sont douces mais quand la guitare se déchaine on découvre une dynamique importante, totalement inexistante dans le mixage stéréo. Du coup, nous ne sommes plus face à l’orchestre mais noyé dans un riff plaisant qui transforme totalement l’écoute. Impressions que l’on retrouve également sur L’hôtel Particulier, avec cette fois-ci les cordes qui nous enveloppent complètement, avec quelques coups de percussion en vertical. Etonnant mais très agréable !

En conclusion
Gainsbourg en Dolby Atmos ça le fait ! Une belle opportunité de (re)découvre cet album, notamment si vous avez une configuration avec des enceintes d’effets à l’avant et à l’arrière et/ ou en vertical. Autant vous dire que l’écoute binaurale avec un casque ou via une enceinte connectée n’apportent pas la même saveur. Certes vous percevrez un mixage nettoyé et plus dynamique mais vous n’obtiendrez pas l’immersion ici décrite. Si vous avez une barre de son récente compatible Dolby Atmos elle pourrait peut-être vous apporter une impression de baignade sonore qui sera certainement agréable.

Album L’histoire de Melody Nelson écouté via TIDAL (abonnement Hi-Fi requis). Également disponible sur Apple Music. Aucune sortie physique prévue.