Le Cinéma Français vient de perdre, à nouveau l’un de ses plus grands acteurs. Une icone autant qu’un symbole qui avait fait de sa carrière un exemple, jusqu’à trouver son style, sa signature. Jean Paul Belmondo vient de quitter la scène.
Connu du grand public pour des films dans lequel il se surpassait de cascade en cascade, Jean Paul Belmondo fut également et pendant longtemps, le visage de la nouvelle vague. Né en 1933, et issu d’une famille d’artiste, un père sculpteur et une mère artiste peintre, Jean Paul Belmondo s’est très rapidement tourné vers le conservatoire. C’est là qu’il croisera ses potes : Jean Pierre Marielle, Jean Rochefort, Bruno Crémer ou encore Claude Rich. C’est durant cette période là qu’il va faire ses premières armes avec des réalisateurs de renoms tels que : Marc Allegret (Sois Belle et Tais-toi) et Marcel Carné (Les Tricheurs) en 1958.
C’est pourtant avec la Nouvelle Vague et particulièrement grâce à Jean Luc Godard, qui va lui confier le rôle de Michel Poiccard dans « A Bout de Souffle » (1960) aux côtés de Jean Seberg (Airport), que le comédien va accéder à la reconnaissance publique et critique. Il tournera d’ailleurs, un autre film avec Godard bien des années après, toujours avec autant de subtilité dans le jeu et autant de justesse : Pierrot le fou (1965). Dés lors les plus grands réalisateurs vont faire appel à ce jeune premier : Jean Pierre Melville pour « Léon Morin : Prêtre » en 1961, Vittorio De Sica pour « La Paysanne aux pieds Nus » en 1960, Henri Verneuil pour « Un Singe en Hiver » qui marquera sa rencontre avec Jean Gabin (Quai des Brumes) en 1962, Philippe De Broca pour « L’homme de Rio » en 1964 ou encore René Clément pour « Paris Brûle-t-il ? » en 1966 et François Truffaut pour « La sirène du Mississipi » en 1969.
Aussi à l’aise dans les méandres de la Nouvelle Vague que dans le cinéma Populaire, Jean Paul Belmondo deviendra en quelques rôles incontournable et va, petit à petit se créer un personnage qui sera sa signature. Surnommé affectueusement par le public « Bébel » l’acteur va s’épanouir dans des films où les cascades prendront de la place. Mis en opposition avec Alain Delon, l’acteur qui est aussi devenu producteur n’hésitera pas à s’opposer à son collègue d’affiche dans « Borsalino » de Jacques Deray en 1970, lorsqu’il se rendra compte qu’Alain Delon prend plus de place sur l’affiche que lui. Il n’en faudra pas plus pour les journalistes pour monter l’affaire en épingle.
Cela n’entachera en rien sa carrière, Jean Paul Belmondo accumulera les succès : « Le Magnifique » de Philippe De Broca (1973), « Peur sur la ville » Henri Verneuil (1974), « Flic ou Voyou » de Georges Lautner (1979), « L’As des As » de Gérard Oury (1982) ou encore « Le Marginal » de Jacques Deray (1983) et « Le Professionnel » de Georges Lautner (1981). Il faudra attendre 1988, et Claude Lelouch avec son « Itinéraire d’un enfant gâté » pour voir le comédien être couronné d’un César. Jean Paul Belmondo fut le maitre du Box-Office pendant plusieurs décennies et représentait à lui seul un visage multiple du cinéma français. Aussi à l’aise dans la comédie que dans le drame, dans le populaire que dans l’auteur, Belmondo avait une place particulière et précieuse dans le cœur des Français.
Amoindri depuis plusieurs années par un AVC, le comédien est décédé aujourd’hui à l’âge de 88 ans.