Sommaire de ce sixième numéro de DesignFlux :- Rencontre avec Andy, Dale et Stephane, respectivement responsable de la 3D, de l’animation, du compositing du
studio Framestore CFC qui nous expliquent la création du spot de publicité Sure go Wild (pour Rexona). Avec un savant mélange de techniques de tournages et de technologies 3D de pointe, l’équipe a réussi à donner vie à une horde d’animaux sauvages plus vrais que nature.
- Slinky pictures est un studio rare, produisant commandes commerciales et courts-métrages. Chris Shepherd nous présente son dernier film, Silence is Golden, tandis que Laura Heit, réalisatrice au regard unique dans l’animation, nous raconte son court-métrage Look for me : l’histoire d’un personnage invisible...
- Visite du festival Onedtzero à Londres qui rassemble, avec un choix parfait, les toutes dernières tendances et les jeunes talents qui bouleversent le paysage actuel de l’image. Sur place, rencontre avec Richard Fenwick, un designer en mouvement et Jes Benstock, réalisateur portant un autre regard sur le documentaire.
- Rencontre avec Pieter Richter, représentant artistique chez Bermuda Shorts, studio londonien dont la réputation n’est plus à faire. Trois réalisateurs de ce studio : Will Barras, Ian Bird et Martyn Pick nous parlent de leurs projets.
- Interview d’Angela Detanico & Rafael Lain, graphistes-artistes brésiliens qui effectuent une résidence d’artistes de deux mois au Frac Pays de Loire. Ils nous expliquent comment leur collaboration oscille entre art, graphisme, scénographie, typographie...
Les actus (11mn 50) :
- Retrouvons l’oeuvre de
Oskar Fischinger dans le DVD Ten films, édité par the Center for Visual Image (2mn 18).
- Le DVD 77 Million Paintings de
Brian Eno, édité par Rykodisc/Hannibal offre « une musique imagée » à projeter chez soi (2mn 08).
- Le DVD
Paper Rad édité par Load Records réveille votre côté punk pendant une heure de délire visuel et sonore… (2mn 22)
-
Les Films du Paradoxe ont édité 8 Films inédits du légendaire Osamu Tezuka qui illustrent parfaitement le monde sensible et intelligent du maître. Une référence ! (1mn 59)
- Du 21 au 25 novembre aura lieu la 1ère édition de
Kinotayo, le « Festival du film japonais à l’ère numérique ». (40 sec)
- Ouverture de la nouvelle école
Vocation graphique, avec Dimitri Granovsky et Pascale Neveu. (2mn 52)
Critique subjective :
On embarque très vite pour Londres à la rencontre de Andy, Dale et Stephane, respectivement responsable de la 3D, de l’animation, du compositing du
studio Framestore CFC qui nous détaillent de quelle manière a été réalisé le spot de publicité « Sure go Wild » pour Rexona. Les trois créatifs ont du changer leur méthode de travail habituelle en optant notamment pour le duo de logiciels
Houdini /
Renderman (moteur de rendu développé par
Pixar) afin d’être plus libre artistiquement en ce qui concerne le travail de création et d’animation des animaux et de la fourrure. Il faut noter que l’animation a été entièrement fait à la main ce qui est assez impressionnant quand on voit la qualité finale. Habituellement le studio utilisait plutôt le duo
Maya /
Mental Ray, mais cette technologie ne leur permettait pas la flexibilité nécessaire en raison des limites du module fourrure de Maya qui a déjà poussé d’autres studios à développer leur propre outil. Ils ont ainsi pu par exemple faire une modification sur un animal en une heure et demie en recalculant la scène suite à une demande du client. Le compositing du spot dirigé par le réalisateur Noam Murro, présente prises de vues réelles et personnages 3d avec
Inferno, logiciel très réputé dans le domaine.
Ce sujet se rapproche de ceux que le magazine Pixel, propose sur les studios et leurs réalisations. On retrouve ainsi un mélange d’interview où l’on aborde la production d’un point de vue artistique et technique que le magazine papier
Pixel avait déjà présenté dans un dossier sur les 9 plus grands studios anglais (juillet/août 2002) où figuraient le studio
Framestore CFC et
The Mill. Cette dernière est une société de production réputée, qui a fait le compositing pour la scène où les personnages prennent feu dans le film Silence is Golden du réalisateur Chris Shepherd du
studio Slinky pictures. Slinky pictures est un studio rare, produisant commandes commerciales et courts-métrages. On découvre d’ailleurs en intégralité sur cet opus de DesignFlux, Silence is Golden et Look for me, le court-métrage de
Laura Heit, réalisatrice au regard unique dans l’animation, qui raconte l’histoire d’un personnage invisible. Selon Laura heit, il règne à Slinky pictures, une ambiance de fait maison car Slinky encourage les réalisateurs créatifs et aime les courts-métrages. Le studio s’est adapté au marché de l’audiovisuel et au nombre important de société de production en concurrence, en allant vers des styles graphiques plus simples tout en privilégiant une grosse liberté artistique. Cette démarche vient d’un constat de la dilution du public dans différentes chaînes, ce qui implique des budgets réduits depuis 20 ans afin de pouvoir fournir des contenus à toutes ces chaînes. On retrouve ici aussi la question du narrowcasting (diffusion ciblée et plus spécialisée pour certains médiums ou supports spécifiques). qui préoccupe également le studio
Addikt (
DesignFlux n°5).
On découvre également le studio
Bermuda Shorts, autre studio londonien de talent dont Peter richter nous explique qu’il s’agit de l’une des premières agences londoniennes à avoir décider d’héberger plusieurs réalisateurs créatifs au lieu du studio traditionnel avec des animateurs rivés sur une table lumineuse. Pour avoir pu évaluer les deux manières de travailler, il pense que l’animation anglaise à trois à quatre ans d’avance sur celles des Etats-Unis. DesignFlux nous propose de visionner trois de leurs réalisations : Nick Toons, Budding et Beasty. Le reportage présente des extraits d’un spot pour la crois rouge, Red Cross, particulièrement étonnant par son style graphique ou le créatif et graphique spot publicitaire Be constructive pour el compte du Central Office of Information. Un spot qui mélange image photographique et graphisme en noir et blanc.
La sélection de ce numéro Designflux présente le Onedotzero festival consacré au « moving image » qui constitue un véritable mélange des genres. Le festival ne peut être considéré comme un festival du film compte tenu de la diversité croissante des productions qui y sont présentées. On rencontre d’ailleurs
Richard fenwick, un designer en mouvement qui réalise son RND# Films, série de 100 films à produire sur la technologie et son influence sur l’utilisateur et réciproquement. Un projet qui semble très excitant et surtout très hétéroclite dans sa forme puisqu’il est constitué de films d’animation, documentaire, graphique, technique ou cinématographique. Le sixième numéro se termine avec uen présentation du travail
d’Angela Detanico et Rafael Lain, graphistes-artistes brésiliens qui effectuent une résidence d’artistes de deux mois au Frac Pays de Loire. Leur collaboration est représentative des courants d’hybridations que l’on retrouve actuellement entre art et design. Ils nous expliquent comment leur collaboration oscille entre art, graphisme, scénographie et typographie.
Verdict :
Avec les deux numéros précédents, DesignFlux s’est acheminé vers un format consolidé, techniquement maîtrisé et proposant des contenus digne d’intérêt. Le sixième numéro confirme cette tendance avec des contenus de qualité et une bonne réalisation technique. Les sujets explorent de manière de mieux en mieux structurée la dimension créatrice et technique du motion graphic design qui se veut plus que jamais très diversifié.