HD DVD : Grand spectacle avec Universal



Les premiers HD DVD sont maintenant arrivés depuis quelques semaines à la rédaction. Nous avons ainsi pu les jauger sur un lecteur de HD DVD de salon (le lecteur Toshiba dans sa version américaine, le lecteur Microsoft XBOX360 et un lecteur HD DVD informatique. Voici un premier résumé sur la qualité son et image, la nature de l’interactivité et l’intérêt global d’investir sur ce format HD. Ce paragraphe concerne Universal. Les autres commentaires sont disponibles en suivant les liens ci-dessous.


J’ai eu à ma disposition sous bannière Universal trois films ; le King Kong de Peter Jackson (livré en série avec le lecteur XBOX360) Apollo 13 et Serenity. Des films aux situations extraordinaires qui méritent un grand écran et qui, chacun de leur façon permettent de comprendre rapidement en quoi la HD modifie notre façon d’apprécier un film.

King Kong : De nombreuses scènes par exemple dans la jungle de King Kong permettent d’évaluer l’extraordinaire profondeur de champs proposée par le réalisateur Peter Jackson ; la bête remplit le premier plan avec un réalisme impressionnant (qualité des effets spéciaux + mise en valeur de la haute définition) mais paradoxalement ce sont les arrières plans qui attirent l’œil. On perçoit sans aucun effort les arbres haut perchés sur la colline en arrière plan, éloignée de plusieurs kilomètres. Cela apporte encore plus de réalisme à la situation pourtant totalement fictive. Kong semble parfois sortir de l’écran tellement le personnage se détache du décors. En revenant sur cette même séquence sur la version DVD, ce semblant d’effet 3D disparaît, Kong paraît plus intégré à l’image, l’ensemble donnant moins l’impression de relief. La texture de l’image est parfaite, sans effet de structure liée à la compression MPEG2, ni effets de contours sur les personnages. Les plans larges permettent une meilleure mise en valeur de l’image, le spécialiste pourra d’ailleurs s’interroger plus précisément sur la nature des optiques utilisées pour le tournage. C’est en effet d’une des particularités de la HD, elle met mieux en valeur la qualité de la mise au point lors de la prise de vue ; on distingue mieux si c’est le personnage principal qui est « visé » par la mise au point notamment avec un focale longue ou, au contraire, si une focale courte est utilisée pour maximisée la profondeur de champs. Un jeu il est vrai réservé à quelques passionnés mais qui démontre parfaitement que la HD va modifier notre façon de voir un film, avec un esprit plus critique sur le travail des opérateurs, sur la qualité du master utilisé et moins de questions sur la qualité du support lui-même.


Avec Serenity on part dans l’espace et par conséquent dans le monde des effets spéciaux. La HD va sans aucun doute pointer plus facilement sur les trucages, notre œil pouvant mieux les démasquer tout en offrant sur des séquences à base d’images de synthèse des séquences spectaculaires de définition et de couleurs. Film récent, Serenity est donc un film représentatif sur le sujet.


Apollo 13 est intéressant car le film date déjà et le support HD-DVD permet dès lors de redécouvrir des séquences parfaitement connues comme par exemple la longue séquence du décollage. Le film propose également une colorimétrie en adéquation avec le technicolor des années 60, la saturation est forte mais ne pose jamais aucun souci à la compression VC-1. Les contours sont parfaitement découpés et cela tranche radicalement avec les premières versions DVD de ce film, un peu moins avec la récente édition anniversaire. Ceux qui ont acheté cette édition anniversaire justement garderont jalousement pour eux la formidable piste DTS que l’on ne retrouve malheureusement pas sur l’édition HD-DVD.

Dans un cadre global, je suis justement assez déçu de l’offre de pistes sonore sur le support HD-DVD. Alors que du coté du Blu-ray on trouve des pistes PCM non compressées et du DTS HD Master audio, c’est principalement du Dolby Digital Plus qui est de mise sur nos éditions européennes. Pourtant, la piste non compressée Dolby Digital True-HD disponible sur l’édition américaine de The Phantom of the Opera permet de s’assurer de l’écrasante supériorité de ce type d’offre face aux plates pistes Dolby compressées. C’est vrai que le Dolby Digital plus grâce à un débit plus large permet de mieux apprécier l’ampleur sonore de films comme King Kong mais rien ne vaut, une fois que l’on y a goûté, à la forte dynamique et au détail accrue d’une piste sonore non compressée.

Coté bonus, les situations sont plus contrastés. Prenez King Kong par exemple. La performance de proposer une image de toute beauté sur cette longueur de pellicule (2h30) est un exploit, auquel d’ailleurs ne croyait pas les équipes concurrentes du Blu-ray – propos tenus lors de certaines conférences de presse. L’éditeur a donc logiquement et sans remord écarté toute idée de proposer des bonus. Avec Apollo 13, on retrouve quasiment tous les suppléments présents sur l’édition DVD anniversaire. Doit-on donc croire que le fourmillement persistant à la vision du film est lié à une compression trop forte ou mal maîtrisée ?