Titre : Five obstructions

Film : belge, danois (2003). Comédie dramatique
Durée : 1h 30mn.
Date de sortie française : 10/03/2004
Réalisateur : Lars von Trier, Jørgen Leth
Scénario : Lars von Trier, Jørgen Leth, Asger Leth
Interprètes : Alexandra Vandernoot (La femme parfaite (1967)), Patrick Bauchau (voix-off), Jørgen Leth (voix-off), Clauss Nissen (L'homme parfait (1967)), Maiken Algren, Lars von Trier, Daniel Hernandez Rodriguez, Jacqueline Arenal
Directeur de la photographie : Dan Holmberg
Musique : Henning Christiansen, Fridolin Nordso, Kristian Leth
Monteur : Morten Hojbjerg
Chef monteur : Camilla Skousen
Distribution : Films sans Frontières, France
Producteur : Carsten Holst, Marc-Henri Wajnberg
Production : Panic Productions, France ; Zentropa productions, Danemark ; Almaz Films, France ; Wajnbrosse Productions, Belgique
Site officiel : http://www.films-sans-frontieres.fr/5obstructions

L’histoire :
Lars von Trier défie Jørgen Leth de réaliser cinq remakes de son court-métrage " The Perfect Human " (1967). Pour chaque projet, il va lui imposer de nouveaux " obstacles " le forçant à repenser l'histoire et les personnage de son film original. Cinq fois de suite, Leth devra gérer restrictions, ordres et autres interdictions. " Five Obstructions " est un jeu plein de pièges et de règles vicieuses. Un film fascinant et totalement inédit sur un cinéaste, qui loin de se contenter de revisiter, recrée totalement une de ses premières oeuvres. Un voyage initiatique au coeur du processus de la création cinématographique.

The Perfect human : Comment devenir un être humain parfait.

Inspiré de l'imagerie publicitaire, The Perfect human, un court-métrage de 13 minutes, réalisé en 1967, présente un homme qui effectue des gestes communs, s'asseoir à une table, fumer... Selon son réalisateur, Jørgen Leth : "L'idée trouve son origine dans la fascination que j'ai pour le monde des films publicitaires. Je sentais que tous les éléments -personnages, objets, actions- seraient extrêmement distincts s'ils étaient isolés de leur environnement. Je voulais les sortir de tout cadre, de tout le désordre réaliste dans lequel, habituellement, évoluent les personnages". Les extraits nombreux de ce court-métrage dans le film laisse apparaître le caractère absurde des nombreux clichés qui ponctuent les publicités.
Le court-métrage qui résulte de la troisième obstruction durant laquelle Lars Von trier a permit à Jorgen Leth de faire ce qu’il voulait à condition de réaliser The Perfect Human en 2003 est d’ailleurs édifiant puisqu’on y retrouve un nombre de clichés suffisamment grossis et décontextualisés pour provoquer des rires.
Cet effet comique se retrouve dans tout le film en général mais est particulier aux variations sur The Perfect Human à cause de l’effet de répétition des situations, des descriptions, principe utilisé en publicité.

THE PERFECT HUMAN est le premier film professionnel réalisé par Jørgen Leth. L’idée trouve son origine dans la fascination qu’il a pour le monde des films publicitaires. Il sentait que tous les éléments - personnages, objets et actions - seraient extrêmement distincts s’ils étaient isolés de leur environnement et il voulait les sortir de tout cadre, de tout le désordre réaliste dans lequel, habituellement, évoluent les personnages.
Il voulait essayer de créer des effets surréalistes en montrant un homme visant à devenir l’homme parfait en cherchant à exécuter des gestes de manière parfaite.

Les cinq obstructions

Obstruction numéro 1
Le court-métrage qui résulte de la première obstruction est sans doute le meilleur des cinq. Il s’agit pour Jørgen Leth de produire une variation de The Perfect Human en ne travaillant qu’avec des plans de 12 images maximum, de tourner à cuba en autre contraintes au nombre de cinq cette fois-ci. Il en résulte donc un film au montage très saccadé mi-pointilliste mi-cubiste qui s’avère tout simplement fantastique. L’homme parfait a ici le visage d’un mâle cubain machiste.

Obstruction numéro 2
Le deuxième court-métrage est déjà moins important mais cela tient sans doute aux contraintes imposées par Lars Von Trier. Il s’agit pour Jørgen Leth de tourner un court-métrage dans un lieu sordide en Inde, en un lieu qui lui permettra d’être mise en situation de ressentir de la compassion envers des personnes lui qui a tendance de filmer les choses avec une certaine distance. Au visionnage du film Lars Von trier est déçut car le cahier des charges n’est pas respecté et il décide punir Jørgen Leth en lui proposant l’obstruction numéro 3

Obstruction numéro 3
Ce court-métrage qui résulte de la troisième obstruction durant laquelle Lars Von trier a permit à Jørgen Leth de faire ce qu’il voulait à condition de réaliser The Perfect Human en 2003 est d’ailleurs édifiant puisqu’on y retrouve un nombre de clichés suffisamment grossis et décontextualisés pour provoquer des rires. On pense à des publicités pour de grosses berlines ou aux postures exagérées des comédiens de publicité.

Obstruction numéro 4
Un cran dans l’horreur pour Lars Van trier et Jørgen Leth. En effet, Lars Von Trier désirant vraiment perturbé et mettre à nu Jorgen Leth, lui infère de réaliser un dessin animé. Ils ont en commun de ne pas aimer les dessins animés. Jorgen Leth réalise donc un dessin animé à partir de prise de vue.

Obstruction numéro 5
Comme pour clore cet effort de psychanalyse Lars Von trier décide qu’il réalisera le cinquième court-métrage à partir des images tournées durant l’aventure et Jørgen Leth lira un texte écrit par Lars Von Trier. Alors Lars Von Trier nous laisse comprendre qu’il voulait autant pousser son héros Jørgen Leth dans ces derniers retranchements que se servir de lui comme un prétexte à parler de lui-même.

Verdict

Un film qui s’avère plus distrayant que l’annonce du procédé de Lars Von Trier ne le laisse penser et surtout une incursion dans le processus de création d’un film. Lars Von Trier, toujours égal à lui-même montre une fois de plus son obsession à bousculer les règles traditionnelles du cinéma. On apprécie ce film en dépit du fait qu’il s’apparente à un jeu irritant voir pervers un peu comme une partie de football plein d’obstructions ou de tacles. Gare aux cartons rouges.

A voir : une variation dont la première obstruction est un petit chef-d’oeuvre
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, allez-y surtout si vous n’avez pas peur de ce que veut Lars Von Trier

Laurent Berry