Test vidéo projecteur D-ILA JVC DLA-HD1 : indéniablement le meilleur !



Le secteur de la vidéo projection est à la peine depuis de longs mois maintenant. Pour autant, les projecteurs sont devenues, en quelques mois justement, de superbes machines à images HD, proposés à des tarifs inimaginables il y a peu. Sensiblement plus ambitieux que la plupart de ses confrères de par son potentiel, et par ricochet doté d’une étiquette plus élevée, le projecteur DLA-HD1 proposé par JVC est certainement la meilleure solution de vidéo grand public à ce jour !

Test réalisé conjointement par Richard Czapla et Bruno Orrù

Dire dans une introduction que nous avons affaire à la solution ultime – du moment – est certainement un brin audacieux. Pour autant, nous pouvons vous certifier que nous ne sommes pas les seuls à encenser ce vidéo projecteur qui fonctionne sous technologie LCD réflective. Deux acteurs principaux utilisent cette technologie ; Sony sous le vocable SXRD et JVC donc sous le vocable D-ILA (Direct-Drive Image Light Amplifier).

Comment dire, vous le savez peut-être, j’ai – Bruno - la chance d’avoir chez moi un superbe projecteur tri-tubes Barco 808s qui, même s’il ne peut travailler convenablement avec une source 1080p, propose une image de très haute qualité en 1080i ou 720p (avec adaptateur HDMI HDCP). Comme beaucoup, je ne vois donc guère d’excuse pour changer. Mais les choses changent… et ce projecteur JVC DLA-HD1 en est un spectaculaire exemple (il y a aussi, mais avec une miette d’enthousiasme en moins, le projecteur SXRD Sony « Pearl » VPL-VW50 – voir le test en suivant ce lien). Evidemment, le prix de 6.500€ du DLA-HD1 fait réfléchir ou laisse de coté de nombreux amateurs de belles images, à commencer par votre serviteur. Néanmoins, soyons également objectif en confirmant que ce prix est un miracle si l’on se réfère aux caractéristiques techniques et, surtout, à la qualité d’image affichée à l’écran. Vous trouverez ci-dessous une analyse qui permettra aux plus curieux d’entre vous de bien comprendre en quoi le JVC DLA-HD1 est largement supérieur à ses concurrents dans la tranche des 4.000 / 5.000€ et meilleur que bon nombre de ses compère de budget supérieur.











Petits rappels techniques
Le projecteur DLA-HD1, est fièrement présenté par JVC comme proposant un rapport de contraste natif de 15 000:1. "Natif" signifie en fait qu'il ne dépend pas d'un iris pour optimiser le contraste selon la luminosité moyenne d'une scène. La solution de l’Iris est en effet retenue par presque tous les constructeurs depuis quelques mois pour accentuer les contrastes. Malheureusement, le fonctionnement de cet artifice ménanico-logiciel ne se fait pas toujours dans la plus grande discrétion et peut provoquer un « aplatissement » des couleurs lors de variations colorimétriques rapides. Enfin, et c’est important, l’iris à tendance à « proposer » une moyenne dans les séquences qui comportent à la fois des zones sombres et des zones claires. Nous verrons plus bas dans le test qu’effectivement le DLA-HD1 se démarque sensiblement de ses confrères dans ce type de séquences.



Quelques points techniques sont à retenir pour souligner les points forts du DLA-HD1
Le premier c’est sans aucun doute le choix de retenir un fonctionnement sous principe du LCD réflectif et l’utilisation d’une matrice D-ILA (Direct-Drive Image Light Amplifier) à commande par impulsions. Comme en LCD classique, il s’agit en fait une triple matrice (une par couleur fondamentale) qui travaillent ensemble via une commande par impulsions. On a pu constater depuis quelques années que cette technologie principalement déployée par JVC et Sony développe une image plus naturelle que le LCD classique et que le DLP. Contrairement au LCD classique les matrices D-ILA ne produisent aucun effet visible de structure de grilles, même sur des bases d’écran de trois mètres.

Le second point fort est lié à l’optique, un élément souvent déterminant dans un vidéoprojecteur pour optimiser la haute résolution des matrices. JVC a retenu un nouveau système optique avec « polariseurs à grille filaire », assurant une polarisation précise de la lumière. C’est notamment cette optique qui permet d'obtenir le rapport de contraste natif de 15 000:1, de produire à la fois des noirs profonds mais aussi d’assurer une reproduction nuancée des couleurs, y compris des dégradés de gris dans les zones sombres.

JVC a également fait des efforts sur l’objectif lui-même en sélectionnant, en collaboration avec Fuji Photo Film Co, un objectif Fujinon de grand diamètre entièrement en verre avec 16 éléments répartis en 13 groupes. Cela permet de réduire les aberrations chromatiques tout en ne « détruisant » pas les détails de la matrice haute définition.

Enfinn vous le savez certainement, le processeur vidéo garde une importance primordiale pour adapter le flux source à la matrice. JVC a retenu un processeur VXP GF9351 10 bits qui, depuis quelques temps, fait ses preuves sur les meilleurs projecteurs… ou lecteurs de DVD classiques ou HD DVD ou Blu-ray.







Les impressions de Richard
JVC nous avait habitués à une finition remarquable sur ses anciens modèles, le DLA-HD1 n´échappe pas à la règle. Il reprend une conception robuste proche de celle de l´HD10k sorti en 2006, avec une touche plus moderne : un habillage noir laqué avec une ligne argentée sur le dessus où est placé le panneau des commandes. Les grilles devant les aérations de part et d’autre de l’objectif, donnent au True Black un côté agressif et sport à l’instar de certains coupés automobiles. Il faut se rendre à l’évidence, ce projecteur est beau et c’est madame qui va être contente (bon argument avant l’achat.. un projecteur qui embellit votre intérieur).













La trappe permettant de changer la lampe est située sur le flan de l´appareil. Cette dernière est facilement accessible en quelques coups de tournevis. La prise d´air est placée sous le projecteur, mais le filtre à air se retire ingénieusement par le côté. Le DLA-HD1 n´a donc plus besoin de descendre du plafond s´il y est solidement attaché.

Bien pensée, la longue télécommande offre un accès direct aux principales fonctions (entrées vidéos, différents modes, réglages de base,…). Le rétro-éclairage est accessible en pressant sur une touche facilement repérable dans l’obscurité au vue de son placement. Petit point à souligner, le JVC bénéficie de deux capteurs pour les signaux de la télécommande.


Ci-dessous, une vue de la télécommande dorsale du projecteur




Concernant la connectique, le DLA-HD1 ne dispose que du strict minimum : aucune entrée VGA, ni DVI. L’absence de trigger est également à regretter même s’il possède tout de même deux HDMI.













Le positionnement de l´image à l´écran de projection est très simple et souple, ce qui permet une intégration aisée tant dans une salle dédiée que dans un salon. Cependant, contrairement à son prédécesseur, tout se fait manuellement. Le DLA-HD1 possède toutefois un « lens shift horizontal » de 34% et un vertical de 80%, se réglant à l´aide de deux molettes positionnées sous l´objectif. A noter que le zoom (x2) ne permettra pas un placement du projecteur trop près de l´écran... Vérifiez bien toutes vos distances avant de vous lancer dans son achat.

J’aurais pu être plus exigeant sur ces points, mais le prix de vente de Le DLA-HD1 par rapport aux anciennes générations de D-ILA est aussi nettement inférieur. JVC a préféré accès ses priorités sur la qualité de l´image plutôt qu´aux accessoires.

Concernant le bruit de fonctionnement, il est dans la moyenne actuelle, 25dB en mode normal. Sans atteindre donc le silence d´un Mitsubishi HC 5000, il sait se faire discret.



Voici quelques commentaires plus techniques :



1) Définition : Outil révolutionnaire, le réglage des convergences horizontalement et verticalement de chaque composante permet d’obtenir des résultats très satisfaisants. Finis les décalages supérieurs à un pixel ! Déjà surprenant sur un signal avec une résolution standard, tant sur un détail précis que sur les différents plans, c’est en haute définition que le JVC nous dévoile ses réelles capacités. Piqué et profondeur sont au rendez-vous, l’image est vivante et le relief saisissant. Associé avec un lecteur 1080p, c’est un vrai régal. A noter également l’uniformité excellente, d’un bout à l’autre de l’image projetée.







Les menus permettent de personnaliser finement les différents paramètres. Ci-dessous, le réglage de température de couleurs, notez également le fameux "Ajust pixel".






2) Luminosité / Contraste : Annoncés comment étant ses points forts, j’avais hâte de vérifier les dires de JVC. Un passage rapide par les mires disponibles dans le menu permet d’obtenir une bonne base, mais c’est après calibrage que nous nous rendons vraiment compte que ce projecteur est tout simplement exceptionnel. Sans artifice, le DLA-HD1 offre un taux de contraste natif record de 14 600:1 en mode dynamique et 11 750:1 calibré, du jamais vu ! Il parvient à offrir un noir d’une profondeur hors norme, sans pour autant négliger les détails dans les scènes sombres. En visionnant le dernier épisode de "Star Wars", j’ai vu l’Etoile Noire comme jamais je ne l’avais vu : la lisibilité est excellente.

La luminosité n’a pas été oubliée, bien au contraire. Le True Black offre un rendu réaliste sans saturation, les blancs ne sont pas brûlés et la restitution des scènes de jour est remarquable. C’est aussi un bonheur de redécouvrir des films en noir et blanc comme l’un des chefs d’œuvre de Spielberg, "La Liste de Schindler". Plus de sensation de voile, comme si le film venait d’être remasterisé dans votre salon.

Enfin, pour les personnes ayant une attirance pour les écrans gargantuesques, sachez que les bases excédantes les 3m ne seront en aucun cas sujet à un manque de luminosité, même en mode normal. Et il suffit de passer en mode haut pour la lampe pour atteindre les 4m de base.



3) Colorimétrie : A la sortie du carton, j’ai pu constater que les courbes de l’histogramme RVB sont linéaires et nécessitent que peu de modifications au travers du menu. Une fois la calibration faite, aucun reproche n’est à formuler : l’équilibre est très bon et le rendu réaliste. La palette de couleurs est large, et offre un bleu et un rouge d’une grande intensité. Les tons de chair et les cuirs du "Pacte des Loups" sont naturels, et que dire des paysages magiques de la Comté du "Seigneur des Anneaux"... Les nuances et les dégradés sont magnifiques : sous le soleil de Los Angeles, les bolides de « Fast and Furious » n’ont jamais été si étincelants ; en haute définition, c’est stupéfiant !





4) Fluidité & cie : Peu de choses à dire ici, JVC a équipé le DLA-HD1 d’un traitement de l’image Gennum qui réalise un excellent travail. La restitution est fluide, sans saccades. Très peu de fourmillements, très peu de double contour, d’ailleurs c’est uniquement l’encodage des films qui est en faute sur ces points. Le désentrelacement est impeccable, difficile de prendre à défaut le processeur qui réussi haut la main la grande majorité des différents extraits de mon DVD de test.

Point à préciser, pour éviter du « judder » en haute définition, choisissez un signal en 24p. C’est une fréquence que vous allez apprendre à connaitre dans les mois à venir avec la venue des lecteurs haute définition et le développement des écrans et vidéoprojecteurs. En effet les films sont encodés en 24 images / secondes, tant sur HD DVD que Blu-ray mais attention, tous les lecteurs ne savent pas traduire cette fréquences.

Ci-dessous, une capture du menu avec le paramètre qui permet de "caler" le projecteur sur les sources 24p.




Enfin, pour dire un mot sur le shading tant en vogue depuis quelques mois, il est tout comme la grille, complètement invisible.



La conclusion de Richard : 5 mois environ après la sortie du vidéoprojecteur Sony VPL VW 50, JVC frappe très fort avec son dernier né. Le DLA-HD1 place la barre très haut et devient sans conteste la nouvelle référence du moment. Je pourrais chipoter sur le fait que la connectique n’est pas vraiment complète, que le placement et la mise au point de l’image sont manuels,… mais quand tout est placé, configuré, et que l’on ouvre les yeux… c’est du grand spectacle ! Et n’est ce pas cela que l’on demande à un projecteur ? Non, sincèrement, chapeau bas Mr. JVC !



La conclusion de Bruno : Je souscris à 100% aux commentaires techniques de Richard. Possesseur d’un tri-tubes, ce qui m’a le plus impressionné c’est cette capacité qu’à le DLA-HD1 de se rapprocher des sensations de haute dynamique visuelle de ces vieux projecteurs analogiques. Les noirs sont noirs, les nuances de couleurs sont totales et les blancs sont lumineux sans saturation. Le plus impressionnant se repère lors de séquences qui, justement, mélange parties sombres et parties lumineuses ; la plupart des projecteurs opèrent un compromis lumineux qui « tasse » la dynamique visuelle globale, avec le DLA-HD1 elle est totalement respectée. Le DLA-HD1 est certes plus cher que ses concurrents full-HD direct mais il est aussi sincèrement un cran au-dessus. L’effort financier est ici totalement justifié, le seul regret est cette limitation malheureuse du coté de la connectique qui pourrait bien freiner ceux qui souhaitent brancher un ordinateur en liaison VGA.





Prix indicatif : 6.500€



Informations en ligne :
Le site JVC Francepages dédiées au DLA-HD1
Le test de Richard en version étendue et avec des captures de menus et de calibrations





Spécifications :
Vidéoprojecteur D-ILA
Résolution : 1920 x 1080
Panneaux : 0,7”
Luminosité : 700 lumens ANSI
Contraste : 15 000 :1
HDMI : 2
YUV : 1
Composite : 1
S-Vidéo : 1
RS232 : 1
Ampoule : 200W UHP
Durée de vie : 2000h
Zoom : 2.0
Lens shift : vertical et horizontal manuel
Bruit du ventilateur : 25dB (27dB en mode High)
Consommation électrique : 280W
Dimensions : 46 x 17 x 42
Poids : 11,6kg