Desperado 2 : il était une fois au Mexique
Titre original : Once upon a time in Mexico
USA, 2003
Réalisateur : Robert Rodriguez
Acteurs : Antonio Banderas, Johnny Depp, Salma Hayek, Mickey Rourke, Willem Dafoe, Enrique Iglesias, Cheech Marin, Danny Trejo
Musique de : Robert Rodriguez
Durée : 1h50

L'histoire :
Un agent de la CIA fait appel au Mariachi pour empêcher l'assassinat du président du Mexique par un baron de la drogue. Les alliances et trahisons vont s'accumuler entre tous les camps…

Moi j'aime beaucoup Desperado (le deuxième opus de la trilogie donc, après El Mariachi, vous suivez ?). Mais je ne vais pas perdre mon temps à vous expliquer pourquoi, puisque Desperado 2 ne reprend aucun des ingrédients qui me plaisaient dans Desperado. En effet, dire que le 2 est la suite du 1 revient à peu près à dire que Matrix est la suite de Speed parce qu'il y a Keanu Reeves dans les 2. Au moins, Rodriguez a tenté quelque chose de différent, et non une redite de l'épisode précédent (comme pour Desperado, copie conforme de El Mariachi, juste avec plus de blé et Antonio Banderas).
Et alors, qu'est qu'on trouve dans Desperado 2 ? Et bien, moins. Moins de tout par rapport au 1. Moins du mariachi, qui devient presque un personnage secondaire (quand même bien dommage, non ?). Moins d'action, réduite à une scène d'introduction et trois bouts de scènes de combat vers la fin. Moins de flamboyance, même dans la scène d'introduction, un cran au-dessous du 1. Moins de Salma Hayek (et là, on pleure), reléguée à de vagues flash back. Moins d'humour, avec même de la violence assez crue. Un peu moins de musique et de numéros musicaux. Moins de destruction en tous genre (quand même un peu, mais pas avec l'ampleur du 1, et en plus avec des flammes bichromiques jaunes et rouges ridicules). Moins de lisibilité dans les scènes d'action. Moins de tout ce qui était bien dans le 1, en somme.
Et qu'est-ce qu'il reste, alors ? Une histoire de révolution, louchant fortement du côté de Sergio Leone (fortement référencé par les gros plans ou la musique), avec plein de gens qui s'agitent dans tous les sens. On ne peut pas lui reprocher le manichéisme, puisqu'on a au bas mot 4 camps différents, chacun avec ses motivations, et des personnages qui changent de camp à tour de bras. Ce qui rend très vite le tout incompréhensible. Qui est quoi et qui veut quoi ? Sais pas. Mais ils ont tous l'air prêt à dérouiller ceux d'en face. Très vite, on se désintéresse complètement de qui fait quoi, et on attend que ça se passe, en espérant que le voyage sera divertissant.
Mais non, le tout reste désespérément ennuyeux. On a un peu de Johnny Depp qui fait son numéro, quelques vagues fusillades à des lieues de la virtuosité de celles du 1, des dialogues à n'en plus finir, des gros sous-titres jaunes en anglais quand ça parle espagnol (pour les américains myopes), Mickey Rourke version musée Grévin, Willem Dafoe caché sous des bandelettes la moitié du temps. Et au final, un film irrémédiablement trop long d'environ 1h40, et dont on se demande comment la même équipe a pu tomber de Desperado dans Desperado 2.


 



A voir ? : franchement pas
Le score presque objectif : 4,5/10
Mon conseil perso : -3, sauf si vous cherchez l'ennui

Sébastien Keromen