Jeux vidéo : les parents au coeur du débat



Le jeu vidéo est souvent montré du doigt : addiction, violence sont des mots bien souvent employés par les parents pour décrire cet univers. Les loisirs numériques encore mal connus en France portent parfois à de réelles confusions et le réalisme des jeux laisse les novices craintifs. Mais les parents ont avant tout un rôle à jouer. C'est ce qui ressort de la table ronde organisée par Microsoft, en présence de François Ruault, directeur de la division Entertainment & Devices de Microsoft, mais aussi Michael Stora, psychologue, Jurgen Bansch, spécialiste PEGI et Olivier Gérard, coordonnateur du pôle médias et nouvelles technologies de l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF).

 

Voici la retranscription de nos collègues d’ITRgames.com  

 

 

Le jeu vidéo : entre réalisme et réalité

Il y a quelques années, les jeux étaient irréels et se jouaient seuls. Mais les choses évoluent. Aujourd'hui, la tendance est aux jeux vidéo interactifs avec un mode collaboratif, on y joue à plusieurs, avec des scènes qui font preuve d'un véritable réalisme. Mais le hic est là, plus c'est réaliste, plus ça va être violent et plus ça va être inquiétant pour les parents. « L'agressivité n'est pas une chose coupable » précise Michael Stora, psychologue et créateur de l'Observatoire des Mondes numériques en Sciences Humaines. « Lorsqu'on jouait aux soldats, nous avions un véritable plaisir à prendre le temps de mourir. Dans le jeu vidéo, c'est la même chose, on meurt avec toute une mise en scène, grâce à cette forme de réalisme ». Le fonctionnement reste le même, seul le support change. Le rôle des parents n'est donc pas d'interdire les jeux vidéo mais d'accompagner leurs enfants.

 

Tout parent est responsable dans les loisirs numériques

La France et l'Allemagne restent en retard en ce qui concerne la culture du jeu vidéo. La méconnaissance des parents dans ce domaine est flagrante : « une mère qui voit sa fille jouer à un jeu vidéo ne comprend pas ». Où sont passées les poupées de son enfance ? Mais pour comprendre que les loisirs numériques ne sont pas là pour détruire son enfant, il faut dans un premier temps s'intéresser à ce à quoi il joue. « Le joueur est acteur, réalisateur, metteur en scène et spectateur » explique Michael Stora. Pour se construire, un enfant a besoin de la reconnaissance de ses parents. Ils doivent alors faire l'effort de comprendre le langage du jeu vidéo et des règles de pratique à respecter : on ne débranche pas une console sans prévenir et par conséquent sans laisser le temps de sauvegarder ses scores. Les adultes doivent également participer aux jeux vidéo avec leur enfant. Le contrôle parental va dans ce sens et offre un outil permettant aux adultes de communiquer davantage avec les enfants et d'apporter une attention particulière à leur résultat dans ce domaine.

 

Et pour preuve que les jeux vidéo ne sont pas des monstres : « j'utilise les jeux pour soigner des enfants qui ont des troubles comportementaux, et ça marche » déclare Michael Stora. « Les PNJ (personnages non jouables) sont quasiment des thérapeutes ».      

 

Les outils mis à la disposition des parents   

Que ce soit pour la console ou pour le système d'exploitation, les parents achètent la machine et se placent donc en tant que maître de celle-ci. Dans le jeu vidéo, nous sommes très proches du rêve avec l'absence de la notion de temps, d'où la nécessité d'instaurer un contrôle parental. Ce dernier doit cependant être installé dès le début, il offre par exemple sous Windows Vista, la possibilité de créer un utilisateur « enfant » et de choisir des plages horaires d'utilisation, un récapitulatif de ces dernières, la possibilité d'utiliser un jeu ou non selon sa classification, etc. 

 

Cependant, cet outil n'est pas toujours utilisé : 90 % des parents savent qu'il existe, seulement 40 % l'installent et beaucoup parmi eux le désinstalle rapidement. Un constat qui reste plutôt alarmant.

 

Afin d'éviter les déviations dues à l'évolution permanente des jeux vidéo, le Pan European Game Information (PEGI) - premier système européen de classification de logiciels de loisir - s'applique à renouveler les classifications mises en place sur les jeux.

 

Celle que l'on connaît et qui concerne l'âge minimum (3+, 12+, 18+, etc) est parfois mal interprétée. L'indication 3+, par exemple, précise que le jeu peut être vu par un enfant de 3 ans et pas forcement joué. Elle n'exclut pas non plus le fait qu'un enfant de 12 ans peut y jouer et y être intéressé. D'autres classifications qui assurent un complément d'information tel que les risques de violence, de peur, etc. sont ajoutées. 

 

Mais le nouveau défit du PEGI concerne les jeux en ligne : les contenus changent et rendent les classifications obsolètes, l'aspect social devient de plus en plus important et les dérives existent. Pour remédier à cela, le PEGI met en place de nombreuses mesures pour notamment changer le système de protection des mineurs avec un code de conduite (POSC), le traitement des plaintes, etc.

 

Le logo du PEGI permettra de distinguer les sites qui veillent à la défense des mineurs.