Titre
original : Open range
USA,
2003
Réalisateur : Kevin Costner
Acteurs : Kevin Costner, Robert Duvall, Annette Bening,
Michael Gambon
Musique de : Michael Kamen
Adapté du roman de Lauran
Paine
Durée : 2h20
L’histoire
Boss Spearman possède un troupeau, qu’il mène en pâture
libre dans les plaines du far-west. Flanqué de 3 cow-boys, il se heurte au gros
propriétaire d’une petite ville, qui refuse que des bêtes paissent sur ses
terres. Un raid des propriétaires contre les éleveurs va mettre le feu aux
poudres...
Je crois que c’est clair, voilà un western. Cochez la case “ Western avec
des méchants gros propriétaires ”, et rayez donc les indiens, la
cavalerie, les hors-la-loi et les hold-up. Restent tout de même les cow-boys
sans peur, le shérif véreux, et les hommes de main fine gâchette. Soit
l’archétype du genre. Et c’est effectivement la force et la faiblesse du
film : un excellent western, mais très classique. Tout ce qu’on peut dire
de plus va revenir à ce constat.
Le film se repose principalement sur deux aspects : les
acteurs, et le scénario. Les acteurs, tout d’abord, sont parfaits. Kevin Costner est aussi
crédible en tueur impitoyable qu’en cow-boy maladroit et même timide, Robert
Duvall est parfait en cow-boy qui en a vu d’autres, et Annette Bening est
délicieuse en femme de l’Ouest pleine de ressources. Leur interprétation est un
délice de tous les instants, et je ne comprends vraiment pas qu’ils aient été
oubliés pour les Oscars. Tiens, je leur décerne un prix d’interprétation
collective pour les consoler.
Il faut dire que leurs personnages étaient un vrai cadeau,
et nous arrivons au deuxième aspect réussi : le scénario. Par scénario, je n’entends pas
l’histoire générale, qui reste simple et classique, mais son traitement. Les
réactions des personnages, face à cette histoire classique, sont à la fois
crédibles et pas du tout cliché, s’appuyant sur des caractères bien définis
plutôt que sur des stéréotypes. De même, les dialogues sonnent juste, tout en
étant parfois assez drôles. Eh oui, les cow-boys avaient de l’humour, et ça les
rend plus humains, et le film moins froid. Et on appréciera aussi que les
cow-boys soient pour une fois de vrais cow-boys, c’est-à-dire des gardiens de
vaches, et non juste un John Wayne qui chevauche dans la plaine pour tuer les
méchants (ne vous méprenez pas, j’adore John Wayne, mais le western a évolué
depuis).
La réalisation est également à la fête, avec de jolis plans
sur les grandes plaines du far-west, une reconstitution aux petits oignons de l’époque, et un
duel final aussi impressionnant que réussi. Les affamés d’action regretteront
peut-être un peu le rythme du film, qui, à l’instar de Danse avec les loups,
prend tout son temps pour parler (peut-être un peu trop), galoper, ou se taire.
Un rythme tranquille, pour un film plutôt profond, plus près de ses personnages
que de l’action. Quasiment un western écolo, comme l’était Danse avec les
loups, avec lequel on sent vraiment une filiation. Les amateurs de western vont
se régaler, les autres pourront juste se déplacer pour un bon film.
A voir : pour voir un bon western, et un bon film
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, vous serez content de l’avoir vu
Sébastien Keromen