Test Pinnacle Studio 17 : studio de montage relooké



La vénérable solution de montage Pinnacle Studio (16ème année d’existence) se décline désormais sous l’égide de Corel, connu pour ses logiciels Paint shop Pro, Painter ou encore Corel draw. En récupérant la licence Studio (l’origine Pinnacle est toujours intégrante dans l’appellation marketing du logiciel), l’éditeur canadien a « cassé » l’esthétique et l’ergonomie précédemment proposée par Pinnacle. Un changement qui, personnellement, ne m’a pas totalement convaincu. En recevant cette nouvelle version j’ai cependant souhaité « effacer » de ma mémoire l’ancienne interface, pris en peu de recul, et vérifier de nouveau les atouts de cette nouvelle interface.



Une interface sombre mais efficace
Au premier regard, l’interface, trop sombre à mon goût, est similaire à tout autre logiciel de montage vidéo et se découpe en trois parties, chacune redimensionnable : en haut à droite la fenêtre de visualisation, en haut à gauche la fenêtre permettant d’afficher le matériel importé ou les éléments disponibles dans chaque catégorie, en bas en transversal le banc de montage, en mode ligne de temps par défaut. Ce qui peut-être déconcertant c’est la manière d’afficher le matériel disponible via un double axe : sur le haut de la fenêtre on peut développer ou créer des onglets regroupant les éléments que l’on souhaite pour un projet. C’est en fait assez pratique et au final assez efficace pour gagner du temps. Sur le coté gauche, un volet vertical permet de visualiser les différents dossiers des éléments importés (le nom du dossier est par défaut celui du répertoire physique ou se trouvent les documents, c’est assez malin) et les différentes catégories de fonctions proposées par le logiciel. En dépliant chaque catégorie on accède aux éléments sous-jacents, permettant une sélection rapide. Un principe que, au final, j’apprécie par son efficacité et sa rapidité de réaction.




Une réactivité de montage en nette progrès
Autre motif de mécontentement sur la version 16, sa lourdeur, que ce soit à l’initialisation des projets qu’au quotidien du montage. Autant mon opinion sur l’interface était subjective, autant la lourdeur constatée était un simple constat. Quelle heureuse surprise de constater que la version 17 est autrement plus légère, y compris sur du matériel HD, voir 2K ou 4K ; il faut d’ailleurs noter que j’ai installé la version 64 bits et activer l’accélération NVIDIA CUDA. Bien entendu dans ces derniers cas il vaut mieux avoir de la mémoire en réserve et un processeur récent… mais à moins d’abuser sur le nombre de pistes vidéo ou les effets visuels, le temps d’attente est court.

Studio conserve les quelques atouts que j’ai régulièrement énoncés.
  • En premier lieu le plan de montage avec des principes de maniement simples mais efficaces et quelques astuces bienvenues comme ce coin qui se replie sur lui-même sur les séquences pour créer et/ou ajuster une transition. Moins évidente que les anciennes versions, cette ergonomie permet à celui qui souhaite réaliser rapidement des montages de manier sans difficultés les séquences. D’un clic droit pour accéder à un menu contextuel ou d’un double clic pour accéder à une fenêtre spécifique pour déclarer les effets, l’amateur plus exigeant peut lui-aussi avoir à disposition un outil efficient.
  • En second lieu les différents modules intégrés sont relativement simple à comprendre et l’ajout d’une transition d’un effet audio ou vidéo s’opère facilement, tout comme leur personnalisation. Bien sur, la plongée dans quelques sous-paramètres requiert d’avoir un peu de temps pour en comprendre l’intérêt et la portée.
  • En troisième lieu, le fait que le module de création DVD/Blu-ray soit totalement intégré (il est dorénavant en chapeau de la ligne de temps) permet d’avoir une vue complète (et donc intégrée) d’un projet. L’automatisme (débrayable) pour la déclaration des chapitres et leur agencement dans les différentes fenêtres du menu est un grand atout.
  • Enfin, j’ai toujours apprécié les thèmes de montage (longtemps une exclusivité) qui permettent de mettre en place en toute simplicité des structures élégantes et impliquant plusieurs séquences vidéo. Un travail de préparation est requis pour la sélection des courtes séquences et pour avoir une transition cohérente mais quel effet à la fin !




Principales fonctions que je retiens pour cette version 17

Gestion des sons et musiques
En parlant de solution de montage vidéo il ne fait cependant pas négliger l’apport de la bande sonore, que ce soit des voix et sons captés lors de l’enregistrement, un accompagnement musical ou une post-production pour ajouter des effets sonores (Studio est l’une des rares solutions grand public à offrir de base dans sa bibliothèque multimédia intégrée une sélection d’effets sonores de tous genre) ou un commentaire audio.

iZotope Music & Speech Cleaner permet de nettoyer un fichier sonore à l'aide de 4 modules : réduction du bruit, réduction des craquements (pour les vinyles), réduction des bourdonnements (un bruit parasite extérieur par exemple) et amélioration des voix. Un module spécifique s'attaque aux morceaux musicaux pour élargir l'espace sonore et exacerber la dynamique. L'effet sera plus ou moins convainquant car dépend au final de la typologie du fichier source. Pour chacun des modules, un curseur permet de doser le niveau de correction.

Studio propose également un module Scorefitter qui propose une sélection de sons et morceaux sans paiement de droits d'auteur. Des mélodies simples mais efficaces qui, via ce module s'ajustent automatiquement à la longueur de vos films.

A noter également qu’il est possible de réaliser un export en surround Dolby Digital 5.1 (Plus, Ultimate). La gestion de la spatialisation et de la directivité des effets sonores se gère sur le plan de montage via un module spécifique.

Importez des séquences et des projets de film depuis Pinnacle Studio for iPad1
Si vous achetez la version Ultimate vous disposez d'un accès intégré au cloud pour avoir à portée de main vos fichiers multimédias et vos projets. Considérant le déport sur la tablette et l’envoi des fichiers sur un espace en ligne il était important de faciliter la gestion des éléments de montage et les projets eux-mêmes. L’éditeur à donc prévu des paquets de projet permettent de regrouper les fichiers multimédias associés à un film, permettant le cas échéant de débuter un travail sur la tablette pour le terminer sur votre ordinateur.

Panoplie d’effets spéciaux
Pinnacle Studio dans la version Ultimate que j’ai eu en main propose une belle panoplie d’effets spéciaux, certains maison et d’autres issues de spécialistes, des gourous comme aime les appeler l’éditeur !




Cela commence par les effets et outils de Red Giant avec un premier package « Filmmaker's Toolkit » qui inclut Magic Bullet Looks, Magic Bullet Mojo et Magic Bullet Cosmo. Ce sont en fait des éditeurs colorimétriques relativement puissants avec modèles prédéfinis et possibilité quasiment indéfinies de personnaliser l'image.



Le package « Motion Graphics Toolkit » inclut de son coté Particular, Shine, Warp (Reflets/Ombres) et Knoll Light Factory (éditeur permettant de gérer des effets de lumière).



Des modules qui demandent un peu d’investissement pour dans un premier temps capter les possibilités offertes par les effets prédéfinis et les possibilités de personnalisation. Ensuite, comme toujours, c’est votre perspicacité et votre imagination qui fera la différence.

Création 3D stéréoscopique
Ce n’est pas une nouveauté ni une exclusivité mais il important de souligner que Studio, comme d’autres donc, permet une gestion complète (de la capture / récupération à l’export) d’éléments 3D. Ce peut-être des flux provenant de caméscopes (Sony, Panasonic en formats MVC pour ne citer que les deux principaux) mais aussi de caméras GoPro ou des vidéos YouTube 3D. Sachez par ailleurs que Studio est totalement compatible NVIDIA 3D Vision, que ce soit en plein écran ou en mode en fenêtre si vous souhaitez visualiser directement sur l’ordinateur vos travaux. Outre le montage lui-même, il est bien entendu possible d’ajuster l’effet de parallaxe (profondeur 3D).

Module de création DVD/Blu-ray (Ultimate)
Le module de création DVD/Blu-ray est totalement intégré à Studio et au projet en cours. Cela peut-être gênant dans une certaine mesure mais au final je trouve cela plus pratique, surtout que depuis la version 16 le module est plus stable et plus efficace. Chaque étape et chaque élément le composant sont personnalisables ; la structure du menu, la densité des fenêtres, les boutons et les liens sous-jacents. Le plus rapide et le plus efficace est de bien déclarer les chapitres, ensuite le programme vous créer automatiquement le nombre de pages de menu nécessaires pour accéder aux différents chapitres. Image, légendes et boutons peuvent évidemment être modifiés d’après l’exemple de menu que vous avez convoqué.




Exports
Studio est l’une des solutions grand public (avec PowerDirector) qui propose le plus de latitude pour personnaliser le profil des fichiers en export. Les formats les plus courant sont proposés ; Adobe Flash, FLV, MPEG-4 et DivX…

Les formats prédéfinis permettent également de prévoir des exports vers des appareils spécifiques ; Microsoft Xbox, Sony PlayStation, Nintendo Wii, Apple TV et iPad. Avec Pinnacle Studio Ultimate.

D’autres formats prédéfinis sont plus orientés basses résolutions (3D possible) pour un partage en ligne (Facebook, YouTube et Vimeo) ou pour des sorties HD, voir UHD. Le temps de sortie bien sur dépendant du reformatage que doit opérer le logiciel entre le format source et le format demandé en sortie. Il est véritablement regrettable (comme toujours avec Studio mais aussi comme d’autres solutions) qu’il n’y ait pas une possibilité de sortie en « transparence » quand on veut un format de sortie identique au format source.

En conclusion
Studio garde sa vocation grand public, même si personnellement je reste convaincu que l’ancienne interface permettait une manipulation et une gestion des médias plus accessibles à celui qui ne souhaite pas prendre trop de temps pour un montage de base. La version Studio 17 Ultimate testée apporte un large panel de possibilités, tant au niveau du traitement de l’image que du son. Vous pouvez alors produire des films de qualité, notamment via les thèmes de montage, véritable point fort de cette solution. Le prix à payer est cependant élevé en regard de la concurrence et il est difficile dans ces conditions de ne pas lorgner à coté.

Plus d'informations sur le site de l'éditeur en suivant ce lien.

Veuillez noter que malheureusement il n'est pas possible de télécharger une version d'essai.

Prix différentes version :
Pinnacle Studio : 59.95€
Pinnacle Studio Plus : 99.95€
Pinnacle Studio Ultimate : 129.95€