Le Nouveau Jouet de James Huth en Blu-Ray et VoD

Verdict:Bon

par: Emmanuel Galais



Sami vit heureux dans une cité de banlieue, entre ses amis, voisins et sa femme Alice. Pour l’anniversaire de son fils, l’homme le plus riche de France fait ouvrir le grand magasin qui lui appartient. Alexandre choisit Sami, le gardien de nuit, comme nouveau jouet...


Se lancer dans le remake d’une comédie marquante des années 70, c’est un pari assez risqué que s’est lancé le réalisateur James Huth, chanceux metteur en scène de « Brice de Nice » en 2004, et qui depuis s’était un peu laissé aller à des comédies un peu ratées telles que « Hellphone » en 2006 ou encore « Rendez-vous chez les Malawas » en 2019. Ici le réalisateur prend une recette déjà existante et la remanier à sa manière, sans trop bouger les lignes de base mais en lui donnant un habillage plus en accord avec notre époque et la nouvelle ligne de fraction que la société a mise en place depuis trente ans. Et autant dire que cette nouvelle adaptation ne brille pas tout de suite et que, voir même, elle commence par être embarrassante.


Embarrassante, parce que le film commence d’abord par une sorte d’écrin pour le talent de Jamel Debbouze, qui en fait des tonnes et s’amuse à faire des clins d’œil à des grands noms de la comédie burlesque comme Chaplin ou encore Buster Keaton. Mais Voilà, Jamel fait du Jamel dans toute la partie d’ouverture et cela n’est pas sans gêner le spectateur venu, au contraire, voir une nouvelle vision d’une comédie célèbre : « Le Jouet » (1976) de Francis Veber et non un nouveau spectacle de Jamel Debbouze. Et puis doucement mais surement, le film va commencer à s’installer et le scénario prendre un peu plus de distance, pour se centrer sur les rapports et sur les différences de visions entre deux mondes qui se nourrissent l’un de l’autre.


Et doucement de changement de cap qui s’opère est une aubaine, car, le réalisateur reprend la main sur le projet et propose une relecture des thèmes abordé dans l’original en les adaptant à notre époque comme l’enfant roi ou encore la question que tout le monde se pose souvent : « L’Argent peut-il tout résoudre ? ». Mais là où le réalisateur et sa co-scénariste, Sonja Shillito (Lucky Luke) touchent au but c’est lorsqu’ils confrontent cette question à deux visions différentes. Comme dans la scène où le personnage de Sami, interprété par Jamel Debbouze dit : « Tu a vu tout ce que tu as et tu es triste ? », comme si le fait d’avoir tut ce que l’on veut empêchait d’être triste, ou de souffrir. Cette vision tellement française de ne pas autoriser les riches à souffrir ou à connaître le mal-être. Ici, les sentiments du garçon sont exprimés par la perte de sa mère et l’impossibilité de son père à comprendre, autrement que par l’effusion d’argent, comment apaiser la peine de son fils, lui qui a tellement verrouillé sa personnalité pour ne jamais rien laisser paraître et qui se retrouve à ne plus savoir comment communiquer avec son fils.


Alors évidemment tout cela peut paraître un peu naïf, ou un peu démago, mais cela fonctionne bien et même si tout n’est pas juste, le film se révèle plutôt intéressant dans sa lecture et parvient à faire oublier son introduction maladroite pour se recentrer sur les personnages et offrir à  (Asterix et Obelix Mission Cléopâtre) un très beau rôle dont il se sort mieux en deuxième partie de film qu’en première. Daniel Auteuil (Manon des Sources) compose un personnage autoritaire qui lui va bien et parvient, comme souvent, à le rendre plus touchant en fin de film. Et n’oublions pas le jeune Simon Faliu (Le Trésor du Petit Nicolas) qui parvient à se faire remarquer au milieu de ces deux stars du cinéma français. Et si son jeu est parfois inégal, il trouve toujours la parade pour ne pas se faire écraser par les deux comédiens.

Disponible dés à présent en VoD et le 22 Février en Blu-ray et Dvd