Kaamelott reporté



Décidément cette année 2020, ne laissera aucun répit pour les exploitants de salles qui peinent à faire revenir le public dans leurs fauteuils. La faute notamment à la frilosité des grands distributeurs à sortir leurs plus gros films dans un contexte sanitaire particulièrement tendu. Un manque de bravoure, en grande partie du a la mondialisation des sorties et à la peur du piratage. Ainsi un « James Bond » est reculé pour sortir en même temps sur la planète et ainsi éviter les risques de spoiler et de piratage. 


Jusqu'ici, le cinéma français semblait résister avec panache aux envies de décaler la sortie en salles de leurs grosses productions. Et le ton en était même devenu rassurant avec le maintien de « Adieu les cons » le dernier film du Dupontel, largement attendu en salle, et qui sortira, comme prévu le 21 Octobre 2020 ou encore l'avancement de « Miss » de Ruben Alves qui fut le premier à subir la loi du positionnement Covid-19, puisqu’il devait sortir en Mars et qu’il fut repoussé à octobre, les cinémas fermant pour cause de confinement. Les salles ayant rouvert leurs portes, Warner avait donc décidé d'avancer d'une semaine la sortie, passant du 28 au 21 Octobre.


Mais voilà ces bonnes nouvelles en cachaient une bien plus mauvaise. Car alors que son réalisateur avait, dans un premier temps réussit à avancer sa date sortie, Alexandre Astier voit son film « Kaamelott », qui avait déjà été décalé à la fin Novembre, être à nouveau reporté, mais, cette fois ci sans date de précisé. Ainsi les fans de la série qui piétinaient depuis plusieurs mois pour découvrir enfin la nouvelle trame de l'épopée signée Astier, voient leur patience mise à rude épreuve. Du coup la phrase de Perceval qui conclut le teaser prend un tout autre sens. Un choix qui prouve à quel point « Kaamelott » est envisagé comme un succès d'ampleur annoncé, mais qui vient creuser encore un peu plus le grand écart qui ne cesse de séparer les exploitants des studios et autres distributeurs. 


Après les annulations de « Mulan » et « Soul » par Disney, les reports incessants de tous les studios, et le couvre-feu associé aux mesures sanitaires drastiques, les exploitants sont aux premières loges des sinistrés du Covid. Pourtant le public a su faire preuve de soutien en restant fidèle à leurs salles de cinéma, nécessaires à la vie de notre société. Espérons que les profits viendront prendre moins d'importance que l'artistique et que les banquiers laisseront la place aux passionnés pour que vive encore longtemps le plaisir des salles obscures.