Test vidéo projecteur full HD Mitsubishi HC6000 : une suite réussie



L’arrivée du HC5000 avait en son temps bouleversé le marché de la projection full HD dominée par la technologie DLP. En 2007 ce marché est beaucoup plus encombré, notamment par de sérieux concurrents (technologies DLP, LCD / SXRD ou D-ILA) et le HC6000 aura peut-être plus de mal à se démarquer, même si celui-ci nous a prouvé lors de notre test qu’il était capable de superbe prestations. Nous vous proposons de voir cela en détail.

 

Test par Bruno Orrù

 

Un peu de technique

Le HC6000 est le second projecteur haut de gamme « Full HD » de Mitsubishi après le HC5000. Le constructeur propose également depuis quelques semaines le HC4900, un projecteur full HD basé sur le HC5000 mais sans le traitement vidéo haut de gamme HQV Reon VX de Silicon Optix. Rappelons que ce traitement est chargé de mettre les signaux SD à l’échelle de la matrice full HD du diffuseur ; une opération délicate  et la présence de ce traitement HQV Reon VX - le meilleur du moment – justifie en grande partie un écart de prix ! En effet, en contrepartie de cette absence, le prix du HC 4900 est inférieur à 2000€ ! A noter que si vous possédez une source avec ce traitement vidéo de pointe - comme le lecteur HD DVD Toshiba HD-XE1 – le résultat à l’image sera équivalent entre un HC4900 et un HC5000 !

 

Ces trois références sont basées les matrices tri LCD 1920x1080 points C2 Fine/D6 de Seiko Epson. L’un des points les plus importants est de proposer un état naturellement opaque (noir en l’absence de tension de polarisation). Le désentrelacement est de type « pixel based motion adaptative » impliquant qu’il ne s’applique non pas à la trame, mais au pixel. Il est ensuite suivi d’une interpolation diagonale dont le rôle est d’améliorer les données aux bords des objets en mouvement. La réduction de bruit qui suit est elle aussi appliquée au pixel. Elle évite de lisser une haute fréquence apparue à la suite d’un pixel en mouvement (détecté par le « pixel based motion adaptative ») et utilise un filtre temporel (« noise adaptative temporal filter ») afin d’éliminer les bruits rencontrés aux abords de pixels fixes d’une image à l’autre. La mise au ratio « Full HD » (upscale SD->HD) est réalisée par un algorithme capable de déterminer la valeur d’un pixel à partir des 1024 pixels qui l’entourent et ceci pour chaque pixel du signal d’entrée

 

Autre élément déterminant pour avoir une image de qualité en projection… l’optique. Constituée de 14 groupes/17 lentilles, le bloc optique du HC6000 est similaire à ce lui du HC5000 et est conçu pour limiter au maximum les dispersions.





 

Une suite logique

Nous venons de le dire, le vidéo projecteur Mitsubishi HC6000 prend la suite du HC5000. De fait, ils se ressemblent beaucoup au niveau de la coque et de la conception générale. On peut noter que les ouïes de ventilation sont latérales, le flux d’air passe du flanc droit de l’appareil à son flanc gauche. Le HC6000 est aussi silencieux que son petit frère et çà c’est carrément bien : la ventilation  culmine à 19 dBA en mode éco (26 dBA en mode normal) ce qui le rend presque indétectable en mode éco. Autre intérêt du mode économique c’est de prolonger la durée de vie de la lampe qui est alors d’environ 5000 heures mais nous verrons ensuite que ce mode économique sera difficilement acceptable au-delà de 2 mètres de base.




 

Coté branchement, le HC6000 gagne une deuxième entrée HDMI, en version 1.3 de qui plus est, permettant d’offrir une compatibilité xvYCC et DeepColor. Rappelons que cette compatibilité est réservée aujourd’hui à des sources de type caméscopes HD de dernière génération compatibles avec ces standards colorimétriques et que les sources optiques (HD DVD & Blu-ray) ou télévisuelle ne sont pas concernées. Les autres entrées sont toujours au programme soit deux entrées analogiques vidéo composite / S-vidéo, une autre entrée analogique composante (compatible 1080i) et une entrée analogique PC VGA. Enfin signalons la présence d’une prise RS-232 (cela permet de commander l’appareil depuis un ordinateur) et d’une prise Trigger permettant de connecter un écran motorisé.

 

Des améliorations importantes

Le HC6000 est donc présenté comme le successeur du HC5000 mais avec quelques améliorations importantes. La grande (et mauvaise !) surprise c’est que le HC6000 est toujours basé sur les matrice C²Fine de Seiko-Epson en version D6 alors que lors de mes discussions avec les responsables de la marque sur le salon IFA il était question de matrices D7 proposant en natif un meilleur contraste. D’après le constructeur, il semblerait que des problèmes d’approvisionnements soit  à l’origine de cette non évolution.

 

Soyons franc, l’amélioration de l’iris dynamique nous semble nettement plus importante. Mon collègue Christian Brixy sur le test du HC5000 avait d’ailleurs noté quelques difficultés avec l’iris dynamique (voir son test en suivant ce lien). Sur le HC6000 la vitesse de réaction de l’iris dynamique (5 positions possibles) a été multipliée par 10, autant dire que son action est dorénavant invisible à l’œil. Autre apport, les noirs sont alors mieux gérés et leur niveau devient alors plus bas et offre ainsi une meilleure densité. Nous verrons plus bas que c’est vraiment l’un des atouts de ce HC6000.


 

La deuxième évolution concerne le filtre de poussière. Cela peut sembler plus anecdotique mais c’est évidemment important car c’est l’un des éléments qui participe à une bonne étanchéité des matrices et du bloc optique. Ne pas oublier quoi qu’il en soit de le nettoyer régulièrement, au moins toutes les 100 heures d’après le constructeur.




 

Troisième évolution, la possibilité de greffer physiquement sur la lentille un filtre de couleurs. Il faut prévoir un budget de 150€ pour ce filtre qui joue surtout sur les basses couleurs d’après ce que j’ai pu observer. Son apport est visible et intéressant mais pas indispensable pour autant. Par contre, ce filtre à pour mauvaise habitude d’apporter un très léger reflet / échos dans le bas de l’image, particulièrement visible lors des génériques sur fond noir ou en regardant des films en VOST.

 

Mise en place

C’est l’un des atouts de cette référence, son placement est relativement souple. Une souplesse due notamment au lens shift (décalage du bloc optique) vertical (+/- 75%) et horizontal (+/- 5%) qui permet de positionner le projecteur par exemple et au choix sur une table basse, sur une étagère au niveau du centre de l’écran ou au plafond. A titre d’exemple, pour une distance de projection de 3,5m, la course verticale de l’image projetée peut atteindre +- 90cm.

La focale de l’optique est adaptée à un salon de vie classique ; pour une taille d’écran standard de 2,4 m de base, la distance de projection est de 3,4m avec la focale la plus courte et de 5,5 m pour la focale la plus longue. Le zoom (x1.6) et la netteté (ou focus) sont eux aussi motorisés avec un pas de progression très fin assurant un réglage réellement optimal.

 

Réglages

De nombreux réglages sont possibles sans pour autant perdre totalement l’utilisateur dans des méandres obscurs comme c’est le cas chez certaines marques. Je place tout de même une alerte sur certains de ces réglages, notamment les niveaux RVB (contraste et luminosité) qui peuvent permettre un étalonnement fin du projecteur, à condition d’avoir des mires à disposition et, encore mieux, une sonde. Trois modes sont pré-paramétrés - haut, moyen, bas – qui peuvent servir de base efficace. Les réglages de Gamma sont parfois compliqués mais permettent d’affiner réellement la force et les nuances des zones sombres ou claires. Plusieurs gammas types sont proposés sachant qu’il est ensuite permis d'agir séparément sur le gamma des trois primaires et sur trois points de la courbe.

A noter qu’il est possible de régler l'Overscan.

 

En situation

Signalons pour débuter ces impressions l’excellente ergonomie de la télécommande avec notamment les principaux réglages - lens shift, zoom, focus, sources - en accès direct ! Tout comme avec le HC5000 on peut regretter un certain manque de réactivité de la télécommande surtout en mode réfléchi (pointage vers l’écran).




 

Tout comme le HC5000, le HC6000 n’est pas le plus lumineux des projecteurs. Le mode « éco » doit être réservé à une base d’image inférieure à 2.5 mètres (salle totalement noire de rigueur à 2.5 mètres !). Si vous installez ce projecteur dans un salon, ce sera certainement le mode « normal » (20% de luminosité en plus) qui sera retenu.

 

Le taux de contraste subjectif progresse indiscutablement ; même si l’argument marketing qui promet un taux de 10 000 :1 lié à un mode « Haute luminosité » est peu agréable à l’œil, on peut raisonnablement croire que la moitié de ce taux est une réalité après un étalonnage sérieux.

 

Au niveau de l’image, mes préférences ce sont tournés vers le gamma en mode cinéma, la température en mode neutre et l'iris en position 1.

 

La gestion des sources SD n’est pas totalement convaincante sur des films à l’encodage approximatif mais s’avère très bon sur des compressions de qualité. De manière étonnante, j’ai préféré la mise à l’échelle via le traitement HQV intégré à mon lecteur HD DVD Toshiba HD-XE1 que celui du HC6000 qui sont – sur le papier – équivalents. Avec le lecteur Toshiba en source les textures sont douces et les contours parfaitement dessinés (échos MPEG incontournables toutefois) et le désentrelacement parfaitement géré, ce qui moins le cas en passant par le module du HC6000.

 

Avec une source HD l’image est alors très agréable au niveau des textures sans lissage apparent mais également sans effet de numérisation. Les contours sont parfaitement dessinés et la fluidité en mode 1080p / 24 parfaite (HD DVD). L’apport des matrices full HD s’observe surtout sur la qualité des détails, que ce soit sur des gros plans ou mieux encore, pour détailler les décors, qu’ils soient naturels ou créés en studio. Re découvrir la saga Harry Potter avec le HC6000 par exemple permet de s’étonner sur la qualité de travail des techniciens en charge des décors ou de s’extasier sur les matières des costumes dont le réalisme s’écarte sensiblement des textures lisses des versions DVD.

 

Le mode cinéma permet d’avoir une excellente densité des noirs tout en sauvegardant les nuances en basses lumières même si une adaptation dans les sous menus des gammes nécessaire. Le piqué général est très satisfaisant (mode lampe standard) mais sur ma base de 2.5 mètres de base ce n’est clairement pas celui qui m’a le plus impressionné en vidéo projection (voir du coté de chez JVC…). Ramené sur une base de 2 mètres, le piqué est alors excellent et l’effet de grille, légèrement visible sur 2.5 mètres de base, devient invisible. Si les noirs sont véritablement impressionnants, les blancs le sont moins car les nuances s’écrasent et j’avoue avoir eu du mal à gérer une sensation de brulure permanente sur les blancs vifs.

 

Les couleurs sont justes en mode cinéma mais me sont apparues déséquilibrées dans les autres modes, même en tentant de compenser avec les températures de couleurs. A vous de voir mais sincèrement, le couple mode cinéma avec température de couleur moyen propose une juste colorimétrie, sans fausse saturation.

 

En conclusion

Le HC6000 est un projecteur discret et performant ; de fait il s’avère dans cette catégorie de prix une alternative intéressante pour ceux qui ont du mal à supporter le DLP. La technologie D-ILA / SXRD m’apparait globalement plus convaincante mais reste sur un budget supérieur. Le HC6000 est donc bien placé au niveau tarif et, comme nous venons de le voir, de prestations haut de gamme, notamment en proposant un bon niveau de contraste et par ricochet un excellent relief d’image pour la technologie LCD.

 

Prix indicatif : 3.990€ (lampe 450€)

 

Informations en ligne :

Le site Mitsubishi Europe

Tests et informations des projecteurs Mitsubishi sur DVDcritiques.com

 

 

 

Caractéristiques techniques (données constructeur) :

 

Compatibilité vidéo

NTSC/NTSC 4.43, PAL (incl. PAL-M, N), PAL-60, SECAM, comp. vidéo : 480i/p (525i/p), 576i/p (625i/p), 720p (750p 50/60 Hz), 1.080i (1.125i 50/60 Hz), 1.080p (1.125p 24/50/60 Hz), SCART (RGB + 1 V-Sync)

 

Accessoires

Jeu de câbles

Télécommande (avec piles)

Manuel utilisateur multilingue (CD-ROM)

Manuel de sécurité (avec explications pour démarrage rapide)

 

Connectique

2 x HDMI (1.3)

Entrée RVB analogique PC (mini-DSub 15 broches)

Entrée RS232C (DIN 9 broches)

Entrées vidéo composite

Entrée S-Vidéo

Entrée composantes via 3 RCA (Y, PB, PR)

Sortie trigger 12 V, 1

Sortie stéréo-mini-jack (ø 3,5 mm)

 

Dimensions

Profondeur (mm) : 352

Hauteur (mm) : 125

Largeur (mm) : 334

 

Caractéristiques générales

Bruit du ventilateur (dB) : 19

Peut être fixé au plafond : OUI

Couleur : blanc

Consommation électrique (W) : 250

Poids : 5,6 Kg

 

Spécifications

Technologie du panneau : LCD

Proportion d'image : 16:9

Luminosité (lumens ANSI) : 1 300

Contraste : 13 000:1

Ampoule (W) : 160

Type d'ampoule : UHP

Résolution du panneau LCD : 3x 1920 X 1080

Dimensions du panneau LCD (pouces) : 0,73

Système de projection : Tri-LCD

 

Image

Décalage horizontal du système optique : OUI

Décalage vertical du système optique : OUI

Diagonale image 1.27 – 7.62 m

Durée de vie lampe : environ 5000 heures (mode éco)

Focale F/1,8-2,3, f = 23,5-37,6 mm

Zoom et focus motorisé (ratio de projection 1,6 pour 1)

Fonction auto IRIS

Correction de trapèze digitale (verticale)

Correction de l’uniformité couleur 3D

Traitement vidéo 10 bits

Correction verticale de la distorsion en trapèze : OUI

Filtre en peigne numérique 3D Y/C

Réduction de bruit 3D

Correction de gamma ajustable

Technologie HQV (Silicon Optix)