Test amplituner Yamaha RX-V4600 : sans doute le meilleur !

Nouveau fer de lance de la collection 2005 sous le commandant en chef DSP Z9 qui reste d’actualité, l’ampli-tuner RX-V4600 en reprend une très large part de ses points forts, y compris une toute nouvelle gestion HDMI.

 

Test réalisé par Bruno Orrù

 

Il est toujours délicat d’aborder un ampli-tuner Yamaha. Alors que certains concurrents vous racontent longuement un tout aussi long processus d’accouchement, la division marketing Yamaha s’amuse souvent pour un premier contact à simplement vous envoyer la liste des fonctionnalités et des possibilités de branchement de leur nouveau né. Document toujours difficile à digérer tant la liste est longue mais qui traduit un esprit au service de séances cinéma impressionnantes. Coté look, on apprécie une esthétique encore sérieuse mais moins triste qu’auparavant ; l’aluminium domine (noir ou argent), que ce soit sur la coque avant ou les boutons de sélection des sources ou du volume. Coté construction on admire la logique et la robustesse du châssis Digital Top-Art et l’imposante centrale d’énergie. Ce dernier élément est d’autant plus important que les canaux stéréo avant partagent leur dotation énergétique avec les canaux de présence si ceux-ci sont activés ou les canaux dédiés au multi-room (deux zones complémentaires possibles), une télécommande spécifique étant d’ailleurs proposée en série à cet usage. Rappelons que ces canaux de présence doivent être prévus entre les enceintes avant stéréo, et positionnées en hauteur, au même niveau que des enceintes surround. Leur rôle est d’élargir la sensation d’espace frontale en déplaçant en hauteur certains effets sonores. C’est un DSP exclusif à la marque qui réalise se travail et les quelques essais que j’ai pu conduire au fil du temps m’ont permis en effet de vérifier que la sensation d’ouverture spatiale s’élargie mais au détriment d’une certaine stabilité des éléments sonores.


THX 2

Le RX-V4600 est l’un des premiers appareils THX 2 Select, l’évolution 2 étant jusqu’à présent réservée aux appareils Ultra. Cette évolution apporte une gestion optimisée des configurations à sept canaux tant sur des programmes cinéma que musicaux (THX Music), les autres paramètres étant strictement identiques. Rappelons en effet que la différence entre Select et Ultra est essentiellement liée à la puissance intrinsèque des appareils en considérant un volume de pièce à sonoriser.

Numérique à tous les étages

Le RX-V4600 est une machine accomplie qui s’offre le luxe de ressembler à son illustre grand frère DSP Z9, y compris la présence d’entrées / sortie I-Link (IEEE1394) et HDMI 1.1. Rappelons que le HDMI – Interface Multimédia Haute-Définition - est une liaison numérique permettant de centraliser la vidéo y compris en résolutions haute-définition et les flux sonores multicanal en tous genres (version 1.1) sauf pour le SACD toujours interdit de transport via ce type de liaison. Pour ce dernier il faut transiter en analogique ou via numérique I-Link ; déjà que le marché du SACD semble moribond, il serait intéressant de lui faciliter la vie ! Pour faire du tout numérique il faut néanmoins associer au RX-V4600 une source appropriée, ce qui est le cas par exemple du lecteur DVD-S2500 mais un lecteur d’une autre marque sera tout aussi bien reconnu par l’interface du RX-V4600.

Coté connectique on reste songeur en imaginant l’empilement nécessaire de machines pour arriver à saturer ce tableau, pour les plus courageux voir la liste complète dans le bloc technique.

Coté décodages c’est bien entendu en langage binaire que tout se réalise (convertisseurs 192 kHz / 24 bit), toujours avec cette puce maison YSS-948 en place depuis deux générations d’appareils. Grande nouveauté par contre sur ce RX-V4600, les DSP Tri-Field (5.1) ou Quad-Field (6, 7 voire même 9.1 avec les canaux de présence) sont dorénavant disponibles sur les entrées numériques I-Link ou HDMI ! L’une des fonctions les plus importantes avec la généralisation des écrans plats c’est le Lip-Sync qui permet de réconcilier le bon tempo entre information visuelle et sonore la plage d’ajustement s’étale ici entre 0 et 160 ms. Seule exception à ce tout numérique, l’activation des modes Pure Direct Stéréo qui amène le flux sonore de s’engager directement vers les étages de sortie analogiques et qui par la même occasion impose l’extinction de tout affichage sur le panneau frontal.


Interaction

La manipulation d’un appareil Yamaha n’est jamais très simple mais saluons les efforts du constructeur car avec ce RX-V4600 tout semble plus simple, notamment grâce à une interactivité plus directe et par ricochet plus intuitive ; l’exemple frappant c’est que j’ai facilement orchestré l’initialisation des principaux paramètres sans même activer le menu OSD. Ce dernier, tout en français pour la première fois chez Yamaha, reprend l’élégance visuelle déjà observée sur le DSP Z9, ce qui dans certains sous-menus se révèle salutaire ; ainsi pour ajuster les différents paramètres des effets DSP les barres de réglages permettent de mieux se repérer. Et que dire des graphiques d’égalisation qui traduisent en un coup d’œil l’importance des corrections. Interaction toujours avec le désormais fameux module YPAO – Yamaha Parametric Room Acoustic Optimizer – qui outre de configurer automatiquement les enceintes par simple branchement d’un micro fournit (vérification de la phase, des distances et du niveau de sortie puis détermination de la taille pour adopter une éventuelle fréquence de coupure), il peut sur ordre s’aventurer à calculer des corrections acoustiques grâce à son égaliseur paramétrique. Dans ma pièce, si je n’ai pas été convaincu par la coupure fixée à 200 Hz (le RX-V4600 permet de toute façon d’ajuster manuellement la coupure sur neuf positions allant de 40 à 200 Hz), les corrections ont permis de donner un peu plus de vie à une restitution initiale feutrée.

Un tout petit mot sur la télécommande, toujours aussi austère mais pour la première fois, une télécommande Yamaha m’a parue accessible et finalement agréable à utiliser. Je devais le souligner.


Ecoutes

En 2002 j’avais déjà noté un glissement sur l’esprit sonore Yamaha (voir les autres tests d’ampli-tuner Yamaha sur le site). En 2005 celui-ci se perpétue en abandonnant les sensations de son projeté et découpé et laissant place à une enveloppe spatiale dense et sensiblement plus sirupeuse. Un glissement perceptible dès les premières écoutes musicales qui s’avère d’une étonnante douceur de la part de Yamaha. Vous le savez, je n’ai jamais été tendre sur ce point avec la marque mais là je dois admettre que la prestation de ce RX-V4600 est enivrante. Alors oui, les aigus semblent en retrait, un comble pour décrire des écoutes d’un appareil Yamaha, mais c’est le prix à payer pour obtenir un équilibre spectral correct. En passant sur des séances cinéma, la bulle surround est moins découpée que d’habitude, un point d’ailleurs observé lors de essais du Z9 (voir le test par ici). Le décodage hors effets DSP est au dessus de tout soupçon, les modes DSP apportant une sensation métal désagréable à mes oreilles. L’activation du module d’égalisation paramétrique pourra changer la donne comme ce fut le cas dans ma pièce d’écoute, ce dernier tentant de compenser l’esprit feutré du salon par une augmentation du haut médium et des aigus. Le YPAO apporte également un plus sur la gestion des graves, un peu brouillonne avant son activation.

Conclusion

Impressions de quiétude et d’efficacité au niveau des écoutes, sans doute l’un des appareils les plus complets du marché tant en fonctionnalités qu’en possibilités de connexion, le RX-V4600 s’apparente sur de nombreux points au Z9 mais avec un prix bien plus sage. Sans aucun doute l’un des meilleurs choix dans cette catégorie d’appareils.

 

Complément de test : le lecteur de DVD Yamaha DVD-S2500

Le DVD-S2500 est sans aucun doute le compagnon idéal du RX-V4600 notamment par la présence d’une connectique I-Link et HDMI. Coté analogique on salue la présence d’une sortie composante pouvant être commutée pour un signal progressif ou entrelacé, mais uniquement de résolution standard. Les fonctions de « up-scaling » ne s’appliquent qu’à la sortie HDMI, allant du 576p au 1080i en passant par l’inévitable 720p. Le DVD-S2500 est l’un des lecteurs de DVD les plus polyvalent du moment avec une compatibilité en lecture très large et la possibilité d’extirper un signal vidéo dûment optimisé par un traitement Faroudja DCDi commutable ou non et le mode de netteté Tru-Life également modulable mais à oublier selon moi. Une machine résolument haut de gamme dont l’étonnante lenteur du bloc lecteur (attention les DVD personnels sont pas toujours bien acceptés) est oubliée par les excellentes prestations audio et vidéo, notamment la liaison HDMI qui est diabolique de précision (contours ultra précis, bruit numérique quasiment absent). Reste que le prix est un peu osé face à la concurrence et en particulier face au lecteur Philips DVDS9000 dont il reprend en grande partie le bloc de lecture.

 

Informations en ligne :

Le site Yamaha France

Tous nos tests des appareils Yamaha par là.

 

Caractéristiques techniques (données constructeur) :

Décodeurs Dolby :                Digital/Surround EX/DPLIIx

Décodeurs DTS :                 ES Discrete et Matrix/24-96/Neo:6

Modes DSP :                       22

Label THX Select 2 :             Oui

Évolutif 7.1 :                        Oui

Puissance :                         7 x 130 W (8 ?)

Prix indicatif :                      2.000 €

Disponibilité :                       Immédiate

Spécificités :                        Gestion audio et vidéo numérique

La connectique

-         6 entrées / 1 sortie A/V doublées S-Vidéo (+ 1 moniteur vidéo)

-         3 entrées / 1 sortie vidéo composantes YUV

-         2 entrées / 1 sortie HDMI 1.1

-         2 entrées I-Link IEEE1394

-         4 entrées / 2 sorties audio (+1 multi-room)

-         3 entrées numériques coaxiales

-         5 entrées / 2 sortie numériques optiques

-         1 entrée 7.1 / 1 sortie d’évolutivité 7.1 sur CINCH

Quelques chiffres

Rapport signal/bruit : 100 dB

Distorsion : NC

Dimensions (LxHxP) : 43,5 x 17,1 x 43,8 cm

Consommation : NC

Poids : 18 kg